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RDC : Mwamba Mushikonke vante le mérite de la CNDH

Le président de la Commission nationale des droits de l’homme -CNDH-, Mwamba Mushikonke Mwamus, se réjouit du fonctionnement de son institution d’appui à la démocratie qui a acquis une notoriété au niveau africain et mondial. «La CNDH représente l’Afrique centrale au niveau continental d’une part et d’autre part l’Afrique au niveau mondial», a-t-il confié dans un entretien à la presse, précisant qu’il sera satisfait de son travail lorsque la RD-Congo, son pays, sera classée parmi les moins corrompus du monde. Interview.

Comment se porte la CNDH?

La CNDH se porte au rythme du pays. Vous le savez, la CNDH est dans le système. Lorsqu’un seul élément de ce système s’écarte, c’est tout le système qui est perturbé. S’il y a des souffrances ou de merveilles, cela impacte sur le fonctionnement de la CNDH. Nous le répétons, la CNDH fonctionne au rythme du pays.

Quel bilan faites-vous de votre gestion à la tête de la CNDH?

A travers le Conseil des droits de l’homme au niveau international, il y a beaucoup de pays qui n’ont pas eu le statut A. dans le domaine des droits de l’homme, il y a deux statuts à savoir A et B. A vous caractérise comme meilleure institution et B institution médiocre dans le fonctionnement. Il y a beaucoup de B. Or la CNDH compte parmi les A. c’est notre premier résultat. La CNDH est respectée. Sur le plan interne, nous avons trouvé beaucoup d’institutions qui ne sont pas implantée sur l’ensemble du pays. Mais la CNDH a des représentations sur l’ensemble du pays et dans toutes les provinces.

Sur le plan administratif et social, nous faisons tout pour respecter les droits de l’homme. C’est ainsi qu’à la CNDH, il n’y pas de nouvelles unités -NU-  et ni de non payés -NP. Nous sommes déjà au niveau de la publication de notre 5ème rapport. La CNDH a accompagné la société civile et d’autres institutions à la réforme. Nous avons des bâtiments propres pour notre administration à Kinshasa et en province. La CNDH représente l’Afrique au niveau centrale et continental. L’Afrique nous a également fait confiance pour la représenter au niveau mondial. Je serai satisfait de mon travail lorsque la RD-Congo mon pays sera classée parmi les moins corrompus du monde.

Quelles sont les grandes lignes du rapport que vous avez présenté tout récemment sur la situation des droits de l’homme en RD-Congo?

Les grandes lignes de ce rapport se résument en deux. Il y a des avancées dans le secteur de promotion et protection des droits de l’homme. Et il y a aussi ce qui reste à faire en termes de violation des droits de l’homme. Concernant les avancées, le Chef de l’Etat a manifesté sa volonté claire de respecter les droits de l’homme et ne cesse de le dire dans ses différents discours. On ne peut pas instaurer l’Etat de droit sans respecter des droits de l’homme.

Aussi le Président de la République a constaté que la corruption impacte négativement sur la jouissance des droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle il s’est engagé à combattre la corruption sur toutes ses formes en créant l’Agence de prévention et lutte contre la corruption -APLC, la Coordination de changement de mentalité -CMC. C’est ainsi qu’il restauré le rôle de l’Inspection générale des Fiances -IGF.

Il a trouvé que le respect de tous les droits c’est l’éducation. Quelqu’un d’éduqué saura défendre ses propres droits. Il a manifesté cette volonté en appliquant la gratuité de l’enseignement au niveau primaire. Il a aussi mis en exergue le secteur de la santé avec son projet de santé pour tous. Il y a donc beaucoup d’avancées dans la vision du Chef de l’Etat pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Il a également appelé les Cours et Tribunaux à rendre justice à tout le monde. Pas de justice à double vitesse.

Opportunité pour CNDH

A partir de ces différentes volontés exprimées par le Chef de l’Etat, il a fallu que les institutions chargées aussi de la promotion et protection des droits de l’homme puissent emboiter les pas. Malheureusement, ces institutions n’ont pas encore matérialisé cette vision du Chef de l’Etat par rapport aux avancées exprimées. D’où l’opportunité pour nous d’aider l’Etat congolais en notre qualité d’institution d’appui à la démocratie afin qu’il puisse améliorer la situation des droits de l’homme. C’est pourquoi nous avons publié, conformément à l’article 7 de la loi portant organisation et fonctionnement de la CNDH, les rapports sur l’évolution des droits assortis des recommandations.

