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La Conférence des Chefs d’État sur la masculinité positive, une première africaine

Les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine -UA- vont se retrouver à Kinshasa, la capitale RD-congolaise, le 25 novembre prochain, pour la Conférence sur la masculinité positive. Une première mondiale, une première africaine surtout…

Pour une bonne organisation de ce grand et important rendez-vous, la Conseillère spéciale du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi en charge de la Jeunesse et de la Lutte contre les violences faites à la femme, Chantal Yelu Mulop, s’est entretenue avec les chefs coutumiers de la République, jeudi 18 novembre 2021 au Cercle Elaïs de Kinshasa. Quatre thématiques sont déjà retenues à cet effet, en l’occurrence: les violences sexuelles en période de conflits; les mariage et grossesse précoces, mutilations génitales féminines et autres pratiques culturelles néfastes; l’accès limité à la terre et aux autres ressources et la participation des femmes aux prises de décision. Pour faire les choses correctement -l’événement en vaut la peine-, le bureau de la Conseillère spéciale du Chef de l’Etat a bénéficié, par vidéo-conférence, de l’expertise de l’ONU-Femme et du Panel de la Présidence de l’Union africaine de la RD-Congo.

Ce qu’il faut entendre par masculinité positive

A l’issue des travaux en commissions, des résolutions ont été prises. Notamment: l’organisation des barzas; l’implication de la femme; la prise en compte des autorités traditionnelles dans les grandes instances et la bonne politique de l’accès à la terre.

Il a été également question d’améliorer les conditions de vie et l’accès à l’éducation; d’appliquer les démocraties à la base; de lutter contre l’impunité des auteurs des crimes de violences sexuelles; d’envoyer tous les enfants filles et garçons à l’école; de redynamiser les initiations de la pratique traditionnelle pour l’encadrement des jeunes; d’interdire formellement aux enfants l’accès aux débits de boissons; de créer des centres récréatifs pour tous les deux sexes; d’impliquer les chefs coutumiers dans les prises de décisions de sa communauté et de mettre à leur disposition des moyens pour sensibilisation dans leurs communautés sur la parité.

Mobiliser l’engagement des responsables politiques

Dans sa communication, Chantal Yelu Mulop a fait savoir à ses hôtes que l’objectif de cette conférence «est de mobiliser l’engagement des responsables politiques et l’action des dirigeants afin d’accélérer la prévention et éradiquer les Violences sexuelles basées sur le genre -VSBG- à tous les niveaux en Afrique et qu’à l’issue de cette séance de briefing, l’État RD-congolais attend qu’il soit mis en place un canal d’échange d’informations permanent avec les missions diplomatiques africaines et les autres organisations internationales associées à l’événement».

Elle a souligné en plus combien et comment les violences faites aux femmes prennent diverses formes, les unes verbales, les autres physiques, les autres encore psychologiques. Parmi les remèdes permettant de pallier à cette discrimination est justement préconisée la promotion de la masculinité positive. Par celle-ci, s’entend la référence «aux caractéristiques et comportements propres aux hommes: comportements ou caractéristiques dépourvus de violence, tandis qu’un homme modèle est une référence à un acteur de promotion de l’égalité de genre, pratiquant une masculinité positive, et qui sensibilise et incite ses pairs au changement des comportements nuisibles à l’égalité du genre ainsi qu’aux droits humains».

Une note positive

En provenance de différentes provinces, les autorités traditionnelles ont marqué leur présence en abordant les sujets soumis à leurs critiques, avis et considérations. Intervenant à ce propos, Sa Majesté Mfumu Difima Ntinu, président national du Conseil supérieur de l’autorité traditionnelle et coutumière, a félicité le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi qui se préoccupe de l’autonomie de la femme dans tous les domaines de la vie.

Il a rappelé qu’en 2015, une étude menée en RD-Congo autour de la masculinité positive a démontré que le rôle traditionnel des hommes, notamment celui d’exercer le pouvoir sur la femme, se fait souvent sous l’influence de la région. C’est sur note positive que s’est achevée cette réunion. Pour rappel, le 8 octobre 2021, le Chef de l’État a reçu en audience une délégation des femmes de l’Union africaine avec, au menu de l’échange, l’organisation en RD-Congo du sommet sur la masculinité positive.

Christian BUTSILA

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