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Shadary représente la RD-Congo à la réunion sécuritaire à Kigali

Emmanuel Ramazani Shadary, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, est en mission officielle à Kigali, capitale du Rwanda voisin, où il représentera la RD-Congo à la réunion sécuritaire de l’Afrique centrale sous l’égide des Nations unies. Il est entré au Rwanda par le poste frontalier de Goma, chef-lieu de la province RD-congolaise du Nord-Kivu où il a été salué par le gouverneur Julien Paluku. Après le transit à Goma, Shadary a visité le poste frontalier de Gisenyi, chef-lieu du district rwandais de Rubavu, situé à un kilomètre de Goma, sur sa route vers Kigali. Il sera question dans cette réunion de lever les options pour lutter contre les groupes armés dans la région en vue de ramener la paix et la sécurité et de mander aux Etats membres de respecter leurs engagements signés dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
 
Kigali, capitale rwandaise, accueille une réunion sécuritaire de l’Afrique centrale placée sous l’égide des Nations unies. Durant 4 jours, soit du vendredi 8 au lundi 11 décembre 2017, les délégués des pays d’Afrique centrale vont tabler sur la paix, la sécurité et le développement de cette partie du continent africain. La RD-Congo est représentée à ces assises par son vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary. Ce dernier est entré au Rwanda à partir de la ville RD-congolaise de Goma en visitant en passant le poste frontalier de la ville rwandaise de Gisenyi, chef-lieu du district de Rubavu, sur sa route vers Kigali. L’opinion peut retenir que les Nations unies qui ont pour mission, entre autres de maintenir la paix et la sécurité internationales sont préoccupée par la multiplicité des groupes armés dans la région. Et ces groupes qui recrutent les enfants dans leurs rangs menacent la paix, non seulement dans la région des Grands lacs mais également sur l’ensemble du continent africain avec des répercutions en dehors d’Afrique. La RD-Congo reste le seul pays confronté à des menaces des groupes armés internes -les Mai Mai- et externes -les rebelles ougandais et rwandais- qui sèment la désolation dans sa partie Est.
Consolider l’Accord-cadre d’Addis-Abeba
Le 24 février 2013, l’Accord-cadre pour la paix et la sécurité dans l’Est de la RD-Congo et dans la région a été signé à Addis-Abeba, en Ethiopie, par neuf pays partageant les frontières naturelles et artificielles avec la RD-Congo, y compris la République Sud-Africaine sous l’égide de l’Organisation des Nations unies -ONU. Le Kenya et le Sud Soudan ont également ratifié récemment ledit accord. Si la réunion sécuritaire de Kigali tablerait également sur la consolidation de la paix et la stabilité pour le développement dans la région de Grands-Lacs, le respect des engagements pris dans les parties signataires contribuerait à ramener le calme sur l’ensemble de la région. Les signataires dudit accord avaient reconnu que l’Est de la RD-Congo continue de subir des cycles de conflit récurrents et des violences persistantes de la part de groupes armés tant nationaux qu’étrangers. «Les conséquences de cette violence ont été plus que dévastatrices. Des actes de violence sexuelle et de graves violations des droits de l’homme sont utilisés régulièrement et quasi-quotidiennement comme des armes de guerre. Le nombre de personnes déplacées figure parmi les plus élevés au monde et tourne de façon persistante autour de deux millions de personnes. La mise en œuvre du programme national de reconstruction, de réforme du secteur de la sécurité et d’éradication de la pauvreté est constamment interrompue», avaient-ils relevé. Ils avaient noté que la crise récente que traversait la RD-Congo offrait la possibilité de s’atteler aux causes profondes du conflit et de mettre un terme aux cycles de violence récurrents. C’est que les principes énoncés à chacun de ces niveaux dans l’accord ont constitué des engagements pris dans les domaines concernés.
La réforme du secteur sécuritaire
Ainsi dit, le gouvernement de la RD-Congo avaient pris un engagement renouvelé à continuer et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier concernant l’armée et la police; consolider l’autorité de l’Etat, en particulier à l’Est de la RD-Congo, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins; effectuer des progrès concernant la décentralisation; promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l’expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base; promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances; et, enfin, promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation. La région s’était engagée, entre autres à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins; ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés; respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins; ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations unies; et faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judiciaire dans la région.
Revue stratégique de la MONUSCO
Pour sa part, la Communauté internationale n’était du reste. Le Conseil de sécurité resterait saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la RD-Congo et de la Région des Grands Lacs. Un engagement renouvelé des partenaires bilatéraux à demeurer mobilisés dans leur soutien à la RD-Congo et la région, y compris avec les moyens appropriés pour assurer la durabilité de ces actions sur le long terme; et d’appuyer la mise en œuvre des protocoles et des projets prioritaires du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs avait été pris. Il s’agit notamment d’une revue stratégique de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo -MONUSCO- afin de renforcer son appui au gouvernement pour faire face aux enjeux d’ordre sécuritaire et favoriser l’expansion de l’autorité de l’Etat. Quatre ans après la signature dudit accord, il souffre de manque d’application à cause de la volonté politique des acteurs y impliqués. L’Est de la RD-Congo reste toujours déstabilisé par les groupes armés nationaux et étrangers.
Kinshasa et Kampala contre les ADF
Bien entendu, la réunion chapeautée par l’ONU à Kigali intervient au moment où la neutralisation des ADF est au centre d’une autre réunion entre la RD-Congo et l’Ouganda. Une délégation composée des autorités politiques et militaires du Nord-Kivu discute depuis le jeudi 7 décembre 2017 dans la ville ougandaise de Mbarara avec les autorités ougandaises sur les questions sécuritaires dans la zone frontalière. Notamment, les modalités d’un éventuel lancement des opérations militaires conjointes pour neutraliser les rebelles ougandais des ADF,  actifs dans le territoire de Beni. En dehors des membres du gouvernement provincial du Nord-Kivu, on signale également la présence dans la délégation RD-congolaise, de certains officiers supérieurs de la 34ème région militaire, de l’Opération  Sokola 1 ainsi que  de la Police nationale congolaise -PNC- à cette réunion bilatérale qui durera quatre jours.

Octave MUKENDI

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