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Alingete-IGF: le raisons d’intensifier la patrouille financière après la nomination de nouveaux mandataires avec pour mission apparente de financer mentors et campagne électorale de leurs partis

«Nous attirons l’attention du gouvernement congolais et des citoyens RD-congolais sur le fait que les mandataires publics proposés et nommés sur base des critères politiques rendent compte aux partis ou regroupements politiques plutôt qu’au peuple RD-congolais, propriétaire légitime des Entreprises du portefeuille de l’Etat», s’est récemment inquiété le professeur Florimond Muteba, président de l’Observatoire de la dépense publique -ODEP-, une structure de la Société civile travaillant pour l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et des entreprises publiques.

Les nouvelles en provenance des entreprises et services publics de l’Etat, où les mandataires issus de dernières mises en place font pression pour obtenir la levée de la patrouille financière, évoquant la fin du régime des intérimaires, affirmant avoir reçu mission de financer leurs mentors et la campagne électorale de leurs partis politiques, tendent à renforcer cette inquiétude. Cette pression suspecte et subite vient corroborer la thèse selon laquelle les entreprises du portefeuille et services publics constituent une mangeoire politique, un butin à partager entre clans politiques au détriment de l’intérêt général et au mépris des principes universels de gouvernance d’entreprise et des bonnes pratiques en la matière.

À quelques mois des élections, pareilles réclamations de la part de nouveaux gestionnaires doivent faire peur et demandent d’être contrecarrées. Elles provoquent déjà une levée des boucliers au sein de l’opinion, où l’on enregistre des plaidoyers en faveur non seulement du maintien mais aussi et surtout de l’intensification de la patrouille financière instaurée par l’Inspection générale des finances -IGF.

«Avant l’avènement de la patrouille financière, nos entreprises et services publics évoluaient, pour la plupart, dans un contexte marqué par la faiblesse du secteur. Ces entreprises publiques étaient presque toutes déficitaires, fortement endettées avec une prédominance de la dette sociale, et en ce cessation de paiement. La patrouille financière a permis de redresser la barre peu à peu, en remettant de l’ordre et la discipline dans différentes trésoreries. La paie est redevenue régulière et les détournements et la gabegie financière ont sensiblement diminué», fait remarquer un membre du CSC, syndicat majoritaire à la Caisse nationale de sécurité sociale -CNSS-, saluant le travail de Jules Alingete et ses équipes, convaincu «qu’il est plutôt temps d’intensifier ce précieux dispositif anti-magouilles de l’IGF pour ne pas casser le bel élan de l’assainissement et du redressement de nos entreprises et services publics».

Président de l’ONG ACAJ, Georges Kapiamba se dit aussi favorable au maintien de la PF «mais avec rotation des inspecteurs de l’IGF pour prévenir le développement des relations familières ou amicales avec les mandataires et leurs collaborateurs avec toutes les conséquences négatives à prévenir».

Maître Kapiamba souligne également qu’il est important que l’Inspecteur général Chef de Service Jules Aligente s’assure que le coût financier de la patrouille financière ne se répercute sur les entreprises ou établissements publics concernés.

Jean-Marie Kasamba, le président de l’Union nationale de la presse du Congo -UNPC- dans la ville de Kinshasa est, lui aussi, sur la même longueur d’onde. «Je suis tout à fait d’accord avec la reconduction voire le renforcement de la patrouille financière. Elle dissuade le vol. Elle pousse à l’assainissement de la gestion même si c’est pas encore 100%. Elle instaure la peur du gendarme», a-t-il argumenté.

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