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Programme Compact énergétique: l’ARE évoque les avancées enregistrées avec la Loi sur l’électricité

Le ministère des Ressources hydrauliques et Electricité a organisé des assises de deux jours, soit du 18 au 19 décembre 2024, au Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa. Mercredi 18 décembre, l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité -ARE- a été invitée à participer à l’atelier de consultation pour la préparation et la mise en œuvre du programme Compact énergétique pour la RD-Congo. Un des principaux acteurs du secteur de l’électricité, l’ARE a, lors de son intervention, dressé le bilan de l’application de La loi sur l’électricité et formulé des propositions en vue de l’amélioration dudit secteur. 

Sa Directrice générale, Docteur Sandrine Mubenga Ngalula, a relevé les points saillants enregistrés depuis la promulgation de la Loi sur l’électricité, particulièrement depuis l’opérationnalisation de l’ARE en 2020 jusqu’à ce jour, ce en mettant en exergue les différentes avancées. Depuisl’opérationnalisation de l’ARE, la DG Sandrine Mubengapoursuit sans désemparer le déploiement de celle-ci à travers le territoire national pour être proche des consommateurs et opérateurs, lequel a déjà enregistré unsiège et trois Pools, qui sont opérationnels dans les parties Centre, Est et Sud de la République couvrant treizeprovinces. 

«Dans un proche avenir, selon la planification faites, les parties Nord et Ouest seront également couvertes», a-t-elle promis. En termesd’approvisionnement national en électricité, depuis l’opérationnalisation de l’ARE, la production annuelle en 2020 était de 12 460 Gwh et, en 2023, celle-ci est passée à 15 800 Gwh -une augmentation de plus de 22%. La DG de l’ARE a toutefois relevé les difficultés financières auxquelles l’instance de régulation qu’elle dirige est butée. 

«En effet, il était prévu un montant pour la mise en place de l’ARE qui, jusque-là, n’a jamais été débloqué. Nous travaillons grâce à nos frais administratifs. Or, ce n’est pas comme ça que cela devrait fonctionner», a fait savoir Sandrine Mubenga. Et d’enchainer: «profitons une fois encore pour demander au gouvernement de soutenir l’ARE dans son travail. Nous fonctionnons grâce aux frais administratifs alors qu’il y a des prérogatives qui sont inscrites dans la loi des finances 2024 qui jusque-là n’ont pas été respectées, malgré que cela a été décidé au Conseil des ministres. Nous demandons plus précisément au ministère des Finances d’honorer le Conseil des ministres de doter l’ARE des moyens qui étaient approuvés dans la Loi des finances». 

Concernant les propositions formulées, Docteur Professeur Sandrine Sandrine Mubenga a suggéré la révision de la Loi sur l’électricité afin d’être en adéquation avec les réalités que le régulateur rencontre sur le terrain, particulièrement en ce qui concerne les mini-réseaux. «Si vous regardez dans le cas des mini-réseaux, nous avons plusieurs segments de l’électricité. Or, la difficulté que nous avons aujourd’hui ce que la Loi 14/011 du secteur de l’électricité ne prévoit même pas le mot ‘’mini-réseau’’ et, donc, en tant que régulateur qui opérons dans ce secteur, nous avons dû créer des outils pour nous permettre d’opérer et de donner des titres adéquats aux mini-réseaux», a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter: «c’est la même chose pour la tarification. Et donc, une des améliorations que nous proposons à la Loi 14/011, c’est d’inscrire le nom ‘’mini-réseau’’ et d’inscrire les éléments de la transition énergétique et des énergies renouvelables». 

Abordant dans le même sens, le Directeur général adjoint de l’ARE, Me Marco Kuyu, qui a pris part aux deux panels où cet organe technique devait intervenir, a souligné les difficultés qu’ils rencontrent du point de vue organisationnel et aussi concernant la tarification… «Après avoir pratiqué la Loi sur l’électricité durant les quatre dernières années de l’opérationnalisation de l’ARE, nous avons été butés essentiellement à un problème sur le manque de législation pour les mini-réseaux», a-t-il affirmé. 

Par ailleurs, après avoir parlé de l’amélioration de l’indépendance du régulateur vis-à-vis des différents intervenants dans le secteur de l’électricité, Me Marco Kuyu a aussi fait savoir qu’ils connaissent d’autres gros défis par rapport à la réception des demandes et également dans le traitement de ces demandes. «Nous avons également fait des propositions allant dans le sens l’allégements fiscaux et on a également démontré la procédure des traitements tarifaires des délais qui reviennent au régulateur mais aussi le schéma de la manière dont cela se présente. Un accent particulier a été mis sur la réforme de la loi sur le secteur de l’électricité», a renchéri Jerry Mujani, expert en l’analyse économique et tarifaire au sein de l’ARE.

Communiquer largement sur le compact énergétique

Plaçant un mot sur l’atelier sur Compact énergétique de la RD-Congo, la DG de l’ARE a salué l’initiative. «L’idéede Compact énergétique de la RD-Congo est une bonne idée, en voyant les acteurs réunis ensemble pour trouver des solutions. Nous espérons qu’il y aura un suivi concret, qu’il y aura des réalisations», a-t-elle souhaité. 

Le Programme Compact énergétique de la RD-Congo, a déclaré, pour sa part, le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Teddy Lwamba, dans son allocution, est un programme visant l’augmentation du taux d’accès à l’électricité à 62%, alors qu’il est actuellement de 21,5%. Il s’agit, a-t-il précisé, d’un programme fondé sur 5 piliers parmi lesquels développer l’infrastructure de production et des réseaux à des coûts compétitifs; tirer parti des avantages d’une intégration régionale accrue. 

«Les présentes assises sont organisées en vue de communiquer largement sur le compact énergétique pour obtenir une adhésion et une contribution des principaux acteurs de l’électricité pour sa matérialisation et officialiser l’engagement du gouvernement à le mettre en œuvre avec le concours des partenaires techniques et financiers», a-t-il déclaré.

Représentant de la Première ministre Judith Suminwa, le vice-Premier ministre en charge du Plan, GuylainNyembo, a déclaré ouvert l’atelier en présence des députés et sénateurs, du Directeur de la Banque mondiale en RD-Congo, du Directeur pays adjoint de la Banque africaine de développement -BAD-, du représentant des partenaires techniques et financiers ainsi que des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques. «Lesressources et de nombreux potentiels énergétiques que dispose la RD-Congo nous positionne comme un pays porteur d’une grande vision dont les enjeux sont clairement déclinés dans le document de Compact énergétique de la RD-Congo», a-t-il déclaré. Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, qui était également présent à ces assises, a aussi prononcé son allocution.

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