Culture

«Expression», le tout premier album de Swiz Dondy

Très décisif, il n’attend pas venir son tour, il s’insurge et il fonce. Après 10 ans de carrière musicale, l’artiste chanteur et guitariste RD-congolais, Swiz Dondy, s’est dit prêt pour donner le meilleur de lui-même. Il a préféré s’exprimer avec sa charmante voix à la place de se taire. «Expression», c’est son tout premier album. Cet opus qui sera officiellement lancé dans deux semaines à Kinshasa et ailleurs, comprend 10 titres, entre autres «Aimer sans raison», «Don’t give up me», «Dieu mal compris», «Mea culpa», «Tourner vers le jour», «Tu chezé», «Expression», «Amour inachevé». A en croire l’artiste dans une interview exclusive accordée dernièrement à «AfricaNews», cette œuvre musicale qui lui a pris deux ans de préparation, contient un riche travail de métissage et la guitare acoustique est très remarquable dans toutes ses chansons. Il a également fait savoir que sa décision d’enregistrer un album est due à l’insatisfaction de textes qu’il donnait à d’autres musiciens. «Quand j’écrivais des chansons et que je donnais aux artistes pour les interpréter, j’avais comme impression qu’ils ne donnaient pas pratiquement ce que j’attendais. C’est alors que je me suis décidé de prendre les choses en main», a-t-il relaté. Transfuge de la musique gospel, Swiz Dondy interpelle les chrétiens dans l’un de ses morceaux, «Dieu mal compris».
Chanteur, guitariste, auteur-compositeur, programmeur et ingénieur de son sont toutes les capacités que regorge Swiz Dondy. Sans ambages, l’artiste a mis toutes ses compétences dans son tout premier florilège, «Expression». «J’ai toujours été victime d’insatisfaction d’interprétation de mes textes que je donnais aux artistes. J’avais comme impression qu’ils ne les exploitaient pas comme je voulais. Après avoir trop encaissé, je me dis qu’il est grand temps pour moi de m’exprimer, voilà ce qui donne l’album Expression», a expliqué Dondy lors d’un entretien avec le tri-hebdo du quartier Beau-vent. Justifiant sa musique, Swiz est, selon lui, influencé par une musique douce et calme. «Je fais une musique un peu acoustique. Je mélange la rumba, le folk, afro-beat et le ndombolo avec toujours un esprit plus acoustique. Bref, je fais le métissage. Tellement que je suis guitariste, vous remarquerez la guitare acoustique qui revient dans toutes mes 10 chansons. Donc, c’est ma particularité», a-t-il fait savoir.
En rapport avec la chanson «Expression» qui a d’ailleurs le même titre que l’album, le chanteur technicien Swiz dit avoir exprimé sa gratitude envers Dieu. «Dans la chanson Expression, j’ai parlé de l’amour divin. C’est une reconnaissance envers mon Dieu. Donc, ma gratitude envers Lui. J’y ai reconnu tout ce qu’Il a fait pour moi depuis l’enfance, j’ai vraiment fait parler mon cœur par rapport à cet Etre suprême qui m’a toujours soutenu depuis ma carrière musicale», a-t-il argumenté. Et d’ajouter: «dans Dieu mal compris, j’ai fait un constat par rapport à l’opinion religieuse. Après avoir beaucoup analysé, j’ai compris que Dieu est quelque part mal compris par les gens dans notre pays et en Afrique. Imaginez une sœur qui part toujours à l’église et on prophétise sur elle en ces termes: cette année est la tienne, tu auras un mariage et elle répond amen. Finalement, elle ne se marie toujours pas pendant des années. Depuis dix ans, c’est toujours son année. Je pense que Dieu est mal compris. La manne ne tombera plus jamais du ciel, Dieu a demandé à Moïse: qu’est-ce que tu as en main? Et il répond: un bâton… Donc, je demande à mes frères et sœurs de travailler, de donner le meilleur d’eux-mêmes au lieu de se contenter des prophéties. Dieu a accordé à chacun les capacités possibles». Ayant su qu’il ne se suffit pas de lui-même, l’auto-producteur Swiz Dondy n’a pas achevé son œuvre sans l’intervention de l’un des artistes pour qui il a de l’estime. «J’ai fait un featuring avec l’artiste comédien et slameur Yekima de Bel’art dans la chanson Tourner vers le jour. C’est aussi un message pour les jeunes», s’est-il affectueusement exprimé.
Bourré de talents, cet artiste kinois ne va pas loin dans ses thèmes. Il est plus penché sur les vécus quotidiens. «Quand j’ai commencé la musique, je me disais toujours de ne pas chanter l’amour. Mais avec le temps, en grandissant dans cet art d’Orphée et en analysant, j’ai vite compris que ceux qui chantaient l’amour n’avaient pas tort. Je m’inspire sur les vécus quotidiens, l’amour, la vie… avant même cet album, j’avais sorti des chansons telles que Ma prière, Soleil de la nuit, Ton ombre et Inachevé. Et, c’était à titre promotionnel. Je fais la Rumba moi aussi. Je ne peux pas oser faire quelque chose dont le public ne va pas consommer», a-t-il relaté.
Un parcours intéressant
La passion musicale lui est venue de son père qui fut guitariste dans une chorale à l’Eglise protestante. Dondy a commencé sa musique dans le gospel. «J’ai travaillé avec plusieurs musiciens chrétiens, notamment la sœur Jolie Esese, le défunt pasteur Debaba, Charles Mombaya, paix à leurs âmes. J’ai travaillé dans son tout dernier album juste avant sa disparition qui n’est malheureusement pas sorti. J’avais joué la guitare dans ses quatre chansons, mais il était prévu qu’on fasse huit. J’ai aussi travaillé avec un grand parolier RD-congolais, Pascal Poba. J’ai beaucoup appris à ses côtés. J’ai également bossé avec Souzi Kaseya, Kool Matope et Mbilia bel», a-t-il raconté, tout en ajoutant: «chez le frère Debaba, j’étais chanteur et guitariste, je n’ai malheureusement fait aucun album, mais on a fait plusieurs concerts». Produit de l’INA, l’artiste Dondy y a étudié l’orchestration, le solfège et la guitare classique.
René KANZUKU

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