A qui vos rapports assortis de recommandations sont-ils adressés?

Nos rapports sont adressés au Président de la République, à l’Assemblée nationale, au Sénat, au gouvernement, aux Cours et Tribunaux et, enfin, ces rapports sont publiés sur notre site internet pour permettre à toute la population d’y avoir accès. De ce que nous avons publié, les avancées sont imprimées par le Garant de la nation. Cependant, ces avancées rencontrent des problèmes quant à la mise en œuvre des différentes volontés politiques. C’est notamment les violations des droits civiques et politiques, économiques et socio-culturels, droits collectifs et catégoriels.

Par exemple, quels droits violés en RD-Congo?

Il y a de plainte en rapport avec des procès qui ne sont pas équitables, des arrestations arbitraires, détention illégale, mauvaises conditions carcérales, la torture. Déplacer quelqu’un de Tshangu jusqu’à Makala, il est torturé. Ligoter quelqu’un jusqu’à le blesser, torturer quelqu’un pour avoir des aveux, c’est également une violation des droits de l’homme. Même l’interdiction de manifestation publique et une violation des droits de l’homme car l’Etat reconnait à ses citoyens de manifester pour exprimer leurs voix. Tout travail mérite un salaire. Les gens qu’on appelle abusivement nouvelle unité -NU- dans l’administration de notre pays alors qu’ils ont travaillé plus de 5 ou 15 ans sans être payé, c’est aussi une forme de violation des droits de l’homme.

Le fait de facturer de l’eau ou de l’électricité non consommée par le client, c’est une violation de droits de l’homme etc. L’Etat congolais ne peut pas laisser sa population sans eau ni électricité pendant que les autres pays bénéficiant de l’énergie d’Inga y accèdent même dans leurs villages pendant que les populations du pays producteur, la RD-Congo, demeurent dans le noir. Nos rivières sont polluées par les exploitants miniers. Durant son mandat, le Chef de l’Etat veut que tout le monde puisse respecter les droits.

Quels sont vos rapports avec les autres institutions?

La CNDH s’est positionnée par rapport à son travail. La loi nous exige la collaboration avec les autres institutions. Et nous agissons dans le cadre de collaboration interinstitutionnelle. Le président actuel a trouvé la CNDH avec des dettes datant de l’Observatoire national des droits de l’homme durant la transition.

A un moment donné la CNDH ne pouvait pas prendre parole aux réunions internationales. Le Chef de l’Etat a ordonné à son directeur de cabinet pour que toutes ces dettes datant de 2003 à 2019 soient payées. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, il y a 2 semaines, on a renouvelé le mandat de la CNDH au niveau des instances internationales. La CNDH représente toutes les institutions des droits de l’homme au niveau de l’Afrique centrale au Bureau du continent africain. Au niveau mondial, chaque continent a droit à se faire représenter par 4 institutions. Nous représentons les 44 pays africains qui sont en ordre au bureau mondial. Les amis nous ont choisi par qu’ils ont trouvé que la CNDH est neutre dans son fonctionnement. Ce que nous disons est vérifiable. Quand nous dénonçons la corruption, tout homme moyen qui vérifie trouvera que la CNDH a dit vrai.

Aussi la Communauté internationale a trouvé qu’à chaque fois que la CNDH présente son rapport alternatif au Bureau international des droits de l’homme, la neutralité nous caractérise. Nous avons obtenu le statut A qui est la cotation la meilleure du monde. En Amérique c’était le Canada, la France pour l’Europe, le Maroc pour l’Afrique et l’Océanie et l’Asie c’était les Philippines. Quand on a présenté notre dossier, les autres nous ont admis. Nous avons fierté d’avoir amené notre pays de son classement médiocre au meilleur. La CNDH a été également élu au mois de novembre au poste de vice-président des institutions francophones des droits de l’homme.  Aujourd’hui le Benin, le Congo-Brazzaville sont encadrés par la RD-Congo. La Côte-d’Ivoire était également encadrée par la RD-Congo, elle vient d’obtenir le statut A.

Propos recueillis par Octave MUKENDI

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