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Jean-Marie Kassamba dénonce des pressions et menaces contre les journalistes, y compris par les services de sécurité, à l’approche des élections

«A l’approche des élections, la situation devient crispée et assez difficile pour la presse en RD-Congo». C’est le cri de cœur lancé par Jean-Marie Kassamba, président sectionnaire Kinshasa de l’Union nationale de la presse du Congo -UNPC. Invité du Journal Afrique matin de RFI le dimanche 9 juillet, le n°1 de l’organe provincial d’autorégulation des journalistes a peint un tableau peu flatteur sur la liberté de la presse en RD-Congo à quelques mois des scrutins combinés de décembre.

Kassamba a évoqué le contexte difficile dans lequel exerce le journaliste RD-congolais, «tiraillé entre l’opposition qui veut que le pouvoir soit condamné pour certains faits et le pouvoir qui veut assujettir la presse pour que cette dernière ne fasse pas mention de certains dysfonctionnements qui sont constatés». Conséquence: «Les journalistes sont souvent interpellés et invités par la justice et les services de sécurité».

Le patron du syndicat urbain des journalistes de Kinshasa a pris pour preuve les procès, invitations à comparaitre et parfois même des menaces dont sont victimes les professionnels des médias de sa juridiction pour avoir accompli leur devoir de dénonciation. «Il y a des journalistes qui sont visités chez eux, il y en a eu qui ont été perquisitionnés. Il y a beaucoup d’inquiétudes parce que les textes qui nous régissent ne sont pas souvent respectés», a-t-il déploré alors que la nouvelle Loi sur la presse récemment promulguée n’a pas inclu la dépénalisation des délits de presse. «Aujourd’hui, il y a seulement la possibilité de droit de réponse qui peut protéger d’une manière partielle les journalistes», a-t-il fustigé.

A ce jour, plusieurs journalistes se retrouvent soit en prison, soit réduit au silence. Patron du tri hebdomadaire AfricaNews paraissant à Kinshasa, Achille Kadima a reçu une invitation pour une séance de travail le vendredi 7 juillet dernier avec Jean-Claude Bukasa, le conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République. Son avocat, Maître Papy Nyango, a écrit à ce dernier, pour demander que cette séance de travail dont la nature n’a pas été précisée se déroule au cabinet du ministre de la Communication des médias ou dans les locaux de la corporation, pour des raisons de sérénité.

D’après un rapport de l’organisation Journaliste en danger -JED-, une centaine d’incidents visant des journalistes ont été enregistrés an 2023. Bien que ce nombre soit en baisse comparé à l’année dernière, le climat reste tendu pour la presse en cette année électorale.

Tino MABADA

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