Le regroupement politique «Action alternative pour le bien-être et le changement» -AAB- a donné de la voix ce lundi 5 décembre 2022 pour dénoncer le caractère «irréaliste et intenable» du calendrier électoral, publié fin novembre par la Commission électorale nationale indépendante -CENI.
«Ce calendrier -électoral- vraisemblablement copié et mal collé est aussi irréaliste et surtout matériellement intenable», a relevé le regroupement cher à Boniface Balamage Nkolo dans une déclaration faite le même lundi, au terme d’un examen minutieux du calendrier électoral. De cet examen, l’AAB a ressorti un certain de préoccupations qui «démontre la volonté manifeste de tricher et d’organiser des élections chaotiques avec une fraude à grande échelle en faveur du camp politique au pouvoir».
S’agissant du déploiement matériel, l’exercice va représenter un «véritable challenge compte tenu des délais trop courts et sciemment compressés ainsi que de l’état de délabrement très avancé des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires». Comment la CENI va s’y prendre?
«La répartition géographique des 22.271 centres d’inscription issues de la nouvelle cartographie de la CENI/Kadima avec 22.286 kits prévus prépare la tricherie», a fait observer l’AAB, avant de déplorer «un gonflement délibéré du potentiel des électeurs dans un espace qui pourtant se vide au jour le jour de sa population». Pendant ce temps, a constaté ce regroupement politique, les autres espaces, démographiquement plus importants que l’espace Kasaï, se retrouvent avec le nombre de centres et de kits sensiblement diminués, réduisant conséquemment le nombre du potentiel d’électeur.
D’où cette interrogation: «comment expliquer que les provinces de l’espace Kasaï comptent à elles seules 5.236 centres d’inscription sur 22.271, soit 24% de l’ensemble de 26 provinces de la RD-Congo?» Pour AAB, c’est une stratégie de la CENI pour «favoriser» le Président Félix Tshisekedi, annoncé candidat à sa propre succession.
Dans sa déclaration, le regroupement de Balamage s’est en outre appesanti sur la réduction du temps d’enrôlement, passé de 18 mois en 2018 pour 40.371.439 électeurs à 3 mois en 2023 pour un électorat estimé à 50.000.000. «Comment expliquer que pour un nombre d’électeurs réduit, les opérations d’identification et d’enrôlement d’électeurs se sont déroulées pendant plusieurs mois alors que face à l’explosion de nombre d’électeurs, estimés à 50.000.000, le délai a été sensiblement réduit -à 3 mois-?», s’est-t-il interrogé.
Par ailleurs, la CENI a réduit à 6 jours le temps de nettoyage du fichier électoral alors que lors des précédents cycles électoraux cela prenait en moyenne 3 mois, a également épinglé l’AAB. Il perçoit en cette réduction une «planification manifeste d’un hold-up électoral à grande échelle à partir d’un fichier électoral déjà corrompu au départ». En plus, l’AAB, qui ne trouve aucun «impératif» pour organiser 4 scrutins en un seul jour, a estimé que cette programmation est un moyen pour «renforcer et consolider les mécanismes de tricherie».
Ces préoccupations ont poussé le regroupement de Balamage à exprimer sa crainte quant aux «violences électorales avant, pendant et après les élections» que pourrait provoquer ce calendrier, qui «réunit en lui-même de nombreux germes conflictogènes pour un cocktail électoral aussi fantaisiste, douteux qu’explosif».
«Publier un calendrier électoral assorti de 5 contraintes: sécuritaires, logistiques, financières, légales et sanitaires, est un aveu de l’impossibilité d’organiser les élections», a déploré l’AAB qui pourtant «tient à l’organisation des élections libres, inclusives crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel».
LOI