C’est parti pour 5 jours de sensibilisation et de levée de fonds pour une maternité responsable en RD-Congo, dans le cadre de la Semaine de la mère et du nouveau-né (SMNE). Le lancement des activités de cette semaine dédiée à la santé maternelle et néonatale a eu lieu le lundi 6 novembre au Centre mère et enfant de la commune de Ngaba à Kinshasa, en présence de la Première dame Denise Nyakeru, marraine de la SMNE.
Jusqu’au vendredi 10 novembre, les acteurs nationaux et les partenaires techniques impliqués dans cette composante de la Santé sexuelle et reproductive vont réfléchir et «mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants». Organisée par le ministère de la Santé via le Programme national de la santé de la reproduction -PNSR-, cette semaine vise également à «concrétiser les engagements des pays en matière de santé maternelle, néonatale et infantile» mais aussi «assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans les agendas de toutes les parties prenantes».
«Les indicateurs de santé de la mère, du nouveau-né et de l’adolescent sont parmi les plus mauvais et que l’agenda pour les ODD a inscrit entre autres pour 2030 l’amélioration de la santé de cette frange de la population comme principale cible», a reconnu le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba en lançant cette semaine, non sans révéler des chiffres alarmants tirés du rapport des Surveillances décès maternels, périnatales et Riposte 2022 -SDMPR-: «75 % des décès néonatals surviennent au cours de la première semaine de vie, avec environ 1 million de nouveau-nés mourant au cours des premières 24 heures».
Le ministre de la Santé a ensuite réitéré l’engagement du gouvernement de ne plus accepter voir des femmes mourir pour donner la vie alors que des statistiques font état d’environ 4 femmes décédées chaque heure de suite de la grossesse et ses complications en RD-Congo.
Avant le ministre de la Santé, la représentante du Fonds des Nations-Unies pour la population -UNFPA-, principal partenaire de cette semaine, a fait part des derniers chiffres sur la mortalité maternelle et néonatale, soit 547 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et 27 décès néonatals pour 1000 naissances vivantes. «En ce moment, où nous lançons cette semaine, 3 femmes sont en train de perdre leur vie en donnant la vie dans un coin de la RDC. Cela est d’autant plus scandaleux, car il s’agit dans la plupart des cas des décès évitables», a déploré Suzanne Mandong.
Selon des recherches menées par les agences du Système des Nations Unies, environ 80% de ces décès maternels et néonatals pourraient être évités, «si les femmes enceintes et les nouveaux nés avaient accès à des services de soins obstétricaux et néonatals essentiels et d’urgence de qualité dans les établissements de soins de base et de référence, ainsi qu’à des services de Planification familiale adéquats».
La Semaine de la mère et du nouveau-né comprendra diverses activités dont une campagne d’offre gratuite des services et informations en matière de santé de la reproduction, une table ronde des bailleurs pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour la santé maternelle ainsi qu’un forum des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
Voulue comme un événement transformateur, la Semaine de la mère et du nouveau-né entend impliquer les décideurs, les législateurs, les acteurs de la société civile, les médias, les leaders socio-religieux, les prestataires de soins de santé, les partenaires de développement, le secteur privé, les jeunes, les parents, la communauté, l’armée et la police. Objectif: œuvrer ensemble pour que plus aucune «ne meurt en donnant la vie».
Au nom du Partenariat H6+ composé, en plus de l’UNFPA, de l’UNICEF, de l’ONU Femmes, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du Groupe de la Banque mondiale mais aussi du PAM et du BIT pour le contexte RD-congolais, Suzanne Mandong a ainsi promis de «canaliser les efforts et les moyens pouvant aider la République Démocratique du Congo à sortir de ce fléau de mortalité néonatale, infantile et maternelle», alors que le pays a lancé depuis le 5 septembre la première phase de la CSU consacrée à la gratuité de la maternité.