L’Accord politique signé le 18 octobre 2016 prévoyait la formation
d’un nouveau gouvernement dans les 21 jours à dater de sa signature.
Alors que la fin du délai intervient ce mardi 8 novembre à 23h 59, les
signataires n’ont toujours pas formé la nouvelle équipe
gouvernementale.
Plutôt que de s’indigner de cette violation, Majorité présidentielle
et Opposition au dialogue ont entrepris de la justifier. «Le délai de
21 jours pour former le gouvernement court à partir du 24 septembre
-NDLR: le jour où le président de la République a officiellement pris
connaissance de l’accord-, il n’y a pas débat», a dit mardi le
ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
«Le président de la République entend respecter cet accord
entièrement. Toutes les dispositions de cet accord seront respectées
par lui. C’est lui qui doit assurer la mise en œuvre de cet accord
mais nous lui avons remis cet accord que le lundi 24 du mois dernier.
Donc pour lui, le délai des 21 jours est à compter à partir de cette
date», a justifié Thambwe.
Et d’ajouter, arrogant: «Le contraire serait votre interprétation. Je
ne suis pas là pour ouvrir un débat avec qui que ce soit. Je suis là
pour vous communiquer que le délai de 21 jours commence à courir à
partir du 24 octobre. D’ailleurs, un communiqué appuyant cela avait
été publié à l’issue de la rencontre que nous avons eue avec le
président de la République et le facilitateur. Donc il faut commencer
à compter à partir du 24 octobre pour la mise en place du
gouvernement».
Pas besoin d’un dessin pour comprendre que la nouvelle équipe
gouvernementale ne sera pas prête avant le 15 novembre.
«On ne peut pas demander au président Kabila d’appliquer un accord
dont il n’avait pas pris connaissance», a plaidé, pour sa part, Vital
Kamerhe, soutenant, pinces sans rire, que les consultations actuelles
menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- sont
«le début de l’application de l’accord, faisant allusion à l’article
24 relative à la clause d’inclusivité.
Les deux co-modérateurs du dialogue n’ont pas osé dire si leurs
affirmations sont conformes à l’Accord au bas duquel délégués de la
Majorité, de l’Opposition et de la Société civile ont apposé leurs
signatures respectives mais certains délégués au dialogue font savoir
que ce n’est pas ce qu’ils ont signé le 18 octobre.
Laurent OMBA
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