Achevant sa tournée dans certains quartiers et commerces de Kinshasa le 31 décembre, quelques heures après l’échec -selon les analyses des médias parus lundi 2 janvier- de la marche initiée par les laïcs catholiques et soutenue par le Rassemblement-Limete et d’autres forces de l’Opposition, le Premier ministre Bruno Tshibala a félicité, à travers les habitants de la capitale, la population de la RD-Congo pour avoir refusé de répondre à l’appel des organisateurs de cette manifestation et démontré son attachement à la paix, à la concorde et au respect du calendrier électoral, attendant en toute responsabilité le moment d’exprimer sa souveraineté dans les urnes.
Tshibala n’est pas favorable à une remise en question de l’ordre institutionnel issu du dialogue du Centre Interdiocésain et de l’Accord du 31 décembre 2017. Loin de là. Il endosse même le costume de guide et sa tunique d’avocat de la population: «Depuis 2011, la classe politique ne fait que parler via des meetings autres discours démagogiques en appelant à des manifestations de rue. Maintenant, la parole va être donnée au peuple, invité à s’exprimer à travers les urnes. 2018 étant une année cruciale et électorale, nous dénonçons haut et fort ces pratiques tendant à retarder davantage les élections».
Félix, tu nous a abandonnés!
Cette sortie a également permis à l’ancien compagnon d’Etienne Tshisekedi de régler ses comptes, avec dans le viseur ses anciens compagnons du Rassemblement-Limete, tentés par l’idée d’une transition sans Kabila: «Ceux qui échafaudent le plan de transition sont des hommes dépassés, qui n’ont pas encore compris que la voie ouverte vers les élections est irréversible et leur plan voué à l’échec». Fracassant coup de gueule de l’autorité morale de l’UDPS, déterminé de conduire le pays aux élections générales comme le prévoit le calendrier électoral dernièrement publié par la CENI.
Pour en finir, le Premier ministre était, à l’instar des analyses des médias parus le 2 janvier à Kinshasa, d’avis que la manifestation programmée dimanche 31 décembre 2017 a été un cuisant échec. Un revers bien traduit via un article de Marie France Cros, une journaliste belge réputée très proche des forces de l’Opposition, aux allures d’un pamphlet dirigé contre Félix Tshisikedi, le président du Rassemblement et secrétaire général adjoint de l’UDPS, qui avait pourtant juré de participer activement à la marche du 31 décembre 2017.
«RDC: la fuite lamentable de Félix Tshisekedi», a titré Cros le 1er janvier, précisant que Fatshi était monté dans sa voiture pour partir après la messe de dimanche à Notre Dame à laquelle il avait assisté, et s’était fait huer par des jeunes qui tapaient sur sa voiture et criaient «Tu nous a abandonnés».
YA KAKESA
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