Dossier à la UneJusticeNation

Affaire Kalev: des plaintes sans auteurs!

Bientôt 4 mois, l’Administrateur général honoraire de l’ANR est contraint à vivre en clandestinité parce que visé par un Mandat d’Arrêt et un Avis de Recherche du Procureur général lancés le 11 mars dernier par le Procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. Paradoxalement, les présumées victimes de ses prétendues violences, celles-là mêmes qui l’ont accusé au Parquet, se font désirer au Tribunal. Un constat de carence de plaignants qui devrait amener la Justice à tirer les conséquences logiques…

Quatre mois vont bientôt s’écouler depuis que l’ancien Administrateur général de l’ANR, père de famille, Kalev Mutondo, est contraint à vivre en clandestinité parce que visé, ciblé, et inquiété par un Mandat d’Amener et un Avis de Recherche lancés le 11 mars 2021, par le Procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.

Le Parquet a ouvert des poursuites contre cet ancien haut fonctionnaire de l’État suite à plusieurs plaintes lui transmises, paradoxalement contre un individu, une personne, par des plaignants ayant agi séparément mais, curieusement, tous, en même temps, au même moment, et à la même période, de janvier-février 2021, pour avoir été maltraités, semble-t-il, lors de leurs interpellations respectives, en 2009, en 2012, en 2014, et en 2015, par l’Armée, la Police nationale, l’ANR et la DGM.

Bien qu’en clandestinité et pour éviter que ses 12 accusateurs se cachent derrière le secret d’instruction du Parquet, Kalev Mutondo a résolu, à son tour, de les poursuivre en Justice pour imputations dommageables, dénonciations calomnieuses et association des malfaiteurs, par Citation directe. D’abord au Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, le 8 mars 2021, ensuite au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe le 24 avril 2021. Voici que Kalev Mutondo a donné à Jean-Claude Muyambo et consorts l’opportunité d’apporter, dans un procès public, une fois pour toutes, les preuves de leurs accusations. Voici qu’à l’audience publique du 14 juin 2021, devant le TGI/Gombe, les prévenus Jean-Claude Muyambo et Cyrille Doee Mumpapa, pourtant régulièrement signifiés, le 24 avril 2021 à Kinshasa pour le premier et le 20 mai 2021 à Lubumbashi pour le deuxième, ont brillé par leur absence.

Voici qu’à l’audience publique du 23 juin 2021 au Tripaix/Gombe, alors que la signification de tous les 7 prévenus a bel et bien eu lieu le 11 et 18 mars, selon un communiqué du Collectif d’avocats de Kalev, seuls deux, notamment Jean-Claude Muyambo et Christopher Ngoyi, ont fait le déplacement du Tribunal, où ils ont évité d’aller directement à l’instruction du fond de la cause. Les 5 autres, Cyrille Doee Mumpapa, Joseph Mulumba Kapepula, Vano Kalembe Kiboko, Francis Kalombo et Fortunat Tshibangu, ont séché le rendez-vous sans aucune explication.

Le procès est dans l’impasse. Non seulement la carence de plaignants est évidente mais les plaintes semblent sans auteurs. Les présumées victimes des prétendues violences de l’AG honoraire de l’ANR, celles-là mêmes qui l’ont accusé au Parquet, se font désirer au Tribunal? Vraiment? Ça devient inexplicable.  Les plaignants ont-ils abusé du Parquet et trompé l’opinion? Comment justifier leur absence? La situation devrait amener la Justice à tirer toutes les conséquences. Tant à l’égard du Mandat d’Amener et de l’Avis de Recherche lancés contre Kalev Mutondo et dont ses avocats ont appelé au retrait, qu’à l’égard de ces plaintes orphelines d’auteurs qui méritent un classement sans suite. Difficile pour les anti-Kalev de s’opposer à cette requête pertinente.

En France, par exemple, le Parquet réserverait à pareille affaire un classement sans suite pour carence de plaignants étant donné que la majorité de présumées victimes des prétendues violences et atteintes aux droits de l’homme ont choisi de ne pas répondre aux rendez-vous des tribunaux. La possibilité de faire droit aux sollicitations de la partie Kalev parait désormais grande.

Tino MABADA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page