Il y a une semaine, la ville de Kinshasa a été paralysée par une grève déclenchée par les transporteurs en commun. Par cet arrêt momentané des services, les grévistes ont voulu exprimer leur ras-le-bol face aux nombreuses tracasseries subies à longueur des journées de la part de la Division urbaine des transports et, dans le même temps, pousser l’autorité urbaine à réglementer ce secteur en lui donnant un visage convenable. Face à cette situation soudaine, on le sait, la Première ministre Judith Suminwa a réagi avec promptitude et efficacité pour résoudre la crise. C’est ainsi que, dès ce même jour, elle s’est fait fort de convoquer dans son cabinet de travail, les ministres concernés ainsi que les autorités de la capitale pour une réunion d’urgence.
Cette démarche stratégique avait pour objectif de répondre aux revendications des opérateurs privés de transport en commun, mais également aux employés de la Société de transports du Congo -TRANSCO-, dont l’arrêt de travail plusieurs jours auparavant avait porté un coup dur au trafic et à la vie quotidienne des citoyens. L’on notera que, du moins pour la société TRANSCO, grâce à une écoute attentive doublée des négociations précises, des mesures immédiates ont été prises.
Dans la foulée, le règlement des arriérés de salaires et l’amélioration des conditions de travail. Ainsi qu’il convient bien de l’affirmer, ces mesures ont été adoptées en vue de faire baisser les tensions et relancer les services vitaux pour la métropole. Cependant, des questions continuent à se poser quant à d’autres revendications concernant le secteur privé. Et, à ce sujet, les regards restent tournés vers le gouverneur de la ville de Kinshasa pour la règlementation de ce domaine dans cette entité qui est la sienne. Où est la grille tarifaire? Cette question est sur les lèvres de plus d’un, du moment que les transporteurs en commun continuent à fixer le prix du billet comme bon leur semble.
Tôt le matin, c’est un prix, et puis un autre, dans la matinée un autre prix, et ainsi de suite le reste de la journée, sans oublier les heures de pointe et la nuit. A cela s’ajoute que les itinéraires ne sont toujours pas affichés comme il se doit, au seul avantage des transporteurs qui se font du jus grâce au système demi-terrain impunément instauré. De quoi établir qu’au sujet des opérateurs privés du secteur des transports, cette grève n’a jusque-là accouché que d’une souris. Pourtant, la rencontre avec la Première ministre avait inclus les ministres des départements concernés ainsi que les autorités de la ville-province de Kinshasa.
Au cours de celle-ci, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, n’a trouvé mieux que d’exprimer ses regrets concernant l’absence de préavis de grève de la part des transporteurs, malgré l’existence d’un cadre de dialogue entre le gouvernement provincial et les opérateurs privés. Il a assuré à la Première ministre que des mesures étaient en cours pour rétablir l’ordre, expliquant que la grève résultait d’un malentendu lié à un contrôle routinier effectué par la division des transports, qui ne concernait que la vérification des itinéraires et des tarifs affichés. Et après?
TRANSCO: la grève désamorcée, mais…
Un autre sujet abordé durant la réunion était la grève des agents de la Société de transports du Congo -TRANSCO. Face à cette situation, la Première ministre Suminwa a donné des directives claires aux ministres concernés, en particulier au vice-Premier ministre en charge des Transports et Voies de communication, ainsi qu’au ministre des Finances.
Pour sa part, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a souligné que la réunion visait à évaluer les actions entreprises par chaque partie et à coordonner les efforts pour résoudre les crises. Les discussions ont porté sur les négociations entre le ministre des Transports et les syndicats de TRANSCO pour déterminer comment permettre à l’entreprise de reprendre pleinement ses opérations. À l’issue de ces échanges, le gouvernement a annoncé qu’il prendrait des décisions adaptées à la gestion quotidienne de TRANSCO, en tenant compte des revendications des travailleurs. En attendant, il s’engage à régler deux mois d’arriérés de salaires et à fournir suffisamment de carburant pour assurer le fonctionnement continu des services.
Dans cet ordre d’idées, une approche similaire est envisagée pour Trans Academia. L’on retiendra que, grâce à ces mesures, la délégation syndicale de TRANSCO a appelé à la suspension de la grève dès le 29 juillet, qui avait commencé une semaine plus tôt, le 22 juillet. Le président de l’intersyndicale de TRANSCO a salué la réactivité du gouvernement, soulignant les engagements pris pour régler rapidement les arriérés de salaires et les allocations scolaires prévues pour le 15 août. Ces actions de la Première ministre Suminwa démontrent une gestion proactive des crises, visant à stabiliser le secteur des transports essentiel pour la mobilité quotidienne des citoyens de Kinshasa. Dommage que jusqu’à ce jour, les bus TRANSCO soient encore de moins en moins vus sur les artères de la capitale et ce, une semaine après la réunion avec la Première ministre.