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RDC : abolition ou non du système LMD, un sujet qui fait débat

Depuis la prise des fonctions de nouveaux membres du gouvernement que dirige la Première ministre Judith Suminwa, la question de la suppression du système Licence-Maîtrise- Doctorat -LMD- mis en place par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire -ESU- sortant fait de plus en plus débat. Si pour les uns, ce système est avantageux pour le fait qu’on peut obtenir sa licence en 3 ans au lieu de 5 comme auparavant, et qu’il permette à la RD-Congo d’être sur les mêmes pieds d’égalité avec d’autres pays, en se conformant aux standards internationaux, d’autres par contre y voient de l’anarchie caractérisée par l’impréparation doublée de la précipitation.

Et tout cela se manifeste par son application assortie de nombreuses failles sur le terrain. Certains observateurs vont jusqu’à dire que le système en soi a été mal conçu pour ce qui est de la RD-Congo. A telle enseigne que la rigueur scientifique et la valeur académique ont pris un coup sérieux. Raison pour laquelle des langues se lèvent dans les milieux des personnes bien avisées pour réclamer l’abolition pure et simple de ce système qui, si l’on n’y prend garde, tue à petit feu l’enseignement supérieur. Dans la mesure où, selon certains analystes, il met l’étudiant face à une abondance des cours par chaque promotion et favorise le passage de promotion avec des cours de rattrapage dans la promotion supérieure, en dépit de la mauvaise cote obtenue dans la promotion précédente.

A ce sujet, il nous revient qu’il n’y a presque plus des étudiants ajournés à la deuxième session et qui reprennent l’année. Tous, ou presque, se retrouvent l’année prochaine dans la promotion suivante. Mais, à ce stade, il est plus exact d’affirmer que l’abolition du système LMD en RD-Congo est aujourd’hui une fausse alerte. Pour être clair, le système d’enseignement Licence-Master-Doctorat n’est pas annulé en RD-Congo, contrairement aux rumeurs distillées sur les réseaux sociaux depuis la soirée du dimanche 23 juin 2024. Cette précision ressort d’un communiqué signé dans la soirée de lundi 24 juin 2024 par Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi Mukuna, ministre de l’ESU.

Le communiqué officiel note plutôt qu’au cours de la séance plénière d’investiture du gouvernement, le programme présenté et défendu, en son pilier 4, axe stratégique 4.2.1, prévoit la poursuite de la mise en place d’un système éducatif performant, inclusif et équitable, dont l’une des actions identifiées porte sur l’évaluation de la mise en œuvre du programme LMD. «Ce faisant, Son Excellence, Madame la ministre de l’ESU a prévu, dans sa feuille de route, une évaluation à mi-parcours de cette réforme dont la fin du premier cycle interviendra la fin de cette année académique», peut-on lire dans ce document.

Le même communiqué précise que le calendrier de ces assises sera publié dans les jours qui suivent pour éclairer aussi bien les acteurs de l’ESU, de la Communauté universitaire et les partenaires concernés, sans oublier le public intéressé. La réforme LMD qui est le substitut du système PADEM, a été instauré et mis en application dans les établissements tant publics que privés en 2021 sur ordre du ministre honoraire de l’ESU, Muhindo Nzangi Butondo, désormais ministre du Développement rural du gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. D’où, c’est à croire que si abolition il y a, celle-ci n’interviendra qu’après l’évaluation annoncée par le gouvernement. Mais, quoi qu’on dise, le système déjà installé, s’affermit et se consolide durablement au fur et à mesure que les années passent. De ce fait, l’abolir ressemblerait à un recul par rapport au parcours déjà réalisé. Le mieux serait de le débarrasser des faiblesses tant décriées et qui nuisent à son fonctionnement harmonieux.

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