Le premier président de la Cour de cassation, Léon Ndomba Kabeya, a tenu, lundi 25 mars 2024, une réunion de travail à l’issue de laquelle il été instruit aux magistrats de libérer des détenus «sans dossier» au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa -Prison centrale de Makala. «Toutes les personnes en détention sans dossier et qui se sont retrouvés en prison par hasard nous allons les libérer. Si ce genre de situation existe, on va demander au Parquet de les libérer. Il y a aussi des personnes avec des dossiers qui ont traîné, pris en délibéré avec des remises interminables. Commencez à vérifier qui a fait combien de temps en prison», a déclaré Léon Ndomba Kabeya, premier président de la Cour de cassation.
Et d’ajouter: «ce n’est pas normal que pour un dossier de vol de poule, quelqu’un puisse faire 5 ans ici, au-delà de la période qu’il pouvait purger sa peine s’il était déjà condamné. Vérifiez toutes ces situations pour que la procédure soit accélérée de manière à ce que ceux qui doivent être prononcés le soient au courant de la semaine. Ce qui doit être régularisé, on le régularise».
Le premier président de la Cour de cassation a demandé aux magistrats réunis pour la circonstance de travailler d’arrache-pied pour qu’un rapport à ce sujet soit prêt. «Il faut qu’avant vendredi, lors de la prochaine réunion hebdomadaire du gouvernement, que la ministre d »Etat en charge de la Justice puisse avoir un rapport sur la situation claire et moi-même aussi je dois avoir une copie de ce rapport au même titre que le Procureur général près la Cour de cassation puisse se faire une idée claire là-dessus», a-t-il insisté.
Selon Leon Ndomba Kabeya, la surpopulation carcérale est aussi relative à la croissance démographique de la ville de Kinshasa. «La capitale RD-congolaise de 1957 n’est pas celle d’aujourd’hui qui a plus de 10 millions d’habitants. Le phénomène kuluna qui n’existait pas à l’époque est là. La criminalité a fortement augmenté aussi», a-t-il signalé. Lors du dernier Conseil des ministres, le Chef de l’Etat avait interpelé la ministre d’Etat en charge de la Justice sur la situation carcérale de Makala. Cette prison a été construite en 1957 pour 1.500 personnes.
Mymye MANDA
