«Ils veulent faire de Camp Luka leur propriété privée, mais ils n’ont rien fait là-bas. Je viens de là, il n’y a ni route, ni pont, moins encore un semblant de développement. Construisez des infrastructures si vous voulez en faire votre propriété privée», a largué Delly Sesanga depuis Camp Luka
Bravant l’interdiction de l’Hôtel de ville de Kinshasa, le président national de l’Envol, Delly Sesanga, a réussi à tenir son meeting au Camp Luka. Dimanche 19 décembre 2021, craignant une nouvelle interdiction de la manifestation de son parti, l’élu de Luiza au Kasaï-Central est entré camouflé dans cette agglomération très populaire de la commune de Ngaliema et a échangé avec la population des quartiers 3 et 4 de Camp Luka. Dans son adresse, Delly Sesanga a commencé par fustiger le comportement de ceux qui veulent faire de Camp Luka leur propriété privée, mais qui n’ont rien fait là-bas.
«Au Camp Luka, il n’y a ni route, ni pont, moins encore un semblant de développement. Construisez des infrastructures si vous voulez en faire votre propriété privée», a largué Delly Sesanga, avant d’inviter le Président Félix Tshisekedi à se débarrasser des politiciens corbillards qui ne sont là que pour accompagner les différents présidents à leur dernière demeure avant de chercher d’autres cadavres. «Monsieur le Président Tshisekedi, on vous ment. Camp Luka n’est pas acquis par votre famille politique. La vérité doit se savoir, la population de Camp Luka souffre terriblement. Ces politiciens ne sont là que pour accompagner les différents présidents au cimetière et iront chercher d’autres. Évitons le tribalisme. Ce pays appartient à toutes les tribus», a-t-il souligné.
Puis, Délly Sesanga a décrié la forme de dictature à outrance qui s’installe au pays.
«Quand nous disons non au dépassement budgétaire, on nous coupe la parole. Nous devons être dans l’unité pour le développement de notre pays. Nous refusons la dictature. Aujourd’hui pour faire un meeting dans la tranquillité, il faut être de l’Union sacrée. À Kinshasa, nous n’accepterons jamais cette forme de dictature. Ce pays nous appartient tous. En 2023, la population va récupérer son pouvoir», a-t-il dénoncé. Cet élu national a aussi parlé de l’épineuse question relative à la taxe sur le Registre des appels mobiles -RAM. Devant les habitants de Camp Luka, il a fait savoir qu’il s’agit du sadisme du pouvoir en place qui continue à piller la population par cette taxe que le Parlement n’arrive pas à retracer.
«Quand nous voulons parler de RAM à l’Assemblée nationale, ils refusent. Où part l’argent récolté sans se soucier de la population? Cette taxe a un caractère illégal; il faut la supprimer», a-t-il grondé.
Par ailleurs, Delly Sesanga a invité les habitants de Camp Luka à ne pas avoir peur de qui que ce soit pour réclamer leurs droits. Il leur a prêché la détermination pour des actions d’envergures que son parti prévoit de lancer d’ici peu.
«Soyez déterminés. Aujourd’hui, je leur ai démontré que je ne suis pas n’importe qui. Merci pour votre mobilisation. Nous allons ouvrir le siège d’Envol au Camp Luka pour notre population. Le Congo nous appartient tous. Nous nous sommes battus pour ce pays. Nous avons même touché les armes pour l’instauration de la démocratie. Nous ne pouvons pas accepter la dictature», a-t-il indiqué, tout en dénonçant l’arbitraire dans la façon de faire des éléments de la police qui ont dispersé la foule alors que, selon lui, le Gouverneur de la ville était saisi au sujet de l’organisation de cette manifestation.
«Nous avons écrit au Gouverneur Ngobila conformément à la Constitution, il a annulé le premier rendez-vous du 5 décembre à quelques minutes de l’activité. Nous avons écrit à nouveau, il a privilégié l’activité des autres en nous demandant de trouver une autre date. La troisième fois, il n’a même pas répondu. C’est la violation de la Constitution. Nous avons prouvé de quoi nous étions capable. Nous avons foulé le sol de Camp Luka et avons parlé à la population», a soutenu ce député national devant la foule.
Delly Sesanga a promis de repartir au Camp Luka dans un futur proche. Aussi, il prévoit de faire des descentes dans tous les coins et recoins de la capitale pour non seulement écouter la population mais aussi prêcher la nouvelle ligne politique de l’Envol après avoir claqué la porte de l’Union sacrée de la Nation.