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Appel à la ville morte: UDPS s’oppose au G7 et alliés

 
Le parti d’Etienne Tshisekedi et l’Eglise catholique se sont déjà prononcés en se désolidarisant avec tous ceux qui émergent contre la tenue du dialogue politique national, censé éviter au pays le pire dans la recherche du consensus autour du processus électoral
Qui des tenants à la ville morte et ceux s’y opposant auront-ils raison ce mardi 16 février 2016? La question vaut son pesant d’or et la réponse interviendra mercredi 17 février lorsqu’on aura observé ce qui se passera 24 heures avant. Le Groupe de sept -G7- désobéissant de la Majorité, la Dynamique de l’Opposition ainsi que le Front anti-dialogue ont lancé un appel au peuple RD-congolais d’observer une ville morte ce mardi 16 février. Ces derniers évoquent plusieurs raisons entre autres, dire non au 3ème mandat de Kabila et à la présidence à vie. Bruno Mavungu, secrétaire général de l’UDPS, dit non à cette action et accuse les précités de vouloir faire de la récupération politique alors que cette journée est essentiellement une affaire de la Société civile. Il y a quelque mois, l’Eglise catholique avait annoncé l’organisation d’une marche pacifique en cette date en mémoire des victimes de la dictature mobutienne et suite aux appels de l’Opposition anti-dialogue et de la Majorité présidentielle -MP- de descendre dans la rue ce 16 février, le clergé catholique s’est rétracté en remplaçant la marche initialement prévue par les cultes d’action de grâce. Question de ne pas laisser le politique profaner cette journée.
Les trois plateformes de l’Opposition anti-dialogue notamment la Dynamique de l’Opposition, le G7 et le Front anti-dialogue ont décrété une journée ville morte ce mardi 16 février sur l’ensemble du pays. Les personnalités réunies le mercredi 10 février à Kinshasa pour annoncer cette décision sont entre autres Pierre Lumbi, José Endundo, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Franck Diongo, Jean-Lucien Bussa, Joseph Olengankoy, José Makila, Ingele Ifoto, Me Lumeya, Christian Mwand et Fabrice Puele. Ce trio appelle les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école et les travailleurs à sécher le boulot «pour lancer un avertissement à Monsieur Joseph Kabila et à tous ceux qui sont tentés par la violation de notre Constitution». Leur action se résume en ce quatre phrases: «dire non au glissement; dire non au troisième mandat; dire non à la présidence à vie; dire non à la violation de la Constitution».
La première réaction enregistrée à cet appel à la ville morte vient de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba qui se désolidarise avec les initiateurs. «Le 16 février 1992, on le sait, nous étions tous dans la rue, avec en tête, l’Eglise catholique. C’est une journée de la Société civile que les amis veulent récupérer», a laissé entendre Bruno Mavungu, SG de l’UDPS, lors d’un point de presse animé la semaine passée. Véritable carton rouge infligé aux partisans de la ville morte. Et à Mavungu de se demander: «pourquoi la Dynamique de l’Opposition, le G7 et le Front anti-dialogue choisissent cette journée pour demander aux RD-Congolais de rester à la maison, de ne pas aller au travail et de ne pas envoyer nos enfants à l’école?».
A en croire le Bruno Mavungu, l’UDPS est aujourd’hui préoccupée par l’organisation du dialogue politique inclusif en vue de sceller la réconciliation nationale, condition pour aller aux élections apaisées.
«N’en déplaise à ceux qui veulent plonger dans le chaos, l’UDPS ira au dialogue parce qu’elle est la décision de son président, une position partagée par toute la Communauté internationale. Le dialogue reste la voie royale pour sortir le pays de la crise et le lancer enfin sur la voie de la paix, de la démocratie et du développement. C’est la conviction d’Etienne Tshisekedi», a-t-il précisé.
Pour sa part, l’Eglise catholique a été la première à annoncer l’organisation d’une marche pacifique ce mardi 16 février pour continuer à réclamer la démocratisation du pays. Mais à cause de l’implication de leaders politiques tant de l’Opposition que de la Majorité présidentielle ayant tenté de faire de la récupération politique en annonçant des marches par ci par là en vue de soutenir la tenue du dialogue, cette même Eglise catholique est revenue à la charge pour annuler sa marche pacifique et la remplacer par le culte d’actions de grâce.
«L’Eglise a bien réfléchi. Car on risquerait de se retrouver en face de deux forces protagonistes prêtes à faire exploser la situation. Imaginez-vous que le groupe des marchants du pouvoir rencontre sur son chemin celui des opposants, on assisterait à l’affrontement direct aux conséquences fâcheuses pour notre nation. C’est pourquoi nous devons aller prier», a confié un fidèle catholique.
D’aucuns pensent que privés du soutien des militants de l’UDPS et des fidèles catholiques, le trio G7, la Dynamique de l’Opposition ainsi que le Front anti-dialogue sera dans la difficulté de faire respecter son appel à la ville morte ce mardi sur l’ensemble du territoire national. C’est un premier test osé. Ça va se savoir!
Le 16 février 1992, tous les chrétiens avaient organisé une marche pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine laquelle a été réprimée dans le sang par la troupe de Mobutu. Au finish, la CNS a été rouverte. Depuis, les chrétiens se souviennent de cette date en mémoire aux milliers de victimes tombées sous les coups de balles.
 

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