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«Ubuntu et résilience des peuples africains», un nouvel ouvrage de Henri Mova Sakanyi

Henri Mova Sakanyi vient de publier un nouvel ouvrage intitulé «Ubuntu et résilience des peuples africains». Il s’agit d’une nouvelle édition revue et augmentée par rapport à celle de 2021, publié auprès du même éditeur. Ce livre a été porté sur les fonts baptismaux le 17 janvier 2023, journée commémorative de l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba, par Marie-Olive Lembe Kabila, épouse de l’ancien Président Joseph Kabila Kabange. Selon Michel Bisa Kibul, enseignant-chercheur, le titre de l’ouvrage, dès la première page de couverture, reflète ce que reflètent les munis-jupes: suffisamment courtes pour attirer l’attention, susciter l’envie et suffisamment longues pour couvrir les parties enviées et obliger l’achat.

Le propos de Michel Bisa concernant ce livre est subdivisé en trois points: le corps de ce livre, son âme et son esprit. «Sans citer les 4 pages de couverture, la dédicace, l’introduction et les annexes constitués de l’intégralité de deux discours de Patrice Emery Lumumba, l’ouvrage a 20 points majeurs formidablement équilibrés au sein d’un total de 568 pages publiées aux éditions l’harmattan, à Paris. Cette maison d’édition est classée dans le Top 100 de meilleures éditions francophones au monde», a signifié Michel Bisa, qui a la prétention d’être devenu spécialiste de l’Ubuntu de Mova Sakanyi.

Pour lui, «Ubuntu et résilience des peuples africains» n’est pas qu’un ouvrage mais bien un mode de vie, une écologie naturelle et culturelle basée sur les valeurs de solidarité, de préservation de l’héritage naturel et culture légué par les patriarches et une invitation à perpétuer la lutte pour la conservation de la vie, dans ce contexte africain qui est à la fois un et multiple.

Découvrir les sens de l’Ubuntu

«Cet ouvrage comprend une structure alliant deux problématiques que j’ai eues du mal à m’expliquer si elles sont complémentaires ou contradictoires: ‘’l’amour’’ qui justifie l’Ubuntu et ‘’la jalousie’’ envers l’héritage légué par les ancêtres et envié de toutes parts, ce qui justifie ‘’la résilience’’», a-t-il expliqué lors de vernissage du livre «Ubuntu et résilience des peuples africains» organisé le 17 janvier à Kingakati à Kinshasa. Et de renchérir: «entre Ubuntu et Résilience cher au Professeur Henri Mova Sakanyi, l’on assiste, entre les lignes, à l’observance de l’unité et la complémentarité conceptuelle de l’Amour et la Jalousie. Ces deux puissances majeures, souvent opposées par les Pasteur des Eglises populaires, sont pourtant ici rapprochés».

L’ouvrage d’Henri Mova mérite, a recommandé Michel Bisa, d’être lu d’un bout à l’autre, pour découvrir les sens de l’Ubuntu et les méandres de la «résilience» proposé par lui. Tout au long des pages, le lecteur découvre que l’auteur a un intérêt manifeste aux questions de rapprochement entre la nature, la culture et les peuples, les initiatives développementalistes et les manières de développer les contrées, la vie et la survie selon les réalités, entendements, ressources et enjeux locaux. «Contrairement au Molière français, Henri Mova Sakanyi est bien réel, empirique», a-t-il souligné. Et de poursuivre: «j’ai lu les 442 pages éditoriales, ainsi que les 4 pages de couvertures et les pages vierges de cet ouvrage. Je constate que l’auteur fait de ‘’l’écologie résiliente’’ une question d’actualité culturelle indiscutable au regard des pratiques sociales structurelles et conjoncturelles observables dans notre société. Tant au niveau de la production des données et que de leur analyse, l’auteur réussit très efficacement une tâche à priori difficile: étudier un fait social, dont il est lui-même acteur et victime».

Pour le chercheur Bisa, une telle approche apparait au premier abord comme positive, aisée, à savoir la résilience des Africains mais, c’est une tâche ardue. Par ce processus, l’ouvrage est centré sur l’intersubjectivité permettant une redéfinition en profondeur du pouvoir politique et des valeurs citoyennes. «Coup de chapeau à l’auteur qui parvient à démontrer entre les lignes que notre gouvernance est dépouillée de l’ubuntu et nos mentalités actuelles, tant du point de vue structurel que conjoncturel, s’éloignent des pratiques sociales de résilience globale. Il invite à des débats sérieux quant à ce et, nous convie au festin du questionnement, tout en exigeant qu’on se réinterroge sur la vie, la survie et l’avenir de l’Etat-nation au Congo-Kinshasa», a-t-il lancé.

Pour sa part, le Professeur Félix Momat Kitenge a rappelé, dans son commentaire, qu’il y a de ces circonstances dans la vie où l’on mesure l’impuissance des mots à traduire ce que l’on veut exprimer. «C’est sans doute le cas au moment où je dois faire ce témoignage sur quelqu’un que je connais depuis environ deux décennies. Oui, avec le Professeur Henri Mova, nous nous connaissons depuis près de 20 ans, nous sommes tous des enfants d’un même biotope, d’une même culture, d’une même idéologie, formatés dans la même moule, l’Université de Lubumbashi et actuellement en mission pour la République à Kinshasa», a rappelé le Professeur Félix Momat lors de son intervention axée sur la présentation de cet ouvrage.

Et de préciser: «la recherche scientifique, autant que l’engagement politique, est très exigeante. C’est un ‘’time consuming’’. Dans le schéma le plus simpliste, il faut en principe choisir entre les deux et accepter de payer par la suite le coût de l’opportunité manquée». Pour lui, le Professeur Mova a plutôt choisi les deux et tout semble bien lui réussir. «L’ouvrage que je vais devoir commenter tout à l’heure, il l’a écrit en plein feu, de la déstructuration et de la déconstruction de la RD-Congo, dans ses instruments essentiel», a-t-il fait savoir.

Un écrivain chevronné

Outre sa formation doctorale en sciences des relations internationales, Henri Mova Sakanyi est aussi un poète, un dramaturge, donc un écrivain au sens strict du concept. Voilà pourquoi son écriture scientifique est attrayante, aisément accessible à n’importe quel lecteur, y compris aux jeunes aspirants chercheurs, aux élèves et même aux vieillards. Henri Mova est un éminent Professeur d’université de Relations internationales, Directeur général du Centre d’intelligence stratégique et des relations internationales, chercheur aux analyses multidimensionnelles, député national, plusieurs fois ministre et ambassadeur, diplomate expérimenté et fin politique.

«Certes, il n’est donc pas facile de restituer dans son essence dimensionnelle l’œuvre intellectuelle du Professeur Henri Mova, mais je me suis convaincu, qu’étant moi-même élève et fruit de l’auteur dans une certaine mesure,  que j’avais le devoir de contribuer au rayonnement d’une œuvre d’extrême intelligence comme celle-ci», a conclu Félix Momat.

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