La ministre d’Etat et ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, a pris l’engagement de ne plus voir la rupture des stocks des vivres dans les prisons de la République à l’exemple de Makala, Ndolo à Kinshasa et Luzumu à Kasangulu au Kongo Central. Elle a pris cette décision au cours d’une séance de travail qu’elle a eue, samedi 8 mai 2021, avec les directeurs des trois prisons précitées. Cette réunion a porté sur la gestion et l’approvisionnement des vivres dans les trois centres pénitentiaires précités avec un accent particulier sur le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa -CPRK- où le problème de nourritures se pose avec acuité. Soucieuse de la santé des détenus, la patronne de la Justice RD-congolaise qui était accompagnée du vice-ministre de la Justice Amato Bayubazire, a instruit le directeur de la prison Centrale de Makala de diversifier le repas. «Il n’est pas normal que la prison soit un mouroir où les pensionnaires meurent parce qu’ils ne mangent pas bien», a déclaré la ministre d’Etat Rose Mutombo qui tient mordicus à la qualité du menu offert aux prisonniers.
Au sujet du repas, elle a demandé au responsable du CPRK de diversifier la nourriture en y ajoutant les poissons et pourquoi pas la viande. «Si cela aura un impact sur le budget, je vais m’engager à mener un plaidoyer auprès du gouvernement pour qu’on puisse prendre cet aspect en compte», a-t-elle dit au directeur de la prison Centrale de Makala. Pour ce qui est du paiement des fournisseurs des centres de détention de Makala, Ndolo et Luzumu, la ministre d’État en charge de la Justice et Garde des Sceaux a été très claire à l’endroit de ses gestionnaires de ces trois prisons. «Durant mon mandat, je vais veiller pour que les fournisseurs soient toujours payés à temps afin de leur permettre de bien mener leurs affaires. Et je vous invite à respecter les clauses du contrat qu’ils ont signé avec le gouvernement pour ravitailler les trois prisons au moment opportun», a-telle martelé. Rose Mutombo a aussi mis l’accent sur la transparence dans la gestion des fonds alloués aux prisons.
A cet effet, elle a ajouté à la commission mise en place son conseiller en charge des questions pénitentiaires et les membres de la cellule financière du ministère de la Justice qui devront travailler aux cotés des directeurs de prisons pour se rassurer de la bonne gestion des fonds du gouvernement mis à la disposition des prisons.
Au directeur de la prison Centrale de Makala, la ministre d’Etat a demandé de lui faire parvenir sans délai la liste de tous les prisonniers ayant bénéficié de la grâce présidentielle mais non encore libérés, de ceux dont les dossiers sont irréguliers ainsi que ceux arrêtés pour des faits bénins. Dans leurs exposés, les directeurs des prisons ont édifié la ministre d’Etat sur les difficultés qu’ils rencontrent au niveau de leurs centres de détention. Justin Kasokwe Makala de Luzumu a évoqué la nécessité de réhabiliter la route qui mène cette prison parce que son mauvais état pose énormément de problèmes aux fournisseurs pour la livraison de vivres. Selon lui, la prison de Luzumu reste le modèle de centre de détention de la République qui répond au standards internationaux avec une capacité d’accueil normal de plus ou moins 500 détenus et que ces derniers mangent trois fois par jour avec un repas diversifié.
Pour sa part, le responsable de la prison de Ndolo, Flory Manga Bakafuabundu, a indiqué qu’il a toujours des réserves stratégiques pour éviter la rupture de stock malgré le paiement en retard des fournisseurs. Pour Flory Kadimba de CPRK, la surpopulation dans son institution pénitentiaire est l’une des difficultés à laquelle son centre continue de faire face.
Dorian KISIMBA