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RDC : Les élus du Nord-Kivu chez Lutundula après le fatwa décrété contre la Monusco

Entre-temps, la MONUSCO prend acte et regrette profondément de la décision du gouvernement de la RD-Congo de de-mander à un membre de son personnel de quitter le pays

Les jours de la MONUSCO en RD-Congo devrait être comptés, c’est l’essentiel du message des députés nationaux élus du Nord-Kivu au chef de la diplomatie RD-congolaise, Christophe Lutundula Apala pen’Apala.Au cours de cet échange convivial, la position ferme sur le départ de cette mission des Nations unies en RD-Congo témoigne de la détermination du peuple de cette partie de la République de voir enfin cette force vider les lieux.

Christophe Lutundula Apala pen’Apala, très attentif, s’est engagé à traduire en acte cette volonté populaire exprimée par les élus du peuple dans la droite ligne tracée par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Les dernières évolutions de la situation sur le terrain n’ont pas pu arranger les choses et la seule voie reste ce départ avec un calendrier raccourci au vu du plan de retrait progressif et échelonné de la MONUSCO. Le Caucus des députés du Nord-Kivu y tient.

«En tant que Caucus des députés du Nord-Kivu, nous sommes venus voir le VPM des Affaires étrangères pour échanger sur certains points saillants sur ce qui se passe à l’Est de la RD-Congo et plus spécifiquement au Nord-Kivu. Tout le monde le sait, il se passe  des atrocités depuis bientôt 22 ans à l’Est de la RD-Congo. Et ce malgré la présence très prononcée de la MONUSCO. On parle de 22 mille Casques bleus qui sont officiellement une force de protection de la population pour le moment. Mais vous êtes au courant de ce qui se passe là-bas, vous avez suivi les déclarations de certains membres des contingents de la MONUSCO qui ont déclaré officiellement que les forces négatives qui sont là-bas surtout les terroristes du M23 seraient mieux équipées et plus armées que les forces de la MONUSCO», a relevé Janet Kavira, membre de ce Caucus, précisant que c’est «ce qui a énervé la population qui, aujourd’hui, réclame sans délai que la MONUSCO puisse quitter la RD-Congo parce qu’elle a fait une déclaration d’impuissance».

Puis: «Vous savez comment cela s’est soldé par des morts d’hommes, plus de 34 décédés civils au Nord-Kivu et aussi des Casques bleus qui sont morts. Il était plus qu’important que nous puissions venir récolter des informations sûres et fiables auprès du VPM des Affaires étrangères sur tout le ballet diplomatique qu’il est en train de faire avec les pays voisins notamment le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, le Kenya, et j’en passe par rapport à la constitution de la force est africaine d’interposition qui se déploiera on ne sait quel jour à l’Est de la RD-Congo».

Puis encore: «On voulait en savoir plus et en savoir aussi plus sur le plan de désengagement de la MONUSCO qui devait officiellement aller jusqu’en 2024. Mais compte tenu de ce qui s’est passé à Kisindi, il y a 3 jours, où la MONUSCO a forcé la frontière de la RD-Congo en tirant sur une population désarmée, même sur notre Police, nous sommes venus demander à notre VPM des Affaires étrangères qui est une bouche autorisée de reconsidérer ce plan de désengagent, de le réexaminer afin que ce plan ne se tire pas jusqu’en 2024 mais qu’il soit revu et que le délai soit écourté. Nous pensons que nous avons toqué à la bonne porte et que le VPM nous a écoutés car, nous avons échangé en toute convivialité».

Ces élus promettent de travailler en symbiose avec le gouvernement pour qu’une la solution durable soit trouvée à ce qui se fait à l’Est du pays afin de ramener la paix.

La MONUSCO prend acte de l’expulsion de son porte-parole

A la demande de sa population meurtrie et fatiguée de l’inefficacité de la MONUSCO sur le terrain, le gouvernement RD-congolais a, dans une note signée par le VPM en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala pen’Apala, datée du mercredi 03 août 2022, exprimé sa volonté de voir Mathias Gillmann, porte-parole de la MONUSCO, quitter le sol RD-congolais dans le plus bref délai. Consciente des déboires de ses troupes surtout à l’Est du pays, la force onusienne n’a eu d’autre choix que de répondre favorablement à cette demande, tout en exprimant ses regrets.

«La MONUSCO prend acte et regrette profondément de la décision du gouvernement de la République démocratique du Congo de demander à un membre de son personnel de quitter le pays», a réagi cette mission onusienne dans un communiqué publié jeudi 04 août. Toutefois, la MONUSCO dit tout mettre en œuvre pour remplir aux cotés des FARDC la tache de sécuriser les populations. Pour le gouvernement RD-congolais, la présence de Gillmann en RD-Congo «n’était pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions RD-congolaises et la MONUSCO».

Les relations entre les populations de l’Est de la RD-Congo et la MONUSCO sont très tendues depuis quelques jours après que les propos tenus par Mathias Gillmann selon lesquels les terroristes du M23 se comportent comme une armée conventionnée et disposent des armes plus que la MONUSCO et les FARDC. Ce qui est considéré comme une manière de décourager les FARDC. Et les marches de protestations qui s’en sont suivies se sont soldées par la mort de 34 personnes et 170 blessés, sans oublier les dégâts matériels très importants. L’incident malheureux de Kasindi où les Casques bleus de la MONUSCO ont tiré sur les civils et les policiers pour passer en force la frontière a encore envenimé la situation. Le gouvernement est contraint à revoir le plan de retrait progressif et échelonné de la MONUSCO qui s’étalait jusqu’en 2024.  

Octave MUKENDI

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