Dans le cadre de la redevabilité, exercice instauré par le gouvernement de la République au travers de son porte-parole, Patrick Muyaya Katembwe, en vue de rendre compte aux RD-Congolais de ce que fait cette équipe gouvernementale en rapport avec la gestion du pays, un briefing a été organisé lundi 20 février autour du thème: «Etat des Finances publiques en 2022, perspectives économiques en 2023 et comportement du Franc congolais sur le marché de charge». Cette rencontre a eu pour animateurs principaux: le ministre en charge des Finances Nicolas Kazadi et son collègue de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lui-même.
Prenant la parole dans le cadre du thème du jour, le ministre Nicolas Kazadi a laissé entendre que 2022 a été une bonne année, mais très difficile, ajoutant qu’en termes des recettes publiques, le gouvernement a enregistré un accroissement de 24% supérieurs aux assignations budgétaires et 55% supérieurs aux réalisations de 2021. «Cet accroissement est le fruit de travail continue des régies financières pour atteindre et dépasser ces assignations», a souligné le ministre des Finances Nicolas Kazadi. Et d’ajouter: «la situation sécuritaire dans la partie Est de la République démocratique du Congo a été l’un des grands défis de l’année 2022 qui seul a consommé plus de 700 millions de dollars américains».
Outre la situation sécuritaire à l’Est du pays, l’argentier national a fait mention des subventions pétrolières pour lesquelles le gouvernement a dépensé USD 500 millions sur les USD 9 milliards de recettes propres que le pays a pu réaliser et auxquels s’ajoute l’appui extérieur. En d’autres termes, 2022 a été une année de plusieurs défis en terme de dépenses par rapport à la close électorale, à l’insécurité à l’Est du pays, sans oublier le paiement des fonctionnaires de l’Etat envoyés à la retraite. Le contrat chinois est un sujet ayant également alimenté ce briefing, surtout après la réaction du porte-parole de l’ambassade de Chine en RD-Congo attaquant le rapport de l’IGF.
Selon ce porte-parole, le rapport reprenant les conclusions du contrôle du l’IGF sur l’exécution de ce contrat est plein de préjugés et, partant, ne reflète pas la réalité. «Nous avons le droit de savoir ce qui se passe dans ce contrat car, tel que cela se fait aujourd’hui, ce contrat n’est pas à notre avantage», ont indiqué ces deux membres du gouvernement Sama. Et de souligner que chercher à savoir comment ce contrat évolue, ce n’est pas brimer ce dernier.
L’affaire USD 100 mille empochés par le boxeur Martin Bakole
C’est un sujet qui a été évoqué dans l’une des questions posées par les journalistes. Ici, le ministre des Finances reconnait la faille et annonce la réforme du système. «Le cas a défrayé la chronique. Il y a eu des pressions médiatiques dans les réseaux sociaux, alors que nous avions déjà pris la décision de ne plus payer nos athlètes en cash», a expliqué Nicolas Kazadi, demandant à tous les responsables sportifs de mettre à jour la liste des athlètes, de manière qu’à chaque paiement, ils puissent être servis par voie bancaire.
«Nous avons bien sûr contrôlé, mais il y a certaines clauses qui nous ont échappé», a indiqué le ministre des Finances, répondant à la question sur les facilités ayant entouré ce décaissement. Toutefois, les deux membres du gouvernement des Warriors ont invité les professionnels des médias à prendre leur mal en patience en attendant que le ministre des Sports vienne leur donner les éléments de réponse beaucoup plus détaillés, y compris au sujet de la non-homologation du stade des Martyrs qu’ils n’ont pas passée sous silence. Sans oublier celui de la descente aux enfers du football RD-congolais.
Par ailleurs, les journalistes ne comprenaient pas comment le ministère des Finances pouvait procéder à un tel décaissement, sans le moins du monde chercher à s’enquérir de l’existence réelle du challenge allégué. Franchement, le sujet a fait polémique au point que le ministre Muyaya a tempéré les ardeurs, non sans désapprouver certaines expressions employées par des journalistes sous l’emprise de la colère. Le porte-parole du gouvernement a rappelé à l’attention de ses interlocuteurs, la qualité du boxeur visé par leur grogne, mais également la valeur de la couronne mondiale remportée par Martin Bakole qui lui a valu des applaudissements. Y compris de la part des professionnels des médias.
Pour revenir à ce thème principal, le ministre Muyaya a avant tout rafraîchi la mémoire de l’assistance avec le succès diplomatique récolté par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi au dernier Sommet d’Addis-Abeba, qui a valu au M23 d’être notifié par rapport à la prochaine date de retrait, soit le 30 mars prochain. A cela s’ajoute que tous les mensonges de Kagame pour justifier les incursions de ses troupes en territoire RD-congolais a été mis à découvert par Félix-Antoine Tshisekedi. Tandis que la RD-Congo pourra, dans les prochains jours, siéger comme membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies.
Nicolas Kazadi a, pour sa part, salué les performances réalisées en 2022 où le pays a dû quand même faire face à un certain nombre de charges. Notamment sur le plan de la clause électorale, avec USD 500.000, de la situation sécuritaire à l’Est, et du paiement des fonctionnaires mis à la retraite. Comme déjà dit, à en croire l’argentier national, l’année 2022 a été bonne, y compris les perspectives de 2023 qui sont meilleures. «Nous sommes sur la bonne voie», a-t-il rassuré. Quant au franc congolais, il connaît un taux flottant, dans les proportions inférieures à 5%. Ce qui, pour Nicolas Kazadi, n’est pas dangereux.