Félix Tshisekedi a tenu pour la première fois une réunion avec l’ensemble de son cabinet, jeudi 25 juillet. Et le chef de l’État n’a pas été tendre avec eux, selon Jeune Afrique, qui a publié l’information.
Ils étaient environ une centaine, convoqués jeudi après-midi dans la salle des congrès du Palais de la Nation. À peine Vital Kamerhe, son chef de cabinet et partenaire politique, a-t-il ouvert la séance que Félix Tshisekedi s’est lancé dans un court, mais ferme, discours. Le chef de l’État a, selon nos sources, tapé du poing sur la table et reproché à ses collaborateurs «une trop grande légèreté» dans le travail et d’être, pour certains, «plus concentrés sur le business que sur la politique».
«Il a parlé seul pendant au moins vingt minutes. Et le ton était très dur», a rapporté à Jeune Afrique l’un des participants. Qui en est persuadé: «l’attitude affichée par le chef de l’État laisse fortement penser qu’il y a des changements en vue».
Kamerhe, «seul chef de cabinet»
Félix Tshisekedi aurait notamment insisté sur la nécessité de «respecter la hiérarchie», et martelé que Vital Kamerhe est «le seul chef de cabinet, qu’il n’y en a pas deux». En creux étaient clairement visés les membres du cabinet présidentiels qui procèdent à des nominations sans en référer à l’échelon supérieur.
En mai dernier, Vital Kamerhe avait notamment vivement réagi à la nomination d’un directeur des opérations de l’aviation civile présidentielle par Jean-Paul Mulamba, l’assistant logistique du chef de l’État. Le chef de cabinet du président congolais avait alors dénoncé une «usurpation de pouvoir».
Fuites récurrentes et divergences politiques
Depuis sa mise en place, dans la foulée de l’investiture de Félix Tshisekedi, le cabinet présidentiel est la cible de nombreuses critiques, y compris de la part d’alliés politiques du Président RD-congolais. Plusieurs dossiers administratifs censés rester confidentiels fuitent quasiment quotidiennement dans la presse, et les accusations de sorties de fonds irrégulières y sont monnaie courante.
Autre critique récurrente: le manque de coordination, voire les luttes internes quasi ouvertes. Des divergences difficiles à éviter dans un cabinet composé d’anciens membres de l’administration Kabila et de membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS, de Félix Tshisekedi-, ainsi que de l’Union pour la nation congolaise -UNC, de Vital Kamerhe- qui n’oublient rien de leurs rivalités politiques.