Contrairement aux autres postes du bureau définitif de la Chambre basse, celui brigué par l’élu de Bukavu est le seul exempté de toute concurrence. Synonyme d’une victoire assurée pour le président du PCR qui revendique plus de 100 députés nationaux…
Le processus électoral du bureau définitif de l’Assemblée nationale, lancé le samedi dernier avec l’ouverture du bureau de réception et traitement des candidatures, amorce ce mercredi 15 mai 2024 l’avant-dernier virage avant le scrutin. Ce mercredi va intervenir l’affichage des noms des challengers retenus aux différents postes.
De différents candidats en lice, Vital Kamerhe, chef de file du Pacte pour un Congo retrouvé -PCR-, plateforme politique qu’il a initiée avec Tony Kanku Shiku, Julien Paluku et Jean-Lucien Bussa, et qui revendique plus de 100 députés nationaux, aborde cette phase avec plein de sérénité et d’assurance d’être élu.
Seule sa candidature a été enrôlée à la fermeture, lundi, du bureau de réception. Plus que synonyme d’une victoire assurée pour VK, cela traduit, selon des observateurs, le respect de tous les regroupements politiques de l’Union sacrée de la nation -USN- vis-à-vis des résultats des primaires organisées le mardi 23 avril dernier.
En effet, face à l’impossibilité de départager Kamerhe, Bahati et Mboso, nourrissant chacun l’ambition de monter au perchoir, le présidium de l’USN a organisé des primaires, soldées par la victoire du leader de l’Union pour la nation congolaise -UNC-, préféré à ce poste par plus de 180 députés nationaux. A la suite de cette victoire, Kamerhe a laissé entendre qu’il est, depuis le départ du processus, le «choix du président de la République». Moins de 24 heures ont suffi pour confirmer ses propos quand le président Félix Tshisekedi s’est fait le plaisir de recevoir, dans son bureau, Vital Kamerhe, le désignant d’ores et déjà comme «monsieur le président de l’Assemblée nationale».
Largement suffisant pour se rendre compte que la messe a été dite pour Kamerhe, parti pour retrouver le perchoir 15 ans après l’avoir quitté.
Sa candidature unique, estiment de nombreux observateurs de la scène politique RD-congolaise, confirme que le leader de l’UNC est bien «la personne en qui le président Tshisekedi a placé sa confiance pour diriger l’Assemblée nationale».
Kamerhe, ont-ils enchaîné, devient ainsi le symbole du resserrement des liens entre l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- et l’Union pour la nation congolaise -UNC. Ces deux partis, depuis novembre 2018, ont levé l’option de faire route ensemble pour le rayonnement de la RD-Congo par l’application d’une politique qui met au centre le peuple.
Le mariage UDPS-UNC, symbolisé par les deux figures de proue de ces formations politiques, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, a traversé de fortes zones de turbulence lors des cinq dernières années, sans céder aux sirènes de divorce qui, sans cesse, ont dragué ces deux «partenaires» qui n’ont pour seule détermination que de voler au secours du peuple RD-congolais.
Ce combat, Vital Kamerhe entend le poursuivre dans ses futures responsabilités de président de l’Assemblée nationale. Il l’a dit quelques instants après avoir officialisé sa candidature.
«Je remercie aussi le président de la République qui est la Haute autorité de l’Union sacrée. Le peuple congolais sera correctement représenté dans cette salle et sa voix, ses désidératas, ses cris de détresse seront relayés par les honorables députés. Ça sera un véritable temple de la démocratie», a-t-il déclaré, non sans annoncer les couleurs quant à ses priorités: la pacification de l’Est du pays et la pauvreté qui gangrène la majorité de Congolais.
Et, Kamerhe peut compter sur le Dr. Jean-Claude Tshilumbayi, candidat de l’USN pour le poste de 1er vice-président du bureau définitif de la chambre basse. Quoi que défier par Alphonse Ngoy Kasanji de l’AFDC-A, Tshilumbayi part largement favori pour former avec Kamerhe le tandem directoire de la chambre basse du Parlement RD-congolais.
Intellectuel de haut point, doté d’un sens élevé d’analyse de situation pour des solutions idoines aux problèmes, ce professeur des universités se présente tel un réel atout pour Vital Kamerhe, si non un collaborateur privilégié pour accomplir cette mission qui va permettre au président Félix Tshisekedi d’offrir aux RD-Congolais plus d’emploi, plus de sécurité et un social amélioré.
Kamerhe-Tshilumbayi va désormais incarner, au terme de l’élection du samedi 18 mai prochain, la symbolique de la parfaite harmonie entre l’UNC et l’UDPC, qui va faire mentir ceux qui ont accusé faussement l’ancien vice-Premier ministre en charge de l’Economie de rouler pour son propre compte et de vouloir marcher sur les plates-bandes du parti présidentiel.
Par ailleurs, après la remise des dossiers de candidature, la liste des candidats retenus aux différents postes mis en jeu est attendue ce mercredi 15 mai. Bien avant la publication de cette liste, Serge Bahati, fils biologique de Modeste Bahati, membre du présidium de l’USN, s’est retiré de la course quoi qu’officiellement désigné par le directoire de la majorité parlementaire comme candidat au poste de questeur. Il a été remplacé par Chimène Polipoli qui va disputer ce fauteuil avec Dhedhe Mupassa de A24, John Banza de la mosaïque UDPS et Rombaut Kasongo, un non inscrit.
Contraint de revoir ses ambitions à la baisse après sa défaite aux primaires, Christophe Mboso, loin d’avoir les faveurs des pronostics des députés nationaux, va compétir pour la deuxième vice-présidence de l’Assemblée nationale. Il sera aux prises avec Antipas Mbusa Nyamwisi, ministre sortant de la Coopération régionale.
Le poste de questeur adjoint sera âprement disputé entre Caroline Bemba, sœur biologique de Jean-Pierre Bemba, membre du présidium et vice-Premier ministre sortant en charge de la Défense, et quatre autres candidats. Notamment Trésor Lutala de l’UDPS/ Kibassa, Patrick Eshiba d’AACPG et Grâce Neeema de CODE.
A l’instar de Vital Kamerhe, le professeur Jacques Djoli, candidat unique au poste de rapporteur, est lui aussi assuré d’être élu. Ce qui n’est peut-être pas le cas de Dominique Munongo d’Ensemble pour la République, candidate au poste de rapporteur adjoint. Ce poste, le seul réservé à l’opposition parlementaire, est convoité par Constant Mutamba de la Dynamique progressiste -DYPRO- qui s’est aligné sur les starting-blocks. Le verdict va tomber le samedi 18 mai 2024 après une campagne électorale qui commence ce jeudi 16 mai 2024.