Performeuse de grand talent, Cherry Muhima, dans sa peau d’artiste engagée, se vend en spectacle ce dimanche 6 novembre 2016 au Centre culturel Café théâtre jeunes artistes, dans la commune de Kintambo. Elle concocte une exposition associée à la performance intitulée «Kitambala ya moyindo» -foulard noir en français. Un rendez-vous à travers lequel, cette artiste peintre estime aider ses frères et sœurs africains à comprendre qu’ils sont plus meilleurs qu’on leur fait croire. «Le profond message est qu’on ne tue pas son frère, on ne viole pas sa sœur», conseille Muhima.
Révoltée par les drames auxquels son continent, l’Afrique, fait face, Cherry Muhima, dans sa casquette d’artiste engagée, se fait passer pour la voix des sans voix. «Je me suis portée garant, étant artiste, d’être la voix des sans voix, de dire haut ce que les gens disent bas et de dire également haut les choses que les gens ne voient pas. J’exploite ma voix au profit de tous ceux qui sont tombés victimes des guerres, de l’apartheid, de l’esclavagisme, et autres maux qui rongent mon Afrique», explique-t-elle.
Première étape de sa démarche, son spectacle de performance, programmé pour ce dimanche 6 novembre 2016 au Centre culturel Café théâtre jeunes artistes, dans la commune de Kintambo. Intitulé «Kitambala ya moyindo» -foulard noir en français-, cette expo-spectacle, fait savoir l’artiste, sur un ton interpellateur, tire la sonnette d’alarme. «L’Afrique pleure. Elle pleure ses enfants qui se perdent. Je veux aider mes frères et sœurs africains à comprendre que nous sommes plus meilleurs qu’on nous le fait croire. Le profond message est qu’on ne tue pas son frère, on ne viole pas sa sœur», tonne Cherry Muhima, estimant que son continent est plongé dans le deuil. «C’est à cause du deuil que nous porterons le foulard noir. Nous serons en couleur du deuil, le sang ayant tellement coulé. Nous portons ce deuil et la souffrance de l’Afrique», regrette cette artiste peintre et performeuse de grand talent. Et de préciser: «j’utilise mon corps pour cette performance puisque c’est le corps qui souffre. Le corps de l’Afrique souffre. Je l’exhibe. Je l’utilise comme instrument pour montrer aux gens que ce que vous faites en cachète, nous le savons.
Ce que vous faites sans comprendre, nous le comprenons». La vision de Muhima est d’amener le peuple noir à connaitre sa valeur, son origine ainsi que les causes de ce qu’il est aujourd’hui. «Nous ne sommes pas un peuple inférieur. Si aujourd’hui nous sommes unis par les idées, nous deviendrons un maillon fort. Nous ne serons plus maltraités ni rejetés. Nous devons être un peuple fort, uni dans la même foi, inspiration, idées et envie de vaincre. Au fur et à mesure que le temps passe, l’Africain devrait apprendre ce qu’il est à travers ses artistes, politiciens, activités ainsi que ses apports dans la société», souligne Muhima. Et de faire comprendre aux femmes qu’elles n’ont jamais été faibles. «C’est par la femme que tout a commencé et ça va recommencer par nous encore», lance-t-elle. Dans l’intention de faire connaitre son art, Cherry Muhima annonce une tournée artistique en RD-Congo et à l’extérieur du pays.
Laurent OMBA
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