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RD-Congo: Leila Zerrougui alerte l’ONU

«Nous continuerons à faire usage de nos bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de cette situation politique délicate qui, si elle persistait, pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays», a noté la cheffe de la MONUSCO

Au lendemain du discours du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo annonçant la dissolution de la coalition au pouvoir FCC-CACH et la nomination d’un informateur pour identifier une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale qui débouchera sur la formation d’un nouveau gouvernement qui puisse l’accompagner durant le reste de son quinquennat, la crise institutionnelle éclate au grand jour.

Elle est manifeste à l’Assemblée nationale où les députés pro-Tshisekedi ayant signé une pétition pour la déchéance du bureau dirigé par la présidente Jeanine Mabunda et leurs collègues du FCC se livrent à des bagarres rangées. Les chaises et les tables de la salle des Congrès de cette chambre parlementaire ont été cassées. La crise prend une dimension des hostilités ravageuses. L’ONU s’inquiète. C’est pour cela que la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies au Congo, Leila Zerrougui, a appelé à l’apaisement.

La cheffe de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo -MONUSCO-, a invité toutes les parties concernées au calme, déclarant continuer à faire usage des bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de la crise politique et institutionnelle actuelle que connait la RD-Congo. «Nous continuerons à faire usage de nos bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de cette situation politique délicate qui, si elle persistait, pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays», a fait savoir Leila Zerrougui.

Déjà, sur Twitter, la cheffe de la MONUSCO dit prendre acte des décisions prises par le Chef de l’Etat RD-congolais et le rejet exprimé par le Front commun pour le Congo -FCC- de toutes les décisions issues de consultations. Toutefois, elle a alerté sur le danger que la RD-Congo court au cas où cette crise persistait. «La #RDC ne peut pas se permettre une crise institutionnelle grave. Elle a besoin d’institutions stables & fonctionnelles se remettant au travail le plus vite possible», a-t-il posté.

S’adressant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la Représentante spéciale du SG de l’ONU en RD-Congo a déploré les accrochages violents intervenus entre militants du parti présidentiel l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- et ceux du parti de l’ex-Président Joseph Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -PPRD- le lundi 07 décembre 2020 autour du Palais du peuple, siège du Parlement.

Affirmant avoir eu des contacts avec plusieurs représentants de partis politiques et ceux de la Société civile tout au long de ce dernier trimestre, Leila Zerrougui a souligné qu’il serait «impératif de dialoguer pour éviter toutes provocations susceptibles d’inciter à la violence». Elle a aussi évoqué «la nécessité de concentrer ses efforts pour trouver un accord sur les politiques de stabilisation et les réformes institutionnelles essentielles à l’amélioration de la sécurité et à la vie quotidienne des RD-Congolais».

Le Chef de Etat Félix-Antoine Tshisekedi a mis fin à la coalition l’accusant de ne l’avoir pas aidé à travailler en faveur des populations. Et le FCC a pris acte de cette dissolution, appelant à ses partenaires du CACH d’en tirer toutes les conséquences et de quitter le gouvernement. Le FCC a opté pour la cohabitation. Au demeurant, les yeux sont braqués sur l’Assemblée nationale où un bureau composé du doyen d’âge et de deux benjamins a été mis en place pour statuer sur les pétitions des membres du bureau Mabunda.

Octave MUKENDI

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