A la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima envisage de nouvelles mises en place qui paraissent suspectes. Le chef de la centrale électorale entend «réaffecter les secrétaires exécutifs provinciaux avant la révision du fichier électoral et, par la suite, les chefs d’antenne et d’autres membres des entités provinciales et locales». A ce sujet, il a saisi le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, à travers une correspondance demandant au chef du gouvernement plus d’USD 30 millions. «Le coût global de ces opérations qui affectent 914 agents et cadres de la CENI est estimé à USD 30.008.924», a-t-il signifié, non sans solliciter directement au Premier ministre le «versement de ces ressources financières additionnelles».
Denis Kadima, dans sa correspondance à Sama Lukonde, a soutenu qu’il y a «nécessité d’opérer ce mouvement du personnel afin de répondre au besoin en ressources humaines des provinces démembrés, de réaffecter ou de mettre à la retraite les agents et cadres, de formaliser les actes de nomination au bénéfice de plusieurs, tenant compte pour chaque personne, de la nature du contrat, ou de la décision du recrutement, de la qualité de la prestation ou de l’âge atteint». La correspondance de Kadima à Sama suscite suspicion liée à «un projet de fraude électorale dont la réalisation passe le remplacement des agents moins dociles par ceux à l’échine plus souple».
Au sein de la CENI, la lettre de Kadima, comme la décision qu’elle contient, est abondamment commentée, au point de laisser entendre que cette décision suscite incompréhension et malaise. «Cette demande intervient un peu tard. Si on manquait vraiment de personnel, ce n’est pas aujourd’hui mais il y a six mois qu’il aurait fallu s’en apercevoir. Former de bons agents, cela prend du temps», a fustigé un responsable provincial de la CENI. «Si on manquait vraiment de personnels, on se serait contenté de recruter de nouveaux agents en conservant les anciens. Mais là, on fait partir les anciens, ceux qui ont l’expérience, le savoir-faire, pour les remplacer par d’autres, inexpérimentés. Ça n’est pas logique», a-t-il regretté. Et d’ajouter: «vous verrez qu’en grande majorité, ces nouvelles recrues viendront de la même province».
LOI