L’absence de 4 juges le jour du verdict à la requête de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- sollicitant le report de la présidentielle soulève des remous à la Cour constitutionnelle. Faute disciplinaire? Conscience professionnelle? Indépendance d’esprit? Rébellion? Pendant que les questions taraudent encore les esprits, Benoit Lwamba Bindu, ci-devant président du Conseil Supérieur de la magistrature et président de la Cour constitutionnelle, est décidé à remettre de l’ordre dans sa boutique. Il a adressé le 27 octobre 2016 une demande d’explications à l’un de ses collègues juges, du nom de Jean-Louis Esambo Kangashe, constitutionnaliste de son état, accusé de s’être «éclipsé quelques minutes avant l’ouverture de l’audience du lundi 17 octobre dernier».
Selon cette correspondance du président de la CSM avec copie pour information au Chef de l’Etat, aux juges membres de la Cour constitutionnelle ainsi qu’au ministre de la Justice, le juge Esambo a disparu sans prétexte d’un motif quelconque et sans aviser les membres de la composition.
Esambo fait partie du groupe de 4 juges qui ont séché l’audience de la haute cour, «rentrés dans l’histoire de la manière dont ils ont voulu», selon l’avocat et activiste Georges Kapiamba, convaincu qu’ils «auront des comptes à rendre un jour».
Ambiance… ambiance des sommations. A travers cette note, Benoit Lwamba fait part de son indignation quant au rejet systématique, par le juge Esambo, de ses appels téléphoniques, l’accusant ainsi de fouler au pied toute déférence due au chef de juridiction.
Le 17 octobre 2016, la Cour constitutionnelle a programmé une audience pour se prononcer sur la requête de la CENI tendant à obtenir le report de la présidentielle. Dans la salle, seuls 5 juges sont présents. Même s’ils sont loin de réunir le quorum requis par la loi, ils autorisent la CENI à élaborer un nouveau calendrier électoral.
Olitho KAHUNGU
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