Gardés depuis des semaines dans les différentes morgues de Goma, dans la province du Nord-Kivu, deux cents corps de personnes déplacées, ayant trouvé la mort les unes à la suite de la famine, les autres par maladies ou encore par des actes de criminalité dans les sites de déplacés, ont été inhumés lundi 02 septembre dernier au cimetière du GENOCOST à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. La cérémonie consacrée aux derniers hommages à ces compatriotes a eu lieu dans la matinée au stade de l’Unité de Goma où leurs corps étaient exposés. C’était en présence du gouverneur-militaire de province, d’une délégation du gouvernement de la République et du Parlement.
«Sur le seul axe des sites de Kanyarutshinya, plus de 1300 personnes déplacées ont déjà été enterrées ces derniers mois. La situation est similaire pour tous les autres sites», a témoigné, auprès de «Radio Okapi», l’un des représentants des personnes déplacées. Par ailleurs, des sources sur place ont renseigné que, le même lundi 02 septembre, la situation est restée tendue dans l’avant-midi à Goma. Les activités socio-économiques ont été perturbées à la suite des manifestations ayant conduit à des barricades sur plusieurs axes routiers.
A l’origine, des activistes des mouvements citoyens ont mobilisé leurs partisans pour contester dans la rue la hausse de la criminalité dans la ville de Goma et la rotation du contingent kenyan au sein de la MONUSCO. Selon la radio onusienne, ces manifestations ont paralysé le nord de la ville, ainsi que les quartiers Ndosho, Katoyi, Kyeshero et Mugunga où de nombreux commerces sont restés fermés, alors que tout tournait au ralenti dans le centre-ville. Certaines écoles ont fonctionné timidement, plusieurs parents ayant préféré garder leurs enfants à la maison en cette journée de la rentrée. La situation est redevenue normale mardi 03 septembre dans la ville lacustre.