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Mayo ressuscite le vieux démon de la «Congolité» après l’annonce de la candidature de Katumbi à la présidentielle, ça menace dans les provinces!

Jean Baudouin Mayo, figure bien connue de la classe politique de la République Démocratique du Congo, a relancé le dangereux débat sur la «Congolité» peu après l’annonce de la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle de 2023. Le message clivant du député UNC élu de Mont-Amba est en train de susciter un tollé.

Dans une vidéo postée sur Twitter, son collègue député PT Steve Mbikayi a réagi, considérant que le débat sur la nationalité de Katumbi est «rétrograde». Élu du Mont-Amba et cadre de l’Union sacrée comme Mayo, Mbikayi est d’avis que la candidature de Katumbi à la prochaine présidentielle doit être retenue. «Il ne faut pas induire le Chef de l’État en erreur, notre pays est fragile», a-t-il dit.

Revenu à la raison après avoir pendant longtemps battu campagne pour l’exclusion de Katumbi du jeu électoral pour raison de nationalité, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire a entrepris de mettre en garde contre des violences que pourraient provoquer à travers tout le pays la résurgence de ce vilain concept que l’on croyait dépassé.

La stabilité du pays, déjà miné par la guerre d’agression à l’Est et des conflits meurtriers entre les communautés Yaka et Teke dans le Maindombe, le Kwango et Kinshasa à l’Ouest, risque d’être mise à mal à cause de cette invention politicienne.

Du coup, ça menace dans les provinces où le discours identitaire embouché par Mayo est en train de rencontrer également la désapprobation de la population en général et, en particulier, des partisans de Moise Katumbi.

«Cette volonté de tenter d’extirper de la compétition électorale des concurrents, notamment notre candidat Moïse Katumbi sur le faux critère de nationalité, parce qu’il y a de plus en plus des signes que sa candidature inquiète certaines écuries politiques, risque de conduire à des violences et à la division du pays», a prévenu Oscar Kitenge, un jeune katangais croisé lundi 19 décembre dans le groupe des sympathisants venus constater le retour de Katumbi à Lubumbashi en provenance de Qatar.

Depuis Kananga, au Kasai Central, réputé fief de l’UDPS de Félix Tshisekedi, mais où Envol de Delly Sesanga a pris de l’envergure et Ensemble pour la République a également pignon sur rue, Félicien Mukendi, un fervent katumbiste rencontré le même jour par nos correspondants locaux, a également averti: «Invalider la candidature du président Moïse Katumbi peut créer d’autres problèmes politiques voire une guerre et les ennemis de la République Démocratique du Congo pourraient en profiter pour nous infiltrer davantage».

Lundi à Lubumbashi, des centaines de sympathisants originaires de toutes les provinces du pays amassés sur la route de l’aéroport ont déployé des calicots affichant des messages de soutien à Katumbi.

La Constitution, dans sa lettre et son esprit, insiste sur l’égalité entre tous les ressortissants de la République Démocratique du Congo et interdit toute forme de discrimination entre ces derniers.

A Mayo et tous ceux de son camp politique tentés par le vieux démon de la Congolité de bien lire la Constitution et capter les messages en réaction à leur projet funeste.

Depuis qu’il a quitté l’Union sacrée et officialisé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, Katumbi fait l’objet d’un lynchage impitoyable de la part de ses désormais anciens alliés de la plate-forme tshisekediste. Ce lynchage passe des critiques sur son bilan de gouverneur au déni de sa nationalité congolaise.

Il est plutôt important de se préparer pour des élections libres, transparentes et inclusives comme l’a récemment demandé l’Américain Joe Biden, entre autres, au président Félix Tshisekedi.

YA KAKESA

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