Ça fait des années que rien ne va à la Société minière de Kilo-Moto -SOKIMO- où l’on ne produit même plus un petit kilogramme d’or. Ce qui a paralysé la vie de cette entreprise de l’Etat qui ne vivote quasiment plus que grâce à l’amodiation. Et à l’image de cette société sous tutelle du ministère du Portefeuille, le niveau de vie des cadres et agents s’est sensiblement dégradé. Mais la situation sera bientôt révolue. Arrivé à la tête de la SOKIMO, il y a près de 15 mois, Jean-Baudouin Kodravele Yingatu entend changer les choses. Ce technicien de formation ne s’attarde pas sur des discours. Il s’investit plutôt à relancer la production d’or, qui, pour lui, représente le vrai remède à cette descente aux enfers.
Kodravele a donné le ton dès sa prise de fonctions en initiant le projet Nizi, nom d’une cité située à 52 Km de Bunia, dans la province de l’Ituri. Selon des indiscrétions, le projet est déjà exécuté à 85%. La SOKIMO a déjà acquis deux unités gravimétriques de 15 et de 12 tonnes par heure qui sont en phase de montage et un laboratoire chimique dont les locaux sont présentement en construction. «C’est le projet phare qui nous préoccupe depuis le début de notre mandat. Nous sommes en attente des accessoires pour compléter les usines et commencer une pré-production. Dans le premier trimestre de 2017, nous commencerons une première période que nous appelons pré-production», a confié Kodravele, directeur général de la SOKIMO. Et de rassurer: «nous allons commencer la production en y allant graduellement jusqu’à atteindre la capacité nominale de l’usine».
Des partenariats
Entre temps, Kodravele continue à entretenir de bonnes relations avec les différents partenaires de la SOKIMO. En octobre 2016, il a signé un protocole d’accord avec la firme chinoise CHCO group. Une mission de due-diligence est prévue à la fin de ce mois de janvier en Chine afin de signer des contrats dans les secteurs ciblés. En outre, le directeur général de la SOKIMO est en pourparlers avec d’autres partenaires dans le but d’obtenir des financements qui permettront d’achever le projet Nizi, de continuer avec la recherche des réserves d’or dans d’autres sites de Kilo-Moto. «Parce qu’une entreprise minière comme Kilo-Moto doit connaitre ses réserves pour ne pas négocier en position de faiblesse», explique-t-on.
Répondre à la grogne
Les fonds que Kodravele attend des partenaires financiers serviront également de s’occuper du social des agents. Voilà qui sera la réponse idoine à la grogne des agents qui déplorent des mois d’arriérés de salaire, notamment ceux de Watsha, dans la province de Haut-Uélé. Ils ont manifesté le mardi 9 janvier pour réclamer leur paie. Cette marche de Watsha, considérée dans les couloirs de la SOKIMO comme une manipulation, n’a pourtant pas laissé le DG Kodravele indifférent. «Le message que je lance aux agents de la SOKIMO ce qu’il faut la sérénité. Ils ont beaucoup patienté. Je sais que les conditions sont difficiles. Nous sommes au début d’une année qui s’annonce celle de la production d’or. Donc, ça ne sert à rien de s’agiter et de s’attaquer aux édifices publics dont nous sommes les premiers bénéficiaires. Je leur demande d’être calme et de persévérer dans le travail et la conscience professionnelle», a-t-il martelé.
Hugo Robert MABIALA

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