Après sa participation fort remarquable à la réunion stratégique du Groupe de négociations des pays les moins avancés -PMA- sur les changements climatiques et à la 18ème Session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, -CAMAE 18.2-, qui se sont tenues du 12 au 16 septembre 2022 à Dakar au Sénégal, la vice-Premier ministre RD-congolaise en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba, a tenu à édifier le Conseil des ministres sur les tenants et les aboutissants de cette rencontre internationale. «S’agissant de la réunion stratégique du Groupe de négociation des pays les moins avancés sur les changements climatiques, c’est un ensemble de 46 pays en développement dans le monde, dont la RD-Congo, qui défendent en commun leurs intérêts», a dit Eve Bazaïba, ajoutant que ces derniers partagent des considérations au sujet de leur vulnérabilité et de leur besoin de soutien pour planifier leur adaptation.
Pour la VPM chargée de l’Environnement, la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques -CCNUCC- reconnait leurs besoins particuliers, dus aux capacités les plus faibles pour faire face aux impacts des changements climatiques. Pour atteindre ses objectifs communs, ce groupe se rencontre régulièrement pour mieux se préparer aux négociations internationales sur le climat.
De la rencontre de Dakar
La rencontre ministérielle de Dakar, au Sénégal, s’inscrit dans le cadre de la préparation de la 20ème Conférence des parties -Cop27-, à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra du 06 au 18 novembre 2022 à Sharm El Sheikh en Egypte. Les objectifs assignés à cette réunion consistent à faire le point sur les progrès réalisés à ce jour dans les négociations internationales sur le changement climatique, de discuter des questions et défis-clés, de développer un plan et de convenir des priorités et positions pour la Cop27.
La rencontre de Dakar donne également l’occasion de discuter des progrès réalisés et renforcer le soutien aux initiatives de PMA au niveau politique élevé. Les discussions ont porté sur les principales thématiques, ci-après: l’atténuation, l’adaptation, les finances, les pertes et dommages, le renforcement des capacités, le transfert de technologies, l’agriculture, la transparence, l’article 06 de l’Accord de Paris sur la coopération volontaire dans la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national -CDN- des pays pour renforcer l’ambition des mesures d’atténuation et d’adaptation.
Les ministres en charge de l’Environnement des pays les moins avancés se sont concertés pour définir leur stratégie, discuter des priorités et besoins-clé, des objectifs et des positions africaines pour la Cop27. Il s’agissait de l’intégration dans l’agenda d’un certain nombre de questions prioritaires telles que pertes de préjudices dans la continuité de Cop26, justice climatique dans l’application du principe pollueur-payeur; transition énergétique, transition écologique, finance climat. La RD-Congo se présente dans une approche contributive, en présentant ses potentiels forestières, sa méga biodiversité, ses minerais stratégiques, sa ressource en eau comme réponse et solution face aux enjeux du climat. Dans son ensemble, l’Afrique, responsable que de 4% de la pollution mondiale, doit avoir accès de façon équitable à la finance climatique.
Cette finance ne doit pas être perçue comme une aide au développement, mais comme compensation au regard des services que rend la RD-Congo à l’humanité. Respect du pacte de Glasgow concernant le crédit carbone et l’alignement au même taux de carbone à la même valeur pour permettre aux RD-Congolais d’engager leur solidarité en faveur des PMA, très vulnérable face aux enjeux du climat. Les PMA, en ce compris la RD-Congo, sont victimes et contributeurs avec les forêts RD-congolaises qui constituent la solution basée sur la nature; ses minerais stratégiques qui permettent la transition écologique. La RD-Congo a levé l’option de la transformation locale de ses minerais, ressources naturelles, pour atteindre cette transition écologique et énergétique. Si le changement climatique menace la sécurité des personnes, il porte aussi une menace pour la sécurité des Etats. Des Etats faibles seront ainsi davantage fragilisés par les conséquences du réchauffement climatique, et devront faire face à des crises humanitaires plus nombreuses.
«Nous avons convenu, dans le cadre des négociations internationales sur les changements climatiques, de défendre nos positions au cours de la Cop27», a fait savoir la VPM Eve Bazaïba. S’agissant de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement -CMAE-, il faut rappeler qu’elle a été créée en décembre 1985, à la suite d’une Conférence des ministres africains de l’Environnement tenue au Caire, en Égypte. Son mandat est de défendre la protection de l’environnement en Afrique, de veiller à ce que les besoins humains fondamentaux soient satisfaits de manière adéquate et durable, de veiller à ce que le développement social et économique soit réalisé à tous les niveaux. Et ce n’est pas tout, car elle doit aussi veiller à ce que les activités et pratiques agricoles répondent aux besoins de la sécurité alimentaire de la région.
Les mesures participatives et consultatives
Les mesures adoptées par la CMAE pour trouver des solutions aux problèmes environnementaux en Afrique ont été toujours participatives et consultatives depuis sa création. L’existence de la CMAE a eu un impact sur la manière dont les questions environnementales sont traitées dans la région. La CMAE a également contribué à renforcer la participation et l’implication active de l’Afrique tant dans les négociations mondiales que dans les accords internationaux sur l’environnement. Le bureau de la CMAE a convenu que la Conférence se déroulera en deux temps.
La première partie s’est déroulée en ligne, du 13 au 16 septembre 2021 -CMAE 18.1- avec un ordre du jour simplifié, pour des questions urgentes et de procédure. Les questions de fonds qui nécessitent des négociations approfondies ont été débattues dans ces assises de Dakar. «Assurer le bien-être des populations et garantir la durabilité environnementale en Afrique», ce thème encourage les gouvernements à s’assurer que les mesures de redressement soient conformes aux objectifs à long terme de renforcement de la résilience aux effets du changement climatique et d’intégration de politiques plus ambitieuses pour stopper et inverser la perte de la biodiversité et restaurer les services écosystémiques.