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RDC : Bahati invite le gouvernement à décaisser à temps les fonds destinés à la CENI

Conformément aux dispositions des articles 115 de la Constitution et 82 du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, président de cette Chambre, a procédé, le vendredi 15 septembre dernier, à l’ouverture solennelle de la dernière session ordinaire de l’actuelle législature. A cette occasion, le numéro 1 des élus des élus a émis le vœu de «voir le gouvernement continuer à décaisser à temps les fonds prévus pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante -CENI- d’organiser des élections justes, transparentes, démocratiques et apaisées».

Par la même occasion, l’orateur a invité la CENI à respecter scrupuleusement son agenda pour que les élections se tiennent en temps voulu. Etant donné que «les élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales sont prévues à la fin de cette année et en début de l’année prochaine». Concernant ses collègues sénateurs, il s’est dit rassuré que ces derniers, qui reviennent fraîchement des vacances parlementaires, se soient bien préparés à affronter ces échéances électorales.

Dans le cadre du caractère essentiellement budgétaire de cette dernière session, le président Bahati a fait une part belle à la loi de finances pour le prochain exercice, évoquant les dispositions pertinentes de l’article 126, alinéa 3 de la Constitution qui font obligation au gouvernement de déposer au bureau de l’Assemblée nationale le Projet de Budget pour l’exercice 2024, au plus tard le 15 septembre 2023. 

«C’est pour moi l’occasion de faire appel au bon sens du gouvernement pour que ce Budget, qui est le dernier de notre mandature, nous parvienne dans un délai raisonnable. Ce qui permettrait à l’Assemblée nationale et surtout au Sénat, d’avoir le temps nécessaire pour l’examiner et pouvoir y intégrer tous les agrégats macroéconomiques permettant au gouvernement d’avoir les moyens nécessaires pour bien exécuter son programme», a déclaré le président du Sénat.

Revenant sur la non-atteinte des résultats à mi-parcours par rapport au Budget du pouvoir central pour l’exercice 2023, l’orateur n’a pas manqué d’inviter le gouvernement à utiliser le mécanisme constitutionnel de dépôt de la loi rectificative de finances pour corriger les écarts budgétaires conformément à la loi relative aux finances publiques. Et de poursuivre: «pour éviter l’amenuisement continu du pouvoir d’achat de la population, je souhaite que le Budget 2024 soit adopté en tenant compte de la conjoncture économique dont les tendances inflationnistes auront sensiblement accru et le taux de change du franc congolais au-delà des prévisions face aux monnaies étrangères».

Persistance de l’insécurité: le gouvernement interpellé

Dans ce même discours, Modeste Bahati a souligné la persistance de l’insécurité à l’Est du pays, notamment dans les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu. Tandis qu’à l’Ouest, dans la province du Mai-Ndombe, à Kwamouth et dans certains villages du Kwango, a-t-il souligné, le calme commence à revenir. «Cette insécurité est causée par des conflits armés et des violences intercommunautaires dont les principaux acteurs sont les M23, ADF-NALU, Zaïre, CODECO, Mobondo» qu’il accuse d’avoir commis des massacres, des enlèvements, des viols, des pillages et des crimes contre l’humanité qui causent des déplacements forcés de la populations.

«Je déplore, par la même occasion, le banditisme urbain qui continue à sévir avec persistance, notamment le phénomène kuluna, le kidnapping, et autres exactions enregistrées dans certains chefs-lieux de provinces», a indiqué Bahati Lukwebo, avant de saluer l’avènement du nouveau commandant de la Police nationale congolaise dont l’action est porteuse d’espoir. A ce titre, l’orateur a encouragé le gouvernement à fournir plus d’efforts pour «éradiquer ces fléaux qui mettent à mal la quiétude des paisibles citoyens et qui pourraient compromettre la tenue de bonnes élections». Avant de quitter ce chapitre, le speaker de la Chambre haute a salué la tenue de la table ronde sur l’état de siège dans les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu et dont les résolutions formulées ont été transmises pour toutes fins utiles au Président de la République.

Le panier de la ménagère impacté par l’inflation

La situation sociale difficile que traverse la RD-Congo a figuré parmi les points évoqués par le président de la Chambre haute, Bahati Lukuebo. Il s’est particulièrement intéressé au panier de la ménagère ainsi qu’à d’autres secteurs essentiels de la vie nationale impactés par les effets de l’inflation qui frappe de plein fouet l’économie RD-congolaises.

A ce sujet, il a recommandé au gouvernement de sélectionner certaines actions prioritaires en vue d’améliorer le niveau de vie des populations RD-congolaises et, partant, rencontrer leurs attentes. Parmi celles-ci, la création d’emplois à la suite des initiatives du gouvernement en ce qui concerne notamment la production locale.

Dans ce même domaine du social, le speaker de cette Chambre n’est pas resté indifférent face à certaines actions visibles du gouvernement. «Dans notre pays, les soins de santé restent un défi majeur à relever. Et pour y faire face, il est important que le Sénat soutienne le programme santé universelle, initiative du Président de la République, qui commence à produire ses effets à commencer par la gratuité de la maternité». Un autre point du social épinglé dans son discours se rapporte aux infrastructures. A ce sujet, le président du Sénat a encouragé le gouvernement à persévérer dans la construction et la réhabilitation des infrastructures, dans l’acquisition des équipements et des moyens de mobilité en faveur des étudiants grâce à Trans-Academia.

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