Un conflit oppose devant la justice la femme d’affaires libanaise Nawal, propriétaire des établissements Nawal Kdouh Entreprenariat -NKE-, à l’homme d’affaires congolais Didi Kinuani.
A l’origine: un immeuble situé sur le boulevard du 30 juin, non loin de la Place Batetela, dans la commune de la Gombe, en plein centre des affaires de Kinshasa. Didi Kinuani a saisi la justice contre Nawal pour spoliation. «Intox», ont réagi les proches de Nawal, accusant à leur tour Didi Kinuani de tentative d’escroquerie.
Didi Kinuani a certes bâti sa réputation dans le négoce du diamant en Angola mais il s’est essoufflé pour amorcer la mise en valeur du terrain qu’il a acquis sur le boulevard du 30 juin et pour lequel il nourrissait des grands projets en faveur de ses propres établissements, le groupe Dikin. A en croire les avocats conseils de NKE, Kinuani a pris la résolution de négocier un contrat en 2014 avec la femme d’affaires Nawal pour la construction des appartements à se partager proportionnellement à l’apport des parties.
Voici que Nawal a droit à 70% contre 30% pour Kinuani. Voici qu’un avenant au contrat, notamment l’avenant n°002, à son point 14, fait de cette parcelle une copropriété définitive et irrévocable de toutes les parties dont l’acquisition des droits de propriété et l’établissement des titres fonciers relevaient de leur répartition, matérialisée par l’établissement d’un acte séparé de base ainsi que des titres de propriété y afférents. Nawal a entamé les travaux à ses propres frais. Les acheteurs ont commencé à se présenter et se procurer les appartements.
Entre-temps, Kinuani, ont rapporté les mêmes sources, a vendu presque tous les appartements lui revenant de droit dans l’immeuble et contracté une dette auprès de Nawal jamais remboursée à ce jour malgré ses engagements.
En difficulté de rembourser certaines sommes perçues auprès de la dame libanaise, Kinuani est allé porter plainte contre Nawal, demandant tantôt à cette dernière de lui remettre sa parcelle à l’état initial, cherchant tantôt à la faire condamner à des amendes fantaisistes.
Une tentative d’escroquerie que Nawal et ses avocats ont juré de faire échouer. Tout en faisant part du gangstérisme de Kinuani, la pauvre femme d’affaires en appelle aux autorités du pays afin qu’elles s’impliquent et l’aident à jouir de ses droits de propriété. Pourquoi inquiéter des expatriés venus investir en République Démocratique du Congo et devenus amis du pays, alors que Félix Tshisekedi a entrepris de combattre l’insécurité juridique et assainir le climat des affaires?, interroge son entourage.
Alors que la plus haute autorité du pays veille désormais pour que l’ordre règne dans le domaine foncier, les avocats de Nawal demandent que le Tribunal de commerce qui traite ce dossier montre à la face du monde que la République Démocratique du Congo aime tous ces étrangers qui l’ont choisie comme 2ème patrie. Au cas contraire, font-ils savoir, le pays va se vider de tous les investisseurs à cause de ses propres fils maffieux.
Tino MABADA