Les évènements tragiques survenus, récemment, au poste frontalier de Kasindi à la suite des manifestations populaires anti MONUSCO ayant entrainé mort d’homme, n’ont pas laissé indifférent le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a vite réagi par le biais d’une réunion de crise qu’il a présidé ce lundi 1er août 2022, à la Cité de l’Union Africaine, en sa qualité de Commandant suprême des Forces armées de la RD-Congo et de la Police nationale congolaise. Il en découle, en termes de résolution, que des instructions ont été données à l’Exécutif national pour «diligenter une réunion avec la Mission onusienne, en vue de réévaluer le Plan de son retrait tel que convenu en vertu de la Résolution 2556 du Conseil de sécurité».
C’est, en tout cas, ce qui ressort du communiqué de presse ayant sanctionné cette réunion hautement stratégique. Au cours de cette rencontre ayant réuni autour du Président de la République, les présidents des deux Chambres du Parlement, le Premier ministre ainsi que les membres de la Commission spéciale du gouvernement dépêchée dernièrement au Nord-Kivu, il a été principalement question d’auditionner son rapport sur la situation ayant prévalu dans ce coin du pays consécutive aux récentes manifestations populaires contre la MONUSCO lesquelles ont porté atteinte à la souveraineté de la RD-Congo au poste frontalier de Kasindi.
De l’évaluation générale de la situation qu’elle a faite conformément aux objectifs lui assignés, cette commission spéciale qu’avait conduite le vice-Premier ministre de l’Intérieur, décentralisation et sécurité, a eu à dresser le bilan humain desdits «incidents graves et outrageants» survenus au moment où elle était de plein pied dans ses investigations. Le bilan est lourd, à en croire le rapport de la Commission. Il est, en effet, fait état de 36 morts répartis comme suit: 13 à Goma, 13 à Butembo dont 4 Casques bleus, 4 à Uvira, 3 à Kanyabayonga et 3 à Kasindi, sans oublier près de 170 blessés dénombrés.
Eu égard à la tournure dangereuse prise par ces douloureux évènements sur fond de règlement de compte entre la MONUSCO et la population locale qui, sans ambages, ne cesse de réclamer son départ pur et simple, le principe de réévaluation du Plan de retrait de la mission onusienne du territoire national a donc été acté. Tout en réitérant son appel au calme et exprimé ses vives condoléances aux familles éprouvées, le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a aussi fait part de sa totale désapprobation du comportement des Casques bleus à la base de ces incidents et de la nécessité de s’assurer que les coupables soient sévèrement sanctionnés.
Le Garant de la nation a par ailleurs rappelé au Secrétaire général de l’ONU que le retrait du M23 de toutes les localités actuellement occupées conformément aux communiqués de Nairobi, à la feuille de route de Luanda et à la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unie du 1er juin 2022, est une condition nécessaire à la baisse de la tension.
Cellcom/Présidence 2 août 2022