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RDC : Sama et Lacroix abordent le retrait progressif et échelonné de la MONUSCO

«Nos collègues et moi-même, nous allons souvent sur le terrain. Nous rencontrons les représentants de la population. On entend souvent des choses plus positives que ceux qui pensent que la MONUSCO ne fait rien pour la sécurité depuis près de 20 ans», a dit le GSA de l’ONU en charge de maintien de la paix

Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde s’est entretenu avec le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, mercredi 20 octobre à Kinshasa. Leurs échanges ont tourné autour de la mise en œuvre du plan de transition qui a été préparé conjointement par la MONUSCO avec le gouvernement RD-congolais. A l’issue de cet entretien, Lacroix n’a pas caché sa satisfaction.

«D’abord, c’est un grand plaisir de revenir en RD-Congo et d’être reçu par le Premier ministre et les membres du gouvernement», a-t-il confié à la presse. Puis: «Nous avons parlé de la mise en œuvre du Plan de transition qui a été préparé conjointement avec le gouvernement dans un excellent esprit de coopération». Jean-Pierre Lacroix a également remercié le Premier ministre Sama Lukonde pour ses efforts dans la réalisation de ce travail et a signalé la détermination de la MONUSCO et de tout le système des Nations unies pour la mise en œuvre de ce plan de transition. «Nous sommes convenus de faire le maximum. Vous pouvez compter sur notre détermination, celle de la MONUSCO et de tout le système des Nations unies pour mettre en œuvre maintenant ce plan de transition», a-t-il souligné. 

Toutefois, le diplomate onusien a clarifié un fait pour lever l’équivoque là où certains pensent que ce plan consiste au retrait programmé inéluctablement de la MONUSCO dans trois, quatre ou cinq ans. «Je voudrais clarifier, parce qu’on parle souvent du départ, d’un plan de départ programmé, d’un plan de départ. Il n’y a absolument pas de plan qui aurait prédéterminé le départ inéluctable de la MONUSCO dans trois, quatre ou cinq ans. Parce que, cela sera un calendrier artificiel détaché de l’évolution des conditions dans le pays, de la réalité du pays», a dit Lacroix. Et d’insister: «Ce que ce plan contient, c’est un certain nombre d’objectifs qui sont prioritaires, qui sont liés notamment à des progrès dans la situation sécuritaire, à des progrès dans le retour de l’État là où il n’est pas encore assez présent ou là où il est absent et d’autres critères importants. Je pense notamment aux droits humains, à la promotion de la place de la femme également. Bref, toute une série d’objectifs qui ferait que si ces objectifs étaient atteints, les conditions seraient réunies pour que la MONUSCO graduellement s’en aille et cède la place à une forme différente de soutien des Nations unies. Je dirais une forme plus classique de soutien de la part des partenaires internationaux». 

«Retroussons les manches pour faire avancer les objectifs»

 Selon lui, ce qui compte c’est le cap fixé et le désir de travailler ensemble sur lesdits objectifs. «C’est qui est important, c’est qu’aujourd’hui, nous avons un cap. Nous voulons travailler ensemble sur ces objectifs, qui sont vitaux au regard de l’objectif central, qui est la promotion de la paix, de la stabilité, de l’encrage démocratique en RD-Congo. Ce que je peux vous dire encore une fois, c’est que nous avons un contexte qui est encourageant. Parce que nous avons cette coopération de très grande qualité avec les autorités RD-congolaises, notamment le gouvernement. Donc, maintenant nous retroussons les manches. Nos collègues de la MONUSCO retroussent les manches pour faire avancer la réalisation de tous ces objectifs», a-t-il précisé.

Répondant à une question d’un journaliste sur l’inefficacité présumée de la MONUSCO, le SGA de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix a été clair. «Nos collègues et moi-même, nous allons souvent sur le terrain. Nous rencontrons les représentants de la population. On entend souvent des choses plus positives que ceux qui pensent que la MONUSCO ne fait rien pour la sécurité depuis près de 20 ans. Lorsqu’on rencontre la population, elle ne nous dit pas, dans les zones où nous sommes présents ou nous pouvons être présents, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour toutes les zones, parce que nos moyens sont ce qu’ils sont. Mais la population nous dit: ‘’restez et soyez plus présents’’», a-t-il répondu, reconnaissant que «le défi aujourd’hui, c’est de renforcer à la fois l’utilisation et la valeur ajoutée des moyens que nous avons. Nous nous y sommes employés. Nous avons beaucoup travaillé, notamment pour renforcer la Brigade d’intervention rapide, la FIB, qui est aujourd’hui, plus solide. Mais nous travaillons aussi sur l’ensemble de notre capacité, notamment, notre capacité sécuritaire». Et d’ajouter: «c’est aussi la raison pour laquelle le Général Diop, le nouveau chef du bureau des affaires militaires, est présent dans ce voyage. Et nous avons aussi une coopération avec les FARDC qui s’est nettement renforcée et améliorée».

Lacroix a reconnu qu’il y a aussi des efforts à faire du côté de la réforme du secteur de sécurité, notamment des réformes nécessaires, indispensables pour les FARDC. «Parce que, établir durablement un climat de sécurité renforcée dans ces zones veut dire faire en sorte que les FARDC puissent assurer une présence permanente. Notamment dans les zones qui sont reconquises sur les groupes armés après les interventions conjointes», a-t-il relevé.

Selon lui, tout le monde reconnaît qu’il y a des efforts à faire dans le domaine. «Nous en avons parlé encore avec le chef du gouvernement lors de cette réunion. Cela fait partie des chantiers qui sont prioritaires, sur lesquels nous sommes aussi en mesure d’appuyer les efforts avec les autres partenaires de la République démocratique du Congo. Je crois qu’aujourd’hui, nous avons une dynamique, qui est encourageante», a-t-il dit notant que «les défis sont encore présents, bien entendu, mais la dynamique est encourageante. Il faut la poursuivre et la renforcer». Les ministres de l’Intérieur et sécurité; du Plan, des Droits humains; du Genre, famille et enfant; la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RD-Congo et Cheffe de la MONUSCO; la délégation de la MONUSCO; les officiers militaires et certains membres du cabinet du Premier ministre ont pris part à cette réunion.

Octave MUKENDI

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