Il se présente partout comme un défenseur des droits de l’homme. Un avocat français respecté et bien connu qui lutte contre les crimes de guerre et qui a même mis sur pied, depuis des années, une organisation censée aider les citoyens africains à lutter contre la corruption. Dans son bureau parisien, avec ses lunettes à la mode et ses magnifiques cheveux blancs, William Bourdon dirige une opération mondiale qui soulève également des questions sur sa réelle motivation: l’argent ou la justice?
Bourdon est né en 1956 de parents ingénieurs au sein de la société des pneus Michelin. Il a étudié le droit à l’Université de la Sorbonne et s’est spécialisé dans la défense de dossiers de cols blancs très médiatisés. Depuis des années, il est impliqué dans diverses organisations de défense des droits de l’homme, y compris des organisations censées représenter les victimes de crimes économiques. Il a représenté des victimes d’Augusto Pinochet et du génocide rwandais et a créé des organisations qui ont lutté pour la transparence.
Bourdon mélange ses affaires privées, dont il tire beaucoup d’argent, et les activités philanthropiques qui attirent l’attention sur son cabinet. Depuis des années, il a un partenariat avec l’organisation britannique «Global Witness» et a fondé le PPLAAF, qui est censé aider les gens en Afrique.
Mais ces dernières années, certaines questions ont été soulevées quant à la conduite de Bourdon et aux limites entre l’image publique et les affaires privées.
Il y a un an, Bourdon a rencontré un autre avocat pour discuter d’un client potentiel: les Émirats arabes unis. Les enregistrements de cette rencontre renseignent que Bourdon était conscient du problème avec ce client.
L’avocat des droits de l’homme a été en contact avec un régime dictatorial pour en tirer de l’argent? C’est ce que révèlent les enregistrements, Bourdon exprime son intérêt pour l’argent, mais «Monsieur Transparence» cherche à cacher cette véritable source de financement.
«Autant qu’à titre personnel, vu qui je suis et que je suis l’image de ce cabinet», dit-il haut et fort, «je ne prendrais jamais le risque qu’on dise que le cabinet Bourdon est financé par l’argent des Emirats au service de la déstabilisation du Qatar par l’Arabie Saoudite». Cependant percevoir cet argent révèle sa vraie nature.
D’autres questions se posent sur les activités de Bourdon en RD-Congo. En effet, ces dernières années, il s’en est pris à Joseph Kabila, l’ancien Président de la République, en prétendant que ce dernier était corrompu. Bourdon et ses partenaires disent avoir obtenu des documents montrant le dépôt de millions d’euros et leurs transferts vers des destinations non précisées.
Mais dans ces documents, il s’avère qu’aux dates où les supposés dépôts ont été effectués, les déposants n’étaient pas du tout en RD-Congo et Bourdon et ses partenaires ont falsifié les documents.
Les journalistes qui ont travaillé avec Bourdon, ont menacé certains des soi-disant déposants de publier des fausses informations à leur sujet s’ils refusaient d’endosser ces faussetés, en les obligeant à faire des fausses accusations montées de toutes pièces à l’encontre de certains hommes politiques et certains hommes d’affaires bien ciblés.
La RD-Congo qui vient de célébrer ses 60 ans d’indépendance, va découvrir au travers du scandale Bourdon, que rien n’a changé, les colons sont revenus sous une autre forme avec la casquette des ONG qui veulent contrôler leur vie politique, économique et sociale pour des intérêts de lobbyistes impérialistes.
Ces dernières années, l’utilisation des droits de l’homme est devenue un symbole de statut. Qui ne veut pas se soucier du bien-être des faibles dans une société souffrant de corruption?
Bourdon était là pour identifier la tendance. Mais sa conduite est-elle conforme aux objectifs qu’il s’est fixés?
Pour le mouvement citoyen DGAOD,
Henri MUTOMBO