ActualitésNationSécurité

Patrick Muyaya: «Les responsables répondront de leurs actes»

Le briefing du lundi 20 décembre dernier a encore été un rendez-vous pour le ministre de la Communication et Médias, de rendre compte des affaires qui concernent le gouvernement, dans le cadre du nouveau narratif. Mais cette fois-ci, avec comme point focal, les incidents malheureux survenus lundi à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à la suite de la journée ville morte décrétée par deux mouvements citoyens. Et puis, les bavures policières qui ont endeuillé quelques familles, notamment à Kinshasa avec la mort par balle du caméraman de la chaine de télévision privée «Antenne A» et celle d’un autre compatriote dont son corps a été retrouvé dans les installations de la Police et qui fait présentement l’objet d’un procès public. A cela s’ajoute le point sur les actions ciblées et concertées entre les Forces armées de la République démocratique du Congo -FARDC- et l’armée ougandaise pour traquer les ADF.

Toutes ces questions ont été abordées par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, complété à tour de rôle par le Général Léon-Richard Kasonga et le Divisionnaire principal général Pierrot Muanamputu, respectivement les porte-parole des FARDC et de la Police nationale. S’agissant de la situation dramatique qui a eu lieu lundi à Goma, il nous revient que le porte-parole militaire de cette ville a tenu un point de presse pour calmer la population fâchée. Et pour cause? Une fausse alerte ayant fait état de l’entrée des policiers rwandais dans la ville de Goma, au nom d’un certain accord signé entre les deux pays. Et il n’en fallait pas plus pour que des scènes de violence éclatent, en faisant mort d’homme.

A l’occasion de ce point de presse, le porte-parole militaire a rassuré qu’il n’y a aucune présence policière rwandaise à Goma. Pour en avoir le cœur net, des policiers RD-congolais ont été déployés pour contrôler la situation et dans le même temps, sécuriser la population locale. Le ministre Muyaya a apporté l’éclairage sur ce qui a été mal interprété par les Gomatraciens. «Au Conseil des ministres du mois d’octobre dernier, il a été annoncé et il s’est tenu une réunion, du 11 au 15 octobre, des chefs de Police de la région d’Afrique de l’Est. Au cours de cette réunion, le bâton de commandement a été remis à notre chef de Police. Après cette prise de pouvoir, il était de son devoir de visiter les pays limitrophes membres de cette association dont le Rwanda. Au sujet de la criminalité transfrontalière, il y avait un besoin de mettre en place des mécanismes et cadres pour un bon travail dans le cadre de la frontière RD-Congo – Rwanda», a insisté le ministre Muyaya.

Et d’ajouter: «donc, il est tout à fait normal que les deux Polices de la RD-Congo et du Rwanda puissent être en mesure de communiquer de manière régulière. Il n’a jamais été question que les éléments de la Police du Rwanda viennent assurer la sécurité en RD-Congo».

Pierrot Muanamputu fait le bilan des incidents

Selon le porte-parole de la Police nationale, cette journée ville morte est lourde de conséquences. Le bilan évolutif fait état de 4 personnes tuées, dont 1 commissaire de Police, 1 motard, 1 bébé et 1 monsieur non encore identifié. Il faut souligner aussi que 3 armes AK de la police ont été emportées par des inciviques; 17 blessés dont 1 par balle et 4 par armes blanches; 12 civils blessés et 11 personnes interpellées. Pour sa part, le Général Kasonga a mis un accent particulier sur les mesures d’application de l’état de siège qui sont tout à fait exceptionnelles, lorsqu’un citoyen pose des actions qui empiètent sur la sécurité. Tel que ce fut le cas ce lundi à Goma, dans le Nord-Kivu, une province sous état de siège.

D’après lui, cette journée ville morte a été décrétée par deux mouvements citoyens, il y a eu trouble de l’ordre public. À signaler également qu’ils se sont attaqués au symbole du pouvoir et détruit quelques édifices par la volonté de Lucha et Veranda Butchanga, deux mouvements citoyens à la base de cette journée ville morte. Ils ont donc violé la loi et trouveront l’Etat sur leur chemin. Le ministre Muyaya a insisté sur le fait qu’«appeler à une ville morte ne signifie guère qu’il faut paralyser la ville et commettre des actes de violences». Pour ce faire, a-t-il dit, les coupables répondront de leurs actes, ou en d’autres termes, ils seront sévèrement châtiés.

Evolution de l’état de siège

Revenant sur l’évolution de l’état de siège sous l’action militaire de deux armées ougandaise et RD-congolaise, le Général Kasonga a souligné que des travaux ont été engagés dans le cadre de la fluidité sur certains axes routiers, question de faciliter les mouvements et la circulation des populations. Les deux armées ont bombardé des bivouacs et certaines cibles bien précises avant de capturer 35 ADF.

L’orateur a sollicité le soutien tous azimuts de la population pour affaiblir de plus en plus l’ennemi, dont on sait qu’il est déjà aux abois. Malheureusement, a-t-il déploré, c’est au moment où l’ennemi est déjà mis en déroute qu’un informateur des ADF vient d’être capturé. Celui qui les informe de tout mouvement qu’effectuent les FARDC sur le terrain des opérations, dans le sens de la progression. Donc, un RD-Congolais au service de l’ennemi.

En tout état de cause, ils répondront tous de leurs actes. Le porte-parole du gouvernement est aussi revenu sur les bavures policières commises à Kinshasa notamment l’humiliation du gouverneur Atou Matubuana, la mort du cameraman d’«Antenne A» et celle du jeune homme incarcéré pour vol de voitures, y compris ce qui est arrivé au ministre des ITPR Alexis Gisaro, dimanche dernier. Dans l’ensemble et loin de jeter de l’opprobre sur l’ensemble de la Police nationale congolaise -PNC-, les trois animateurs dudit briefing se sont contentés de déplorer quelques bavures dans les rangs des policiers, comme cela est le cas dans tous les pays du monde.  

JeJe MBUYAMBA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page