Quand les uns disent que l’eau, c’est la vie, d’autres soutiennent que la vue, c’est la vie. Et font savoir que la personne qui perd la vue devient une charge non seulement pour sa famille biologique mais pour toute la société. Face à cette réalité, il est important que les hôpitaux de l’ensemble de la République aient un personnel qualifié pour soigner toutes les maladies des yeux. Voilà pourquoi le Centre de formation ophtalmologique d’Afrique centrale-CFOAC-, un projet de Christian Blind Mission -CBM- placé sous la gestion de l’Archidiocèse de Kinshasa, a organisé, mercredi 24 août 2022 à Rotana Hôtel, une grande réunion de sensibilisation et de mobilisation pour des bourses d’études en vue de la formation des étudiants infirmiers en licence en soins oculaires.
Les délégués de la Présidence de la République, du Sénat, les agences du système des Nations unies, les ONG locales et internationales, l’OMS, le BDOM et tant d’autres étaient bien présents à cette réunion. A l’issue des échanges, les uns et les autres ont promis d’apporter leurs appuis en vue d’aider le CFOAC à former le personnel médical capable d’assurer les soins de santé oculaires. Cette réunion a permis au DG du CFOAC, Janvier Kilangalanga, de présenter aux participants, venus de divers horizons, l’état des lieux du personnel de santé oculaire en RD-Congo et les besoins en personnel à tous les niveaux de prestation primaire, secondaire et tertiaire.
C’était l’occasion pour lui de faire le plaidoyer auprès des participants dans le but de mobiliser les moyens financiers pour soutenir la formation des infirmiers spécialisés en soins oculaires et promouvoir la santé oculaire en RD-Congo et dans la région de l’Afrique francophone. Dans son exposé, il a démontré que le personnel qualifié en soins de santé oculaires n’est pas à même de répondre aux besoins de la République surtout dans le Congo profond où l’on ne trouve pas des ophtalmologues et autres personnels qualifiés en ophtalmologie. Voilà qui appelle à la mobilisation des institutions et des personnes de bonne volonté à doter le CFOAC des bourses devant lui permettre d’assurer l’encadrement et la formation des étudiants infirmiers en licence en soins oculaires.
Une étude menée par le Programme national de la santé oculaire et de la vision révèle que la RD-Congo a actuellement 108 ophtalmologues et a besoin de 174 ophtalmologistes, 372 D.O, 347 opecat, 786 TSO, 774 IFO, 939 opticiens, 382 optométristes, 954 réfractionnistes, 951 techniciens de basse tension, pour la prise en charge totale des malades oculaires sur l’étendue nationale. L’impact de cette stratégie est que le CFOAC sera productif et un établissement destiné à la formation du personnel des soins oculo-visuels. Selon le Dr Janvier Kilangalanga, le CFOAC profite de cette stratégie nationale pour former les infirmiers en soins oculaires et ophtalmologistes afin qu’ils couvrent les 100 zones de santé prioritaires de PNSOV au cours de la période 2019-2021.
Comme on peut le constater, a-t-il souligné, le défi du CFOAC est le manque de subventions suffisantes pour les bourses d’études des étudiants et le manque des frais de fonctionnement, gages de sa durabilité. Pour résoudre ce problème considéré comme défi majeur, la solution reste de disponibiliser des fonds nécessaires pour 60 bourses d’études aux étudiants pour un cycle de 3 ans et le fonctionnement du CFOAC. En principe, a soutenu le DG du CFOAC, la bourse d’études pour un cycle de formation est de USD 11333 pour 2023.
Le partenaire stratégique habituel ne pourra financer qu’une partie de bourses. C’est pourquoi le CFOAC veut mettre en œuvre une stratégie de mobilisation d’autres ressources pour les bourses d’études afin de lui permettre une durabilité de ses actions. Dans son intervention, Dr Alou Traoré, coordonnateur humanitaire-santé de l’Organisation mondiale de la santé -OMS-, a fait savoir que la problématique de la cécité reste une priorité pour l’OMS. «Face à cette situation, je m’engage à porter la voix au-delà de l’OMS», a-t-il souligné. Comme perspectives d’avenir, le DG du CFOAC a annoncé à l’assistance le besoin de développer de nouvelles filières de formation en santé oculaire, optique lunetière, basse vision, etc.
Dorian KISIMBA
