«Au moment où le peuple congolais se mobilise pour accueillir en juin prochain le Saint Père, le Pape François, qui vient en artisan de paix et en tant qu’apôtre de la réconciliation, ce n’est ni juste ni honorable d’empêcher à ce peuple cet instant de bonheur qui sera une source de bénédiction pour la RD-Congo, notre pays», s’inquiète la CENCO
Dans une déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- datée du 27 mai parvenue à notre rédaction, l’Eglise catholique de la RD-Congo se dit indignée de la dégradation de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu et particulièrement dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, à la suite de l’intensification des combats entre les FARDC et les rebelles du M23 avec, de part et d’autre, autant de pertes en vies humaines. La CENCO qui suit avec beaucoup d’inquiétude cette situation, s’étonne que ces affrontements surviennent juste quelques semaines après les assises de Nairobi où les Chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs et les groupes armés ont pris l’engagement de conjuguer les efforts pour instaurer la paix dans l’Est de la RD-Congo.
Cette Conférence épiscopale tout en saluant les bonnes intentions exprimées par les participants à cette rencontre du Kenya, les invite à être sincères et véridiques dans cet engagement en conformant leur comportement à ce qui a été décidé et proclamé. La CENCO ajoute que le peuple de la région des Grands Lacs aspire à une paix durable grâce à une meilleure coopération qui puisse bénéficier aux populations actuelles et à venir. Elle fait remarquer que le peuple RD-congolais qui a trop souffert et dont les larmes ne cessent de couler à cause des conflits pour des intérêts partisans, se mobilise pour accueillir, en juin prochain, le Saint Père, le Pape François, qui vient en artisan de paix et en tant qu’apôtre de la réconciliation. Ce n’est ni juste ni honorable de tenter d’empêcher à ce peuple, cet instant de bonheur qui sera une source de bénédiction pour la RD-Congo.
Puisque le cauchemar de la guerre a trop duré, la CENCO demande aux belligérants de revenir à la raison en mettant immédiatement fin à cet énième combat qui ne fait qu’enfoncer le peuple RD-congolais dans la misère. Car, pour l’Eglise catholique, les armes n’ont jamais été une solution efficace aux revendications, fussent-elles politiques. Au contraire, l’usage de la violence, indique cette déclaration, donne un semblant de paix à ceux qui l’utilisent et constituent en même temps une plantation des jalons pour les violences futures.
«A cet effet, l’histoire de notre sous-région nous le rappelle bien», indique ce document. La CENCO n’omet pas de demander aux autorités compétentes de la RD-Congo et à la Communauté internationale, notamment la MONUSCO, d’user de tous les moyens à leur disposition pour que cette partie du pays recouvre la paix le plus tôt possible sans primer les responsables de ces atrocités.
Pour finir, la CENCO demande à la population RD-congolaise d’encourager les vaillants soldats, les FARDC, qui sont au front et de dénoncer toute personne identifiée comme ennemie de la paix. Au peuple de Dieu qui est à Goma, la CENCO demande de ne pas céder à la panique, mais plutôt de continuer à se mobiliser pour réserver au Saint Père un accueil digne de lui. La Conférence épiscopale termine sa déclaration par implorer la grâce de Dieu sur la RD-Congo par l’intercession de la Vierge Marie.
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