La Commission d’intégrité et médiation électorales -CIME- invite, dans un communiqué rendu public le 21 novembre à Kinshasa, les partis et regroupements politiques dont les témoins font l’observation électorale partisane et les organisations de la Société civile qui accompagnent et suivent le processus électoral notamment les Missions d’observation électorale -MOE- qui font l’observation non partisane de «faire preuve de professionnalisme et d’impartialité».
Cette structure technique de la plateforme de Confessions religieuses chargée de la prévention, la médiation et la résolution des conflits électoraux encourage également «la surveillance citoyenne des élections qui est une appropriation importante du processus électoral par les parties prenantes». «Toutefois, dans cet élan commun de consolidation de notre jeune démocratie, la CIME rappelle aux parties prenantes qu’il est important de ne pas jeter la confusion délibérée dans l’opinion des électeurs qui risquent de confondre les résultats d’un bureau de vote et de considérer la victoire d’un candidat dans un fief électoral favorable comme la victoire définitive», fait savoir la CIME dans son communiqué signé par son président, Imam Moussa Rachid.
La CIME suit avec intérêt et attention le déroulement du processus électoral en RD-Congo. En cette phase de la campagne électorale qui s’achemine vers la ligne droite de la tenue des élections générales qui démarrent le 20 décembre 2023 et au vu des tensions et turbulences constatées, elle interpelle les différentes parties prenantes afin que chacune joue son rôle et prenne ses responsabilités pour un processus électoral apaisé.
Elle rappelle par ailleurs que la RD-Congo applique, au niveau des élections législatives nationales, provinciales et municipales, le système de la représentation proportionnelle du scrutin des listes ouvertes avec application de la règle du plus fort reste et l’application du seuil légal de représentativité. Ce qui implique des calculs électoraux à faire après le vote et dépouillement. La CIME demande enfin au gouvernement de parachever le plan de décaissement des fonds liés au reste des opérations électorales. Ci-dessous, le communiqué de la CIME.
Communique n°007/CIME-RDC/2023
Interpellation aux parties prenantes du processus électoral pendant la période de la campagne électorale des scrutins du 20 décembre 2023
La Commission d’intégrité et médiation électorales, CIME en sigle, structure technique de la plateforme de Confessions religieuses chargée de la prévention, la médiation et la résolution des conflits électoraux, suit avec intérêt et attention le déroulement du processus électoral en République démocratique du Congo. En cette phase de la campagne électorale qui s’achemine vers la ligne droite de la tenue des élections générales qui démarrent le 20 décembre 2023 et au vu des tensions et turbulences constatées, la CIME interpelle les différentes parties prenantes afin que chacune joue son rôle et prenne ses responsabilités pour un processus électoral apaisé. A ce titre:
- La CIME invite les candidats aux élections à tous les niveaux au comportement civique et patriotique, au sens du fair-play, d’élégance et à s’abstenir des discours de haine tribale et ethnique, des discours de division, des provocations, des injures, de la manipulation des masses populaires, des actes d’intolérance et de vandalisme, etc. Bref, au respect des règles qui régissent cette période de la campagne électorale.
- La CIME demande au gouvernement congolais de renforcer la sécurisation des élections, des candidats ainsi que les paisibles citoyens et leurs biens contre les actes de vandalisme, d’intolérance, des actes de haine tribale pendant cette période de la campagne électorale, le jour des scrutins et des publications des résultats. Elle insiste particulièrement sur la sécurisation des structures opérationnelles de la CENI lors du déploiement et ramassage des agents et matériels électoraux le jour du scrutin.
- La CIME demande également au gouvernement de parachever le plan de décaissement des fonds liés au reste des opérations électorales.
- La CIME appelle les partis et regroupements politiques dont les témoins font l’observation électorale partisane et les organisations de la Société civile qui accompagnent et suivent le processus électoral notamment les Missions d’observation électorale -MOE- qui font l’observation non partisane de faire preuve de professionnalisme et d’impartialité.
- La CIME encourage la surveillance citoyenne des élections qui est une appropriation importante du processus électoral par les parties prenantes. Toutefois, dans cet élan commun de consolidation de notre jeune démocratie, la CIME rappelle aux parties prenantes qu’il est important de ne pas jeter la confusion délibérée dans l’opinion des électeurs qui risquent de confondre les résultats d’un bureau de vote et de considérer la victoire d’un candidat dans un fief électoral favorable comme la victoire définitive.
- La CIME rappelle que la République démocratique du Congo applique, au niveau des élections législatives nationales, provinciales et municipales, le système de la représentation proportionnelle du scrutin des listes ouvertes avec application de la règle du plus fort reste et l’application du seuil légal de représentativité. Ce qui implique des calculs électoraux à faire après le vote et dépouillement.
- Les élections étant du domaine technique, la CIME appelle les parties prenantes à s’informer sur le système proportionnel pour éviter les équivoques susceptibles d’occasionner les tensions et de discréditer le processus électoral. Et demande à la CENI de vulgariser et de prendre le temps d’expliquer aux citoyens congolais le système électoral appliqué dans notre pays. Car, il est dit dans le livre d’Osée: «Mon peuple périt par manque de connaissance».
- La CIME encourage la CENI dans ses efforts pour la transparence et l’intégrité du processus. Elle salue et apprécie l’initiative prise par la CENI de convoquer des cadres de concertation avec les parties prenantes au processus électoral en vue de les éclairer sur les étapes du processus déjà franchies et celles liées à la préparation des scrutins du 20 décembre 2023.
- La CIME exhorte la CENI à poursuivre sans relâche la réalisation des opérations successives telles que déclinées dans le calendrier électoral en cours d’exécution et de prendre en compte les contributions objectives pertinentes provenant des parties prenantes.
- La CIME appelle la population congolaise à la tolérance, à la vigilance, au comportement responsable, mais aussi à s’abstenir de la haine tribale et des casses, de privilégier l’unité, la concorde et la cohésion nationale. Le moment étant crucial, la CIME invite la population à opérer un choix judicieux, car nous n’avons que la République démocratique du Congo comme patrimoine commun.
Fait à Kinshasa le 21 Novembre 2023.
Le Président de la CIME
Imam Moussa Rachid