Dans sa tribune de réflexion publiée lundi 26 août 2024, l’ambassadeur André-Alain Atundu Liongo a appelé la Première ministre Judith Suminwa à donner un vigoureux coup de balai dans la fourmilière des dépenses. Ce dernier a recommandé la cheffe du gouvernement à disposer d’un capital financier frais, susceptible d’accompagner le gouvernement dans l’exécution annuelle de son budget pour atteindre les objectifs déterminés sur la feuille de route et les tâches d’administration courante.
L’ancien porte-parole de la majorité présidentielle sous le régime de Joseph Kabila a également exhorté la première femme Premier ministre de la RD-Congo de capturer et de disponibiliser toutes les recettes récoltées, d’éliminer ou tout au moins de réduire, de façon significative, les niches de coulage et de dépenses non conformes.
«Au regard des scandales financiers comme la construction du Centre financier international, des actes de corruption, des détournements, des révélations de l’IGF et des actions judiciaires consécutives, l’opinion nationale et la population RD-congolaise, fortement émues, sont en droit de se pencher et de s’interroger sur l’état réel des finances de la République. Ce à quoi elles s’adonnent, à cœur joie, à travers les journalistes d’investigations et autres lanceurs d’alerte», a signifié Alain Atundu dans sa tribune.
Et de marteler: «en tout état de cause, la tâche prioritaire de la cheffe du gouvernement devrait consister à chercher à voir clair dans l’embrouillamini financier, délibérément entretenu, pour déterminer avec plus ou moins d’exactitude les disponibles du gouvernement, de toute évidence, camouflés et sous-estimés».
Rétablir de l’orthodoxie financière dans la gestion de Res publica
Dans cet ordre d’idées, l’ancien administrateur général du Service national d’intelligence et de protection -SNIP- sous Mobutu a souligné qu’il importe de rétablir l’orthodoxie en matière de gestion, notamment la transparence en tant que paravent contre les pratiques d’opacité et de confusion dans la présentation des données. A l’en croire, le fait et l’obligation de devoir communiquer à des responsables nommément désignés soit pour information, soit pour avis conforme, soit pour compétence et accord, diminuent, de façon notoire, le risque et la tentation des pratiques insolites et de n’agir qu’à sa guise.
En même temps, il a indiqué que la Première ministre RD-congolaise devrait s’appliquer, sans faille ni concession, le respect rigoureux de la procédure pour consolider la transparence. Selon lui, l’observance méticuleuse de la procédure garantit le cheminement correct et sans faille du processus de gestion et décourage les pratiques frauduleuses à tous les niveaux.
Et d’ajouter: «d’autres dispositions d’accompagnement, apparemment banales, devraient compléter avantageusement ce dispositif comme le respect des délais d’exécution, une réglementation rigoureuse en matière de circulation et de déplacement tant du point de vue de la fréquence que de la composition des délégations et d’accompagnateurs, de la composition des cabinets des ministres. Pour améliorer, de façon générale, la cagnotte gouvernementale, toutes les niches de coulage et de dépenses non prévues doivent être bouchées: comme les réceptions somptueuses. De même, doivent être sécurisées la capture et la disponibilité des recettes perçues». Pour clore, il a fait savoir que cette démarche fondamentale de la Première ministre a pour objectif majeur et finalité ultime de gaspiller moins malgré les ressources accrues de l’Etat pour mieux dépenser afin d’améliorer, de façon notable, la gestion de la chose publique et de diminuer le train de vie de l’Etat.
Hénoc AKANO