A l’Assemblée nationale, l’heure est aux tractations pour constituer le bureau définitif. Près de deux semaines après la date fixée pour l’ouverture de la première session ordinaire, le bureau provisoire traine le pas pour épuiser l’ordre du jour et le calendrier électoral est loin d’être connu.
En coulisses, les prétendants aux sept postes s’activent pour obtenir le soutien de leurs pairs. Un temps annoncé potentiel Premier ministre puis candidat au perchoir, le chef du parti présidentiel, Augustin Kabuya, s’est finalement rabattu sur le poste de premier vice-président, le même occupé par l’UDPS lors de la législature passée. Avec ce choix, l’UDPS, première force politique du pays, a tracé un boulevard pour le perchoir, laissant émerger les ambitions, démesurées pour certains, des partis et regroupements membres de l’Union sacrée de la nation.
Si selon le poids politique des uns et des autres, l’UNC de Kamerhe, l’AFDC de Modeste Bahati, AAAP de Tony Kanku ou même les plateformes de Fifi Masuka et de Sama Lukonde seraient en droit de lorgner le fauteuil, c’est plutôt Mboso de CRD qui gesticule, comme un diable dans un bénitier pour rempiler à un poste qu’il occupe depuis 2021.
Du haut de ses 84 ans le leader du parti politique CRD -10 députés- se verrait bien continuer à présider la Chambre basse du parlement RD-congolais. Pourtant sans véritablement argument tant politique qu’au niveau du bilan, Mboso semble être animé par son goût insatiable du pouvoir pour le pouvoir, malgré sa gestion de ces dernières années qui a désacralisé cette branche l’institution Parlement, avec des séances plénières aux allures d’une représentation théâtrale.
Mboso, à la tête de la 17ème force politique avec ses 10 députés nationaux, s’affiche, aux yeux des observateurs avertis de la politique RD-congolaise, tel un politique ayant «des yeux plus gros que son ventre».
Autre temps, autre mœurs!
Dans sa «gloutonnerie», Christophe Mboso s’est choisi une cible de choix, Vital Kamerhe, leader d’une des principales forces politiques de l’Assemblée nationale, à qui on attribue également des intentions de briguer le poste. Si les deux ont l’avantage d’avoir un vécu au perchoir, la balance pèse tout de suite en faveur du leader de l’UNC, qui a su «marquer les esprits par sa hauteur dans la gestion des débats».
Mboso, lui, est arrivé au perchoir dans un contexte particulier, après la rupture de la coalition FCC-CACH. «Kabiliste convaincu», Mboso est devenu plus Tshisekediste que les militants de première heure de l’UDPS. «Nostalgique», il espère s’accrocher au souvenir de sa bonne fortune qui l’a catapulté, il y a quelques années, à la tête de l’Assemblée nationale à la faveur de la déchéance de Jeannine Mabunda et du renversement de la Majorité FCC de l’époque, malgré ses maigres 2 députés. Dans l’opinion, la grande question est de savoir l’influence qu’aurait un «président poids mouche» à la tête de l’Assemblée nationale alors que le Président de la République attend consolider les acquis, notamment en initiant de grandes réformes.