Le porte-parole du gouvernement entreprise de rappeler à tous et à chacun l’obligation collective de résister contre l’ennemi et de le bouter dehors…
Embarquées dans une guerre d’agression, née des velléités expansionnistes et pilleuses du régime rwandais de Paul Kagame, les Forces armées de la RD-Congo -FARDC- peuvent davantage compter sur toutes les populations RD-congolaises grâce à la campagne «Tout pour la patrie», lancée le vendredi 2 août dernier depuis Kisangani, dans la province de la Tshopo, par le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya.
«Tout pour la patrie», selon le ministre Muyaya, se veut une campagne de «défense de la patrie et d’éveil patriotique», une véritable démarche de réarmement moral pour faire bloc contre les agresseurs. Une obligation collective de résister contre les ennemis et les bouger dehors.
«Plus qu’un cri de guerre, c’est un appel au don de soi pour la patrie, un engagement patriotique renouvelé à utiliser toutes les ressources à notre disposition pour combattre individuellement et collectivement avec la dernière énergie cette agression et tous ceux qui s’érigent en ennemis pour le développement de notre pays», a expliqué le ministre de la Communication et des médias, tout en signifiant que cette nouvelle campagne s’inscrit dans la dynamique «Bendele ekweya te», initiée il y a quelques mois.
«Tout pour la patrie» se veut aussi un moyen d’arracher l’«engagement» de chaque RD-Congolais «dans ce combat collectif» qui exige de s’«unir autour du commandant suprême» des FARDC et de bannir toute considération susceptible de favoriser la division entre RD-Congolais. L’enjeu, a-t-il relevé, est «non seulement -de- résister mais aussi -de- protéger à toute épreuve ce que nous avons de plus cher: notre nation, la RD-Congo».
L’enjeu est donc de taille si non vital. Il importe, a insisté Muyaya, de «communiquer de manière optimale» pour toucher «directement les populations» en recourant aux «canaux traditionnels» et à «la communication hors média».
De cette manière, Muyaya entend mobiliser les RD-Congolais de partout pour apporter un soutien sans faille à l’armée RD-congolaise qu’il considère comme «le socle de notre victoire, la protectrice de nos frontières et de nos ressources naturelles».
«Nos soldats sont nos premiers héros qui, chaque jour et au péril de leur vie, s’engagent, donnent de leur jeunesse, sacrifient leur famille respective pour s’assurer que nous dormons en paix», a-t-il fait remarquer, non sans lancer cet appel à un engagement patriotique: «Pour la paix et la sécurité, chacun de nous est un vaillant soldat dans son secteur de vie, un véritable patriote, appelé à utiliser l’instrument à sa disposition pour défendre la patrie. Restons donc debout et continuons la défense de notre patrie».
Des équipes vont circuler à travers tout le territoire national pour sensibiliser la population, a indiqué Muyaya, ajoutant que l’entrée en vigueur du cessez-le-feu ne devrait pas empêcher la République de raviver le front médiatique.
L’engagement des jeunes de la Tshopo dans la défense de la patrie
Le ministre de la Communication et des médias n’a pas attendu longtemps pour prêcher par l’exemple dans la mobilisation des forces vives de la nation en faveur de la défense de la patrie. Au lendemain du lancement de la campagne «Tout pour la patrie», il a animé, à l’Université de Kisangani, une matinée d’échanges avec les jeunes de la Tshopo, question de s’assurer que ceux-ci «comprennent les vrais enjeux du pays et qu’ils s’engagent au même titre que nos militaires».
Aux échanges avec la jeunesse de la Tshopo, Muyaya s’est tenu aux cotés de trois autres membres du gouvernement notamment les ministres de l’Enseignement supérieur et universitaire, Safi Sombo, de la Jeunesse et Éveil patriotique, Noëlla Ayenaganagato, ainsi que le vice-ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Samy Adubango.
«C’est une affaire qui nous concerne tous. Ce n’est pas seulement une question du Président de la République individuellement ou de son gouvernement… Aujourd’hui, il est important que nous puissions soutenir notre armée dans ses efforts de relance, parce qu’elle doit être en mesure de nous sécuriser, mais aussi de défendre l’unité nationale. Et dans ce travail, chacun a son rôle». En ces termes, le ministre Muyaya, «satisfait de la réceptivité» des jeunes de la Tshopo, a résumé leurs échanges, déroulés dans une ambiance conviviale.
Les FARDC combattent, depuis plus de deux ans, les rebelles du M23 appuyés en hommes, en armes et en munitions par le Rwanda, selon des experts des Nations-Unies. Ce mouvement rebelle est dans la suite de plusieurs autres rebellions initiées par le Rwanda et autres pays frontaliers de la RD-Congo depuis près de trois décennies, transformant l’Est du pays en un véritable champ de guerre.
«Depuis 1994, notre pays paye le prix du génocide rwando-rwandais de triste mémoire. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, nous comptons dix fois plus de morts. Des crimes de tous les genres ont été commis dans le seul objectif de continuer le processus de pillage systématique de nos ressources», a déploré Patrick Muyaya. Le porte-parole du gouvernement ne s’explique le «choix» de certains RD-Congolais de rejoindre les rangs des M23 pour tenter de légitimer ce mouvement rebelle aux yeux du monde et de le faire passer pour un problème congolo-congolais, alors qu’en réalité, c’est «l’épouvantail d’un régime cruel, criminel, pilleur et receleur», chapeauté et incarné par Paul Kagame.
Malgré cette option dangereuse de ses compatriotes, Muyaya a foi en «la résistance héroïque de nos soldats, portés par la détermination du commandant suprême des FARDC et de la PNC», pour pacifier définitivement l’Est du pays. Les forces de défense et de sécurité de la RD-Congo, a-t-il affirmé, ont fait subir «d’énormes et de lourdes pertes» au Rwanda, contraint d’«accroitre ses effectifs jusqu’à 4.000 pour penser pouvoir continuer son aventure» sanguinaire sur les terres RD-congolaises et à faire main-basse sur ses richesses.
Il a prédit leur échec en paraphrasant le Président de la République, Félix Tshisekedi et la Première ministre, Judith Suminwa: «Notre résistance et notre résilience viendront à bout de l’agresseur quoi qu’il en coûte».