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3 ans de transition, un choix cornélien

Le leader du Congo Pax, Ne Muanda Nsemi
Le leader du Congo Pax, Ne Muanda Nsemi
Le pays et son peuple sont éminemment concernés: la classe politique se déchire depuis quelque temps pour savoir si les élections doivent être organisées conformément au calendrier global de la CENI et à la Constitution. Majorité, Opposition et Société civile suivront-elles l’avis de Ne MuandaNsemi?
Le député national Ne MuandaNsemi a le courage de ses idées. Il a fait dimanche la proposition d’un «glissement collectif» et d’une période de transition de trois ans afin d’organiser des bonnes élections. Concrètement, Ne MuandaNsemi a proposé un schéma 1+2, avec un Président de la République issu de la Majorité, un vice-président de l’Opposition et un Premier ministre de la Société civile. «Des bonnes élections s’organisent avec un fichier électoral crédible, ce qui n’est pas le cas. Jusqu’à présent, on ne connait pas le nombre des Congolais, ni les vrais Congolais. Et tout ça ne se fera pas avant 2016, année prévue pour les élections présidentielle et nationale», a souligné Ne MuandaNsemi. Majorité, Opposition et Société civile suivront-elles ce pertinent avis?
Après une telle suggestion, la classe politique parait devant un choix cornélien. Pour l’aile dure de l’Opposition, incarnée par l’UDPS de Tshisekedi, l’UNC de Kamerhe et le MLC de Bemba, accepter l’idée de Ne Muanda, c’est être disposée au glissement et concéder la remise en question de la Constitution. Cela équivaudrait également à laisser la direction du pays à Joseph Kabila. Une fois qu’aurait laissé Kabila prolonger au-delà de 2016, comment le gérer à l’issue de l’éventuelle transition?
A l’Opposition tout comme à la Majorité ou dans la Société civile, malgré les différences de sensibilités sur la question constitutionnelle ou la question électorale, personne ne semble disposée à voir le sang couler ou le pays sombrer dans le chaos du fait de la crise politique actuelle. En RD-Congo, comme partout ailleurs, on est contraint d’avoir constamment à l’idée que les conflits armés ou les guerres civiles naissent de petites choses, sur fond de grandes divergences mal endiguées.
Voici que le calendrier électoral divise. Voici que les anciens mineurs sont en voie d’être privés du droit de vote. Voici que les finances posent problème… Voici que le temps presse. Il joue contre nous. Il est minuit moins. L’heure de la décision a sonné. En attendant que Kabila lève l’option finale, il y a une frange de l’opinion qui suggère à l’UDPS de Tshisekedi, trop friande de la médiation internationale, de s’inspirer de l’exemple sud-africain, quand Nelson Mandela et Frederik de Klerk n’ont eu besoin d’aucune médiation étrangère pour sceller l’entente et concocter le nouveau modèle de gouvernance en Afrique du Sud.
Kamerhe, l’ancien Monsieur Paix de Laurent-Désiré Kabila puis Joseph Kabila, devrait s’élever à un niveau où l’on ne doit pas forcément chercher à avoir raison ou obtenir gain de cause coûte que coûte, mais à sauver le pays et son peuple, l’intérêt général, s’il existe encore, si vraiment il est, à l’instar de Kabila et Tshisekedi, que la RD-Congo est le bien le plus précieux de tous les RD-Congolais, que la paix est ce qui nous est chère. S’ils ont l’occasion de lire le journaliste belge JurekKuczkiewicz, ils découvriront que souvent, les pays et leurs peuples n’existent que parce qu’ils ont eu l’opportunité d’avoir des vrais leaders, ceux capables de désigner et de rendre à nouveau évident le bien commun. 
AKM

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