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Me Georges Kapiamba: «Une démocratie solide encourage la liberté de la presse»

L’amélioration des conditions de travail des journalistes œuvrant en RD-Congo intéresse le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice -ACAJ. Raison pour laquelle Me Georges Kapiamba a organisé, au nom de ses pairs de la Société civile, une cérémonie d’échange des vœux en faveur des professionnels des médias en la salle Show buzz, le lundi 31 janvier à Kinshasa, au cours de laquelle il a salué avec satisfaction les 80 résolutions et recommandations des récents travaux des états généraux de la communication des médias en RD-Congo.

D’entrée de jeu, cet activiste des droits de l’homme a reconnu que la presse aide la population à comprendre les procédés souvent compliqués du fonctionnement des institutions étatiques et lui explique comment les décisions, prises aux plus hauts échelons l’affecter. «Les médias permettent aux citoyens de s’exprimer et contribuent à la diffusion d’opinions qui ne cadrent pas nécessairement avec celles des gouvernants», a-t-il dit, estimant qu’une presse libre sert notamment à «veiller au bon fonctionnement des institutions publiques, comme lorsqu’elle jette la lumière sur des dérives telles que la corruption et le détournement des deniers publics. C’est justement parce que la presse est indépendante qu’elle peut avertir les gouvernés quand leurs gouvernants ne tiennent pas les promesses faites pour être élus».

Puis: «Un gouvernement qui se fait l’adversaire de la presse crée un climat dans lequel la crainte pousse les journalistes à s’autocensurer. Cela constitue l’antithèse même du climat franc, robuste et ouvert à tous, nécessaire au débat sur des questions d’intérêt public». Selon le président de l’ACAJ, quand «les journalistes sont menacés, agressés, censurés ou emprisonnés, la liberté d’expression de l’ensemble de la société est directement attaquée». C’est pourquoi, consciente de ces évidences, l’ACAJ a résolu d’organiser cette cérémonie d’échange des vœux en l’honneur des professionnels des médias pour marquer «sa solidarité et son attachement au travail que vous accomplissez dans notre pays, souvent dans des conditions difficiles. Ce faisant, je me félicité de l’excellence du partenariat juste et réciproquement bénéfique scellé entre les ONGDH et la presse dans son ensemble».

A en croire Georges Kapiamba, l’accompagnement de la presse permet aux ONGDH d’être audibles et crédibles vis-à-vis des gouvernants et des gouvernés. «Vous ne cessez de relayer avec brio nos différentes campagnes de sensibilisation de la population sur ses droits et devoirs, mais aussi sur son rôle citoyen de s’engager dans la lutte contre la corruption et toutes les autres formes de prévarication», a-t-il déclaré aux journalistes, en leur exprimant sa gratitude au nom de ses pairs de la Société civile pour tout cela.

Et de préciser: «ce partenariat citoyen nous oblige, chacun dans sa sphère, de défendre les valeurs des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance pour la consolidation effective d’un Etat de droit, gage du bien-être collectif en RD-Congo».

Satisfecit des médias  

Ce geste de reconnaissance de l’ACAJ du travail qu’abattent les médias en RD-Congo dans les conditions encore difficiles, sur fond de sacrifices énormes, a été salué.

Willy Albert Kalengayi, patron des médias Geopolis Journal et télévision et président du Réseau des journalistes économiques et financières -REJEC-, a donné suite aux propos combien motivants de Me Georges Kapiamba. «Il faut se réjouir qu’un moment pareil soit possible dans notre pays. Que des activistes et défenseurs de droits humains puissent présenter des vœux à la presse est un indicateur des avancées significatives de la conscience collective qui a pris en compte l’importance de ces activités qui garantissent la distribution équitable de la justice et la circulation de la vraie et bonne information au sein de l’Etat», a-t-il indiqué.

Puis: «C’est pour cela qu’au nom de mes confrères ici présents et du REJEF, je voudrai réitérer les mêmes vœux aux membres de l’ACAJ et au mouvement des droits humains dans notre pays et à maître George Kapiamba personnellement, qui peut aujourd’hui être présenté comme un exemple d’abnégation, de courage et de témérité dans la défense de la cause de la justice».

Puis encore:  «Cher Georges Kapiamba, la presse est consciente des efforts fournis par vous et vos équipes pour donner corps aux différents dossiers qui portent sur le détournement des fonds publics, sur des contrats suspects signés dans le pays, sur les abus de pouvoir au sein de la classe politique voire dans l’appareil judiciaire etc. Notre espoir est que vous gardiez intacte la voie de l’intégrité et que le succès ne brouille pas votre vision d’aigle qui prend de la hauteur pour comprendre et de la profondeur pour agir. Vous nous permettez grâce à vos rapports d’améliorer nos prestations car, nous abordons désormais des questions lourdes avec un background fourni».

Willy Kalengayi a émis un vœu: «notre espoir est que nous renforcions davantage notre collaboration pour qu’ensemble nous formions une borne à l’expansion de la gabegie, à la corruption et à la concussion et que nous formions un pont vers un véritable Etat de droit, seul cadre où peut se développer la dignité humaine». Il a conclu qu’aujourd’hui la presse est consciente de l’immense attente de notre peuple qui veut dans cette inflation mondiale des médias trouver le sens du bien et du vrai.

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