Dossier à la UneDossier spécial électionsPolitique

Élections : Dix problèmes affaiblissent le candidat Tshisekedi

Candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi, défend son fauteuil ce 20 décembre. Le «Club Congo Vigilance» -CCV- a analysé les discours de campagne du Président sortant et y a décelé dix problèmes qui affaiblissent Félix Tshisekedi et susceptibles de lui coûter la fonction occupée pendant 5 ans et de l’envoyer siéger en qualité de deuxième sénateur à vie. Du manque de maîtrise de la langue swahili et de l’impunité à l’échec dans le domaine sécuritaire en passant par les relations entre le Chef de l’Etat et les provinces, CCV a trouvé les dix raisons pour ne pas voter pour le candidat 20.

 1. Félix Tshisekedi et le swahili

Avoir une épouse depuis une quinzaine d’années et ne pas chercher à connaître sa langue -swahili- alors qu’on est en politique et, surtout, on a exercé 5 ans durant la fonction de chef de l’Etat, c’est du mépris à l’égard des swahiliphones. Pendant sa campagne à l’Est, Félix Tshisekedi n’a même pas su prononcer une phrase complète dans la langue de son épouse Denise Nyakeru Tshisekedi. Même au village de son âme sœur, il s’est exprimé en français!

 2. Félix Tshisekedi et impunité

 A l’étape de Tshikapa, le candidat n°20 lâche une phrase qui le confirme chef de bande plutôt que chef d’Etat. «Je suis fatigué avec le problème de corruption et de détournement des deniers publics. Cette fois-ci, la personne qui osera sera poursuivie», déclare-t-il. Ainsi, il avoue sa responsabilité par rapport à l’impunité de ses proches impliqués dans la commission des actes délictueux: corruption, détournements, extorsions. On comprend pourquoi ils sont tous libres! Pourquoi devrait-on alors le croire. La sévérité, on l’impose au 1er et au non 2ème mandat.

 3. Félix Tshisekedi et preuve d’attachement à des provinces

 «Dans mon gouvernement, votre province compte cinq ministres et vice-ministres». C’est l’argument qu’il n’a cessé d’utiliser en s’adressant à ses compatriotes dans les provinces visitées, dans le pur style mobutien. Ainsi, pour lui, le nombre de postes confiés à une province donnée fait partie du bilan! Or, le peuple l’attendait sur le terrain du bilan. Et là, patatras: non seulement qu’il ne sait pas quantifier ses «réalisations», mais en plus il s’est abstenu de les localiser. Terrible aveu d’échec.

4. Félix Tshisekedi et gratuité de l’enseignement…

A telle étape, il promet l’amélioration de la gratuité de l’enseignement primaire. A telle autre, il l’étend à un niveau supérieur. Tenez! A Tshikapa, le 15 décembre, il promet l’extension de la gratuité à l’enseignement secondaire.Le même jour, à Kikwit, il fait mieux en déclarant: «Lors de mon deuxième mandat, nous pourrons même envisager la gratuité de l’enseignement universitaire». Pour rappel, il avait instauré la généralisation de la gratuité de l’enseignement primaire en septembre 2019. Normalement, en septembre 2023, il aurait dû procéder à une évaluation. Il ne l’a pas fait de peur que n’éclate la vérité: comme toute décision précipitée, la décision improvisée en 2019 s’est révélée néfaste. La preuve est qu’on ne connaît aucun enfant des dirigeants de l’Union sacrée de la nation -UDPS en tête- fréquentant une école couverte par cette gratuité…

 5. Félix Tshisekedi et gratuité de l’accouchement

A chaque étape de sa campagne, Félix Tshisekedi croit s’attirer la sympathie des femmes en s’en attribuant l’initiative. Pourtant, celle-ci est du Premier ministre Samy Badibanga en 2016. Félix Tshisekedi ne l’a récupérée à son compte qu’en septembre 2023, sept ans après, juste comme thème de campagne. Telle qu’elle est présentée, cette gratuité ne fait même pas la distinction entre accouchements normaux et accouchements compliqués. Sur le terrain, elle est ce qu’elle est: consommation populaire. On met au défi tout dirigeant de l’Union sacrée de la nation -UDPS en tête- bénéficiaire de cette gratuité!

6. Félix Tshisekedi et programme de développement local des 145 territoires

La campagne se termine le 18 décembre 2023. Au 14 novembre 2023 -date du dernier discours sur l’état de la nation- combien sont les écoles, les centres de santé, les bureaux administratifs, les routes qui ont été construites dans le cadre du PDL-145? Félix Tshisekedi ne le sait même pas. Juste cette preuve: dans ce discours, il parle de 1.230 écoles. Pourtant, au cours de l’émission «Briefing» sur la RTNC diffusée le 16 novembre 2023, la ministre d’Etat en charge du Plan parle de 178 écoles! Silence sur les 3.071 forages et 447 sources d’eau aménagées, sur les 238 marchés modernes, sur les 1.450 logements du staff, sur les 4.340 équipements agricoles, sur les 500.000 tonnes d’intrants. Donc, échec!

