Dossier à la UneEcofinNation

Dossier Gécamines-IGF: les 5 faits à retenir

«Donc il faut blâmer une société d’État soucieuse de mettre à niveau ses agents sur une gestion saine et qui sollicite en leur faveur une formation auprès du service de l’État le mieux à même de la donner, et ensuite servir contre les formateurs ! Et enfin, il faut blâmer les formateurs pour avoir aidé les gestionnaires de la GCM à abandonner leurs mauvaises anciennes pratiques ! Quel pays!», s’étonne l’éditorialiste Belhar Mbuyi…

Inspecteur général des finances et chef de service à l’Inspection générale des finances -IGF-, Jules Alingete Key est au cœur d’une drôle de campagne visant à blâmer une démarche destinée à former à une gestion saine les agents de la Gecamines, initiée par le Directeur général de cette entreprise publique. Autour de ce dossier, sur lequel se fonde le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe, pour mettre en cause Jules Alingete, le DG de la Gécamines et des inspecteurs des finances, cinq faits sont à retenir.

Tout d’abord, les origines de l’affaire. En effet, tout part d’une correspondance de la Gecamines, signée le 31 octobre 2023 par son directeur général, Placide Nkala, sollicitant de l’IGF un service de «consultance en vue du renforcement des procédures financières, budgétaires et fonctionnement effectif de la cellule de passation de marchés publics et appui à l’audit interne». Cette sollicitation, a motivé le DG Nkala, a fait suite aux conclusions de la mission d’encadrement menée par les inspecteurs des finances de l’IGF durant près de trois ans au sein de cette entreprise publique. Ceux-ci ont notamment relevé des «faiblesses dans l’implémentation de la loi sur les marchés publics et dans les procédures financières, budgétaires» ainsi que «l’inefficacité des dispositifs de contrôle interne notamment dans les sites de production et usines». Ainsi, le DG Nkala a sollicité, en son temps, une mission de consultance de l’IGF pour former ses agents en audit et passation des marchés pour une durée de trois mois, aux frais de la Gecamines. Premier fait.

Ensuite, vient la réponse de Jules Alingete, chef de service de l’IGF, à la requête de ce géant minier RD-congolais. Favorable à la sollicitation et aux clauses de contrat proposées, car jugées à même de permettre une gestion saine des fonds publics, Alingete, après avis de la tutelle, a signé l’ordre de mission, autorisant ses hommes à aller former les agents de la Gecamines au Haut-Katanga et au Lualaba aux frais de cette entreprise publique. L’inspecteur général des finances Lutete Mvuemba a dirigé l’équipe de l’IGF, composée notamment de Bambi Mpumbu, Kavuma Kadima, Mbuyi Cikunga et Mabela Mbela. Deuxième fait.

Fort de cet ordre de mission, Lutete Mvuemba et ses collègues ont pu assurer la formation et produire deux rapports à ce sujet, à la grande satisfaction de la Gecamines. C’est le troisième fait à retenir du dossier IGF-Gecamines qui, dans une logique de «tout travail mérite son salaire», donne lieu au fait suivant.

Début décembre 2023, soit près d’un mois après le début officiel de la mission de consultance de l’IGF auprès de la Gecamines, Jules Alingete a transmis la première «note de frais et honoraires des prestations» de ses «experts». Ces frais ont été évalués à 150.000 dollars américains pour le mois de novembre. Et, Alingete, dans la chute de cette note, a demandé à la Gecamines de payer ces frais au compte de fonctionnement de l’IGF logé à Equity Bank. A son tour, l’IGF s’est elle-même chargée de payer les inspecteurs des finances désignés pour la mission.

En dernier ressort et consécutivement à ce qui précède, il se dégage que l’IGF et la Gecamines sont dans une matière, une démarche technique transparente, qui n’est même pas du ressort du Parquet général près la Cour des comptes, sauf si le Premier président de cette instance venait à le lui demander de manière expresse et après une enquête dûment menée. Cependant, le Procureur général Tudieshe prétend qu’il s’agit d’un paiement indu que ce service de la présidence de la République ne devrait pas accepter, estimant que les Inspecteurs ne devaient assurer cette formation aux frais de l’IGF.

Voici qu’une telle formation n’a jamais été initialement prévue et donc jamais budgétisée par l’IGF. Voici que la Gecamines, la société d’Etat qui l’a sollicitée au bénéfice de ses agents, a assuré sa prise en charge financière et versé l’argent dans les comptes bancaires officiels de l’IGF.

À l’éditorialiste Belhar Mbuyi, l’un des meilleurs dans ce domaine, de se demander s’il donc blâmer une société d’État soucieuse de mettre à niveau ses agents pour une gestion saine des deniers publics et qui sollicite en leur faveur une formation auprès du service de l’État le mieux à même de la donner, et ensuite servir contre les formateurs! Et enfin, faut-il blâmer les formateurs pour avoir aidé les gestionnaires de la Gecamines à abandonner leurs mauvaises anciennes pratiques!

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page