
Une énième langue, et pas de moindre, vient de se délier pour rejeter l’entérinement, par l’Assemblée nationale, de la nouvelle équipe directrice de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Cette langue, c’est celle de Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, qui a emprunté la voie d’une correspondance pour s’adresser directement au Président Félix Tshisekedi. Il a demandé à ce dernier de “rejeter purement et simplement la liste entérinée par l’Assemblée nationale”. “Cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d’entérinement des membres de la CENI conduira inévitablement le pays vers un nouveau cycle de désordres”, explique Katumbi dans sa missive, non sans s’employer à motiver sa demande en tentant de prendre Félix Tshisekedi par ses propres déclarations.
Il a rappelé au Chef de l’Etat l’assurance donnée lors du discours d’appel à la constitution d’une Union sacrée pour la nation en déclarant qu’il ne laissera “aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur l’intérêt supérieur du peuple congolais”; et qu’il ne ménagerait “aucun effort pour préserver la paix et et l’unité nationale”.
Poursuivant sur la lancée de rappel des faits les plus significatifs, Katumbi a écrit: “Hier, vous avez rejeté une première fois et à juste titre une première liste non consensuelle. Nul ne peut envisager un seul instant qu’aujourd’hui vous puissiez avaliser le travail partisan d’une Commission paritaire contestée au risque de jeter sur la CENI un tel voile de suspicion qu’il lui sera impossible d’accomplir sa mission d’organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité, des scrutins libres, démocratiques, transparents et inclusifs”.
De l’avis du leader d’Ensemble pour la République, le Président de la République se doit de “forger cet indispensable consensus, seule voie à même de garantir un cycle électoral apaisé”. Mettant le Chef de l’Etat, en sa qualité de visionnaire de l’USN, devant ses responsabilités, Katumbi l’a invité à “rassurer le peuple congolais de votre volonté de mettre en œuvre les engagements que vous avez pris en nous appelant tous à bâtir avec vous l’Union sacrée pour la nation. Des millions de Congolais espèrent que vous serez au rendez-vous de l’histoire”.



Au travers de sa lettre du 18 octobre 2021 adressée à Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi lui a également demandé “d’imposer aux responsables de l’Union sacrée le respect des textes afin de ne pas y laisser prospérer les anti-valeurs, notamment la corruption, le débauchage, l’achat des consciences, contre lesquels vous avez engagé une lutte sans merci”.