A la tête de l’appareil sécuritaire, le Président Félix Tshisekedi a choisi d’injecter du sang neuf et de redynamiser la machine, qui peinait à tourner à plein régime. Il a aligné deux nouveaux visages: Jean-Louis Esambo au Conseil national de sécurité -CNS- et Daniel Lusadisu à l’Agence nationale des renseignements -ANR. Les deux nouveaux sécurocrates de Félix Tshisekedi ont été nommés aux termes des ordonnances présidentielles publiées le mardi 1er août 2023 sur les antennes de la Radio-télévision nationale congolaise -RTNC. Ancien juge à la Cour constitutionnelle, passé par le Conseil d’Etat, Jean-Louis Esambo, le désormais conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, remplace à ce poste François Beya, mis aux arrêts, et dont l’intérim a été confié à Jean-Claude Bukasa Kabongo depuis février 2022.
A l’ANR, Daniel Lusadisu, issu de l’Ecole royale militaire en Belgique et haut gradé au sein de la Division spéciale présidentielle de l’ex-Zaïre -DSP-, est le choix de Félix Tshisekedi pour prendre la relève de Jean-Hervé Mbelu Biosha. Ce dernier ainsi que son compère, Bukasa, ont, selon des analystes, payé cash leur défaut de conduire avec dextérité et précision les dossiers sécuritaires les plus sensibles depuis le départ de François Beya et Justin Inzun, respectivement ancien spécial en charge de la sécurité et Administrateur général de l’ANR. «Les choses sont allées dans tous les sens avec des arrestations à la vaille que vaille», ont-ils fait observer.
Des personnalités proches du pouvoir ont été interpellées pour des dossiers douteux, des opposants brimés, arrêtés et envoyés en prison pour des affaires loin d’être délictueuses ou de constituer des menaces à la sûreté de l’Etat, si leurs libertés de réunion, de manifestation ou de mouvement ne sont pas publiquement violés… Voilà qui constitue le passif de l’ère Bukasa et Mbelu, tous deux originaires du Kasaï comme le Président de la République.
Plaise au ciel que l’arrivée de Jean-Louis Esambo et Daniel Lusadisu, issus respectivement de l’espace anamongo et ne-kongo, fasse souffler un vent nouveau sur les services de sécurité, appelés à bien jouer leurs missions naturelles.
Un analyste est d’avis que la promotion de Jean-Louis Esambo, passé également par le ministère de l’Intérieur comme Directeur de Cabinet, constitue «un choix d’intelligence pour humaniser entre autres les services secrets. C’est aussi un clin d’œil envers la communauté tetela qui a perdu récemment un de ses dignes fils par l’assassinat Chérubin Okende».
LOI