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L’étau se resserre autour de Maweja: UDPS, LUCHA et notables du Kasaï Oriental réclament sa démission

Gouverneur du Kasaï oriental, Jean Maweja Muteba vit un très sale temps. Des voix concordantes, données tel un refrain entonné à l’unisson, réclament sa démission. Ces voix sont levées par les notables de la province, la fédération UDPS de Mbuji-Mayi et la LUCHA. Outre ces protestations, un signal, peut-être, a été donné par les députés provinciaux qui ont décidé de la destitution d’un membre du gouvernement Maweja et pas le moindre. Il s’agit de son ministre de l’Economie et Finances, renvoyé du gouvernement pour avoir refusé de répondre à une motion d’interpellation lancée à son encontre par le rapporteur de l’Assemblée provinciale.

Bien avant ce «signe indien», les notables du Kasaï Oriental ont grondé pour réclamer la démission de leur gouverneur au motif d’être «incapable de trouver des solutions idoines afin d’aider la population à vivre décemment à l’instar des autres Congolais». Ils l’ont dit dans un mémorandum adressé au Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Dans ce document, les notables ont fait savoir que la présence de Jean Maweja à la tête de leur province viole l’article 198 de la Constitution ainsi que l’article 24 alinéa 4 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.

En plus de la violation des règles légales, les notables ont, à la charge du gouv’ Maweja, retenu 5 griefs majeurs se rapportant notamment à la vie de l’organisation provinciale du parti présidentiel, UDPS, l’identité du gouverneur, la sécurité en province, les relations avec l’Assemblée provinciale et la gestion de la province. Les notables du Kasaï Oriental accusent Maweja de ne pas être «à la hauteur de faire émerger l’UDPS son parti». «Le Kasaï Oriental reste et demeure le bastion de l’UDPS. Mais, il est incompréhensible que le seul gouverneur dont l’UDPS dispose sur toute l’étendue de la République puisse former un gouvernement de 15 membres dont on ne retrouve qu’un seul ministre de l’UDPS», ont rapporté ces notables à l’attention de Félix Tshisekedi qui, à son élection à la magistrature suprême était président de ce parti. 

Trois milices pour replonger le Kasaï dans l’insécurité

Le mémo transmis au Président Tshisekedi dévoile un fait majeur qui pourrait replonger la région du Kasaï dans le sang après le triste épisode du phénomène Kamwina Nsapu.  «Le gouverneur entretient trois milices avec intention de créer une guerre fratricide entre les Baluba de Ngandajika et ceux du Kasaï Oriental», ont-ils accusé tout en citant nommément ces milices. Il s’agit de la Dynamique Maweja -qui a remplacé la Ligue des jeunes-, SOMUKAS -Sombelu mulenga wa Bana nseki- et Ngandajika power -un groupe des motards bien entrainés aux arts martiaux. «La Dynamique est dirigée par un ressortissant du Kasaï central, ancien de la redoutable Kamwina Nsapu», ont-ils fait savoir, dénonçant aussi les relations tendues avec l’Assemblée provinciale. «Le tout puissant gouverneur déclare qu’il est le protégé du Président de la République… Il déclare aux médias qu’aussi longtemps que maman Marthe et madame Dénise, la première dame, seront vivantes, lui ne quittera pas à la tête de la province de Kasaï Oriental», ont révélé les notables de cette province. Et de  rappeler au Chef de l’Etat: «Kasaï Oriental regorge des enfants dignes et capables de se choisir un gouverneur à la hauteur de ses attentes et de soulager la misère dont le Kasaïen est victime».

Remontés eux-aussi contre «l’incompétence» du gouverneur Jean Maweja, les militants de l’UDPS ont été dans la rue le mercredi 1er janvier 2020 dans différentes sections qui composent la Fédération de Mbuji-Mayi, à en croire un document attribué à cette fédération. Cette marche a été initiée à la suite de «l’indifférence» du gouv’ Maweja «face aux attentes des combattantes et combattants de l’UDPS et de la misère noire qui caractérise la population Est-kasaïenne».

6 mois cauchemardesques sous Maweja

Outres les militants de son propre parti, l’UDPS, Maweja Muteba se voit vomi par la Lutte pour le changement -LUCHA-, un des mouvements citoyens opérant sur le territoire de la RD-Congo. Au travers les pages du deuxième numéro de son baromètre, axé sur la gouvernance de l’équipe Maweja depuis maintenant six mois, la LUCHA a prévenu l’opinion que «l’Alerte Orange sonne dans tous les domaines de la vie provinciale: politique, social, économie, infrastructures, environnement…»

Entre les lignes du baromètre de la LUCHA, l’on rapporte que les axes prioritaires de l’action quinquennale sont toujours éteints et que le panier de la ménagère a connu des gravissimes perturbations suite à la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, notamment le maïs, le haricot, l’huile de palme, etc.

«Face à l’indifférence et la légèreté sans précédent dans la gestion de la chose publique et surtout la gestion des urgences, nous avons initié une série d’actions et de manifestations dans le cadre de la campagne «Maweja doit partir», décrétée cent jours après l’investiture du gouvernement provincial. C’est dans cette optique que nous avons eu à mobiliser et sensibiliser les élus provinciaux de sorte qu’ils se sentent responsables de la situation calamiteuse dans laquelle notre peuple vit», a souligné la LUCHA dans le rapport de son baromètre, non sans appeler au départ de Maweja dans sa conclusion.

«Ces six premiers mois ont été cauchemardesques pour le Kasaï Oriental, qui pourtant attendait beaucoup de ses dirigeants. À ce rythme, la peur de perdre ce quinquennat résonne désormais dans tous les esprits d’ici et d’ailleurs, c’est pourquoi la LUCHA demeure constante sur le départ du gouverneur de la tête du Kasaï Oriental», a déclaré la LUCHA.

Le gouverneur UDPS du Kasaï Oriental est sur le gril. Avant la Fédération de Mbuji-Mayi, Lucha et les notables, le speaker de l’Assemblée avait déjà protesté contre son immobilisme.

LOI

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