7. Félix Tshisekedi et ses sept programmes en 5 ans

Pas étonnant, car en 5 ans de mandat, Félix Tshisekedi candidat en 2018 et candidat en 2023, en affiche 7, en l’occurrence:

1. Programme de gouvernement 2018 avant les élections;

2. Programme d’investiture en janvier 2019;

3. Programme des 100 jours en mars 2019;

4. Programme d’investiture du gouvernement Ilunga Ilunkamba en septembre 2019;

5. Programme Tshilejelu en avril 2021;

6. Programme Jean-Michel Sama Lukonde ou PDL-145 en 2021 et

7. Programme de gouvernement 2023-2028 publié après le lancement de la campagne électorale en cours.

Des 6 premiers programmes, aucune évaluation jusqu’à ce dimanche 17 décembre 2023.

8. Félix Tshisekedi et agriculture

En octobre 2019, lors de l’inauguration du laboratoire agricole de l’ITA, à Kalambo -Bukavu-, Félix Tshisekedi promeut la thèse de «la revanche du sol sur le sous-sol». Le 6 décembre 2023, à l’étape de sa campagne électorale à Kolwezi, il déclare: «Dans le programme de 145 territoires, il y a un volet très important. C’est celui de l’agriculture. L’agriculture, nous allons en faire la priorité nationale». En 5 ans, il s’est révélé incapable de citer un seul coin du pays où, pour le compte du gouvernement ou pour son propre compte, il a entrepris une activité agricole. En 5 ans, pas la moindre initiative du genre Parc agro-industriel Bukanga Lonzo. D’ailleurs, dans les Zones économiques spéciales aménagées, dont une seule est opérationnelle avec une pour activité principale la fabrication des carreaux (!), aucun investissement effectué dans l’agro-alimentaire! Rien!

 9. Félix Tshisekedi et sécurité dans l’Est

La campagne touche à la fin. Aucune fois le candidat n°20 ne fait allusion au séjour de la délégation du M23 à Kinshasa en 2020 pendant 14 mois. Félix Tshisekedi ne dira pas qu’il n’en savait rien. Car, c’est à la même époque qu’il était en très bons termes avec Yowerie Museveni et Paul Kagame. La réactivation du M23 en 2022, pourtant neutralisé en 2013 pour se replier en Ouganda et au Rwanda, est la conséquence des désaccords survenus au sein du trio «Tshisekedi-Museveni-Kagame». Au lieu d’en assumer la responsabilité, Félix Tshisekedi cherche des bouc-émissaires avec pour cible favorite: Moïse Katumbi! Pourtant, quand il tissait ses amitiés, mieux sa fraternité avec Yowerie Museveni et Paul Kagame, Moïse Katumbi n’était pas là! Quand il faisait adhérer la RD-Congo à l’EAC, Moïse Katumbi n’était pas là, non plus! C’est anormal qu’un Chef d’Etat fuie ses responsabilités.

10. Félix Tshisekedi et révision de la Constitution

En pleine campagne électorale, Félix Tshisekedi suggère la révision de certaines dispositions de la Constitution. Il attribue la montée du tribalisme à l’instauration de la territoriale des originaires, précisément à l’élection des gouverneurs des provinces. Aussi, préconise-t-il la nomination de ces gouverneurs par le Chef de l’Etat, au motif que le gouverneur est le représentant personnel du Président de la République en province. Assurément, il n’a pas réfléchi à la conséquence logique de son initiative: l’assassinat pur et simple de la démocratie. Car, si le gouverneur de province ne doit pas être élu du fait d’être le représentant du Chef de l’Etat, pourquoi élirait-on le maire, le bourgmestre, le chef de quartier, l’administrateur de territoire, le chef de secteur, etc., qui sont eux aussi les représentants du même Chef de l’Etat? Et puisque ces membres de l’Exécutif ne seront pas élus, à quoi serviront les organes délibérants, en l’occurrence les assemblées provinciales, les conseils urbains, les conseils communaux, les conseils de quartier, les conseils territoriaux, les conseils des secteurs, les conseils des groupements, les conseils des localités? En vérité, Félix Tshisekedi veut rétablir le monopartisme -parti unique. Il viole délibérément la Constitution qui dispose à l’article 7: «Nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit, de parti unique sur tout ou partie du territoire national. L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi».

Conclusion

Le mandat de Félix Tshisekedi entre 2018 et 2023 est caractérisé par des mensonges d’Etat. Dès lors qu’il veut, en plus, restaurer le Parti-Etat au point de renier la lutte de l’UDPS et perpétrer un parricide sur Etienne Tshisekedi, son père biologique qui est à la fois son père politique, le candidat n°20 ne mérite pas un second mandat. Ce mercredi 20 décembre 2023, il doit dégager, mieux être dégagé!

Club Congo Vigilance (CCV)

Kinshasa, le 17 décembre 2023

